« Syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS), sepsis, sepsis sévère et choc septique » : différence entre les versions

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<p style="text-align: justify;">Un <b>syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS)</b> est défini comme un état d'activation des cascades inflammatoires, qu'il soit ou non d'origine infectieuse.</p><p style="text-align: justify;">Un <b>sepsis</b> est défini comme un SIRS d'origine infectieuse.</p><p style="text-align: justify;">Un <b>sepsis sévère</b> est défini comme un sepsis avec un signe de faillite organique.</p><p style="text-align: justify;">Un <b>choc septique</b> est défini comme un sepsis sévère ne répondant pas à un remplissage vasculaire.</p>
Un '''syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS)''' est défini comme un état d'activation des cascades inflammatoires, qu'il soit ou non d'origine infectieuse.
 
Un '''sepsis''' est défini comme un SIRS d'origine infectieuse.
 
Un '''sepsis sévère''' est défini comme un sepsis avec un signe de faillite organique.
 
Un '''choc septique''' est défini comme un sepsis sévère ne répondant pas à un remplissage vasculaire.
 
== Critères diagnostiques clinico-biologiques ==
== Critères diagnostiques clinico-biologiques ==


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Glycémie > 7,7 mmol/ l (138 mg/ dl)
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Leucocytose > 12000 ou &lt; 4000 ou &gt; 10% immatures
Leucocytose > 12000 ou < 4000 ou > 10% immatures


Altération des fonctions supérieures
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*lactatémie > 4 mmol/ l
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*hypotension artérielle avant remplissage (TAS &lt; 90 mmHg ou PAM < 70 mmHg ou chute de &gt; 40 mmHg)
*hypotension artérielle avant remplissage (TAS < 90 mmHg ou PAM < 70 mmHg ou chute de > 40 mmHg)
*une dysfonction organique (rapport PaO2 / FiO2 &lt; 300, créatininémie &gt; 176 µmol/L (2 mg/ dl), INR > 1,5, thrombocytopénie < 100000/ mm³, [[Score de Glasgow-Liège|Glasgow]] < 13, oligurie)
*une dysfonction organique (rapport PaO2 / FiO2 < 300, créatininémie > 176 µmol/L (2 mg/ dl), INR > 1,5, thrombocytopénie < 100000/ mm³, [[Score_de_Glasgow-Liège|Glasgow]] < 13, oligurie)


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Les critères d'inclusion d'un SIRS et d'un sepsis (la plupart des "syndromes grippaux" en rempliront les critères) sont donc très larges et recouvrent des réalités cliniques bien différentes.&nbsp;
 
Chez les enfants en bas âge, les > 65 ans ou les immunodéprimés, les signes de septicémie peuvent être rares et discrets… l'état clinique pouvant sembler peu inquiétant jusqu'à la survenue d'un [[Etats_de_choc|choc]] brutal et sévère → ces patients doivent bénéficier d'une antibiothérapie au moindre doute.
 
<span style="text-align: justify;">Le choc septique ressort plus largement des "chocs distributifs" qui incluent également les [[Etats_de_choc|chocs]] purement inflammatoires (sur [[Pancréatite_aiguë|pancréatite aiguë]], chirurgie majeure, brûlures étendues, polytraumas, microangiopathies thrombotiques), plus rares. La présence de marbrures est inconstante.&nbsp;</span>La mortalité est > 50&nbsp;% (≈ 40% lorsqu'il survient en intra-hospitalier) malgré une antibiothérapie empirique (adaptée dans 90&nbsp;% des cas), soulignant l'importance d'une prise en charge urgente dès le stade de sepsis sévère.


== Prise en charge des sepsis sévères et chocs septiques ==
== Prise en charge des sepsis sévères et chocs septiques ==


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*'''ABCDE''' et mesures supportives générales (cf "[[Arrêt cardio-respiratoire|Arrêt cardio-respiratoire]]" et "[[Etats_de_choc|Etats de choc]]")
 
*'''ABCDE''' et mesures supportives générales (cf "[[Arrêt_cardio-respiratoire|Arrêt cardio-respiratoire]]" et "[[Etats_de_choc|Etats de choc]]")
*Prélever 2 à 3 paires d'hémocultures sur 10 minutes en différents lieux de ponction
*Prélever 2 à 3 paires d'hémocultures sur 10 minutes en différents lieux de ponction
*'''Rechercher tout foyer drainable''' chirurgicalement et '''retirer tout matériel susceptible d'être infecté'''
*'''Rechercher tout foyer drainable''' chirurgicalement et '''retirer tout matériel susceptible d'être infecté'''
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[[Utilisateur:Nanash|Shanan Khairi]], MD
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Version du 18 septembre 2022 à 01:37

Un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) est défini comme un état d'activation des cascades inflammatoires, qu'il soit ou non d'origine infectieuse.

