Sur- et sous-médication du sujet âgé

Révision datée du 9 mai 2014 à 00:07 par Shanan Khairi (discussion | contributions) (Page créée avec « Il existe malheureusement peu de guide-lines valables sur la question, la majorité des études excluant les personnes présentant des comorbidités et/ou polymédiquées. &... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Il existe malheureusement peu de guide-lines valables sur la question, la majorité des études excluant les personnes présentant des comorbidités et/ou polymédiquées.

 

SUR-MEDICATION

 

Importance d'une enquête poussée (les > 65 ans consomment de 2-6 médocs precrits + de 1-4 médocs non prescrits !!). On estime que les effets secondaires (eux-mêmes générateurs de nouvelles prescriptions… de nouveaux ES et interactions…) et les interactions pharmacologiques sont responsables de 30% des hospitalisations du sujet âgé et constituent leur 5ème cause de mortalité… et que 80% des effets secondaires seraient évitables en réduisant les doses des médocs.

 

Réviser régulièrement le traitement. Peser le potentiel de chaque nouvelle prescription.

  • Etablir une liste de priorité des pathos à traiter (sévérité, potentiel du tt et risque évolutif)
  • Toujours s'assurer que les signes observés traduisent bien une patho à traiter et non pas un ES d'un traitement en cours
  • Faire la balance bénéfices escomptés/ risques avant une prescription. Comparer avec des alternatives pharmacologiques ou non (à privilégier).
  • Toujours tenir compte de la fonction rénale et des comorbidités
  • Ne jamais prescrire 2 médicaments différents de la même classe (ex courant : 2 benzos/ ou 2 neuroleptiques) !
  • Choisir une forme appropriée pour maximiser l'adhérence au traitement, informer le patient et tous les intervenants
  • Revoir la prescription en fonction des bénéfices et effets secondaires obtenus.

 

En règle générale, certaines médications chroniques sont à proscrire/ arrêter hormis absolue nécessité :

  • Coruno (sauf ssi angor instable)
  • Benzodiazépines
  • Neuroleptiques
  • Sulfamidés hypoglycémiants
  • AINS (ulcères, décompensations cardiaques,…)

 

SOUS-MEDICATION

 

Parallèlement, certaines pathologies sont régulièrement sous-traitées chez  le patient âgé, grèvant son pronostic fonctionnel et vital. Médicaments sous-prescrits :

  • IEC (insuffisance cardiaque)
  • AAS, β-bloquants (infarctus)
  • Sintrom (FA)
  • Calcium, vitamine D, biphosphonate, ranélate de strontium (ostéoporose).
  • Antidépresseurs (dépression svt traitée par benzos/ neuroleptiques !)

 

LE CAS DE LA DEPRESSION

 

Définition du DSM IV de la dépression majeure : 5 symptômes dont au moins un symptôme majeur ("humeur dépressive", "perte d'intérêt ou de plaisir durant la majeure partie de la journée") + symptômes mineurs (parmi : modification du poids, troubles du sommeil, troubles psychomoteurs, fatigue, perte d'estime dde soi, troubles de la concentration, idées morbides). Dépression mineure si 2-4 symptômes avec troubles fonctionnels.

 

La dépression chez la personne âgée est à la fois trop peu (se plaindront plus souvent de douleurs physiques ou d'anxiété → surprescription de benzos en lieu et place d'antidépresseurs) et trop diagnostiquée (indifférence affective et bradykinésie du parkinsonnien, autre patho organique générant des symptômes similaires aux critères DSM IV… mais les patients neuros, dont les parkinsonniens sont plus à risque de dépression…) → outils GDS (ou CSDD si moins de 15/30 au MMS).

 

Traitement à maintenir min 6-12 mois (12-24 si récidives)

  • Tricycliques = 1er choix, ++ nortriptyline (moins d'hypoTA orthostatique et d'effets anticholinergiques)

·       ++ si Parkinson, atcdts d'HH digestive, tt par AAS/ AINS/ anti-coagulants

  • SSRI = si CI aux tricycliques ou incompliances aux tricycliques du fait de leurs nbx ES (sécheresse de bouche, rétention urinaire, troubles visuels, constipation, confusion, hypoTA orthostatique, arythmies, réaction paradoxale,…)