Un sepsis est défini comme un SIRS d'origine infectieuse.

Un sepsis sévère est défini comme un sepsis avec un signe de faillite organique.

Un choc septique est défini comme un sepsis sévère ne répondant pas à un remplissage vasculaire.

Critères diagnostiques clinico-biologiques

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On définit :

Réponse inflammatoire systémique (SIRS) : > 2 critères parmi

Température > 38,3 ou < 36 °C

Fréquence Cardiaque > 90 bpm

Rythme Respiratoire > 20 / minute

Glycémie > 7,7 mmol/ l (138 mg/ dl)

Leucocytose > 12000 ou < 4000 ou > 10% immatures

Altération des fonctions supérieures

Temps de Recoloration Capillaire > 2 secondes

Lactatémie > 2 mmol/ l

Sepsis

SIRS + infection présumée ou identifiée

Sepsis sévère

Sepsis + un critère parmi :

  • lactatémie > 4 mmol/ l
  • hypotension artérielle avant remplissage (TAS < 90 mmHg ou PAM < 70 mmHg ou chute de > 40 mmHg)
  • une dysfonction organique (rapport PaO2 / FiO2 < 300, créatininémie > 176 µmol/L (2 mg/ dl), INR > 1,5, thrombocytopénie < 100000/ mm³, Glasgow < 13, oligurie)

Choc septique

Sepsis sévère + hypotension artérielle malgré un remplissage vasculaire (20-40 ml/ kg) = nécessité d'administrer des amines

Choc septique réfractaire

Choc septique réfractaire à l’administration d’amines

Les critères d'inclusion d'un SIRS et d'un sepsis (la plupart des "syndromes grippaux" en rempliront les critères) sont donc très larges et recouvrent des réalités cliniques bien différentes. 

Chez les enfants en bas âge, les > 65 ans ou les immunodéprimés, les signes de septicémie peuvent être rares et discrets… l'état clinique pouvant sembler peu inquiétant jusqu'à la survenue d'un choc brutal et sévère → ces patients doivent bénéficier d'une antibiothérapie au moindre doute.

Le choc septique ressort plus largement des "chocs distributifs" qui incluent également les chocs purement inflammatoires (sur pancréatite aiguë, chirurgie majeure, brûlures étendues, polytraumas, microangiopathies thrombotiques), plus rares. La présence de marbrures est inconstante. La mortalité est > 50 % (≈ 40% lorsqu'il survient en intra-hospitalier) malgré une antibiothérapie empirique (adaptée dans 90 % des cas), soulignant l'importance d'une prise en charge urgente dès le stade de sepsis sévère.

Prise en charge des sepsis sévères et chocs septiques

Modèle:Pub

  • ABCDE et mesures supportives générales (cf "Arrêt cardio-respiratoire" et "Etats de choc")
  • Prélever 2 à 3 paires d'hémocultures sur 10 minutes en différents lieux de ponction
  • Rechercher tout foyer drainable chirurgicalement et retirer tout matériel susceptible d'être infecté
  • Antibiothérapie empirique. Exemple de schéma :
    • Pas de foyer évident :
      • Communautaire, immunocompétent et pas d'antibiothérapie préalable :
        • Cefuroxime 1,5 g x 3 IV + amikacine 15 mg/ kg x 1 IV
      • Intra-hospitalier ou séjour récent en hôpital ou maison de repos ou immunodéprimé ou antibiothérapie préalable :
        • Ceftazidime ou céfépime 2g x 3 IV + amikacine 15 mg/ kg x 1 IV + vancomycine 1 g x 2 IV
        • Si suspicion de Gram négatif multirésistant (quelques Enterobacters, Kblebsiella, E. Coli,…) → remplacer la ceftazidime par méropénem 1 g x 3 IV
    • Foyer clairement identifié → traitement probabiliste en fonction
    • Evaluer l'opportunité d'un élargissement de spectre si pas d'amélioration clinique
    • Réévaluer le schéma en fonction des résultats d'examens
  • Remplissage vasculaire : NaCl 0,9% 500 ml/ 15 minutes à répéter jusqu'à obtenir une PAM > 65mmHg ou une TAS > 90 mmHg (surveiller les signes d'apparition d'une insuffisance cardiaque aiguë : auscultation, SatO2, PaO2) ou colloïdes.
  • En cas de dysfonction myocardique, si le remplissage est insuffisant ou d'emblée si PAM < 40 mmHg ou TAS < 70 mmHg → discuter rapidement l'administration de dobutamine ou noradrénaline IV
  • Maintenir Hb > 8 g/ l (transfusions)
  • Protéine C activée (Xigris) à discuter en cas de sepsis sévère avec au moins 2 dysfonctions organiques (evidence faible)
  • Radiographie thoracique, examen microscopique des urines + autres examens complémentaires (échographies, CT-scanner,…) selon la clinique

Auteur(s)

Shanan Khairi, MD