Punaises (hétéroptères)

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Les punaises ou hétéroptères sont des insectes à pièces buccales piqueuses. La plupart sont des ecto-parasites des plantes mais certaines ont évolué vers la prédation d'autres insectes ou l'ecto-parasitisme d'animaux vertébrés (hématophagie).

Espèces parasitant l'être humain

Famille des reduvides

Cette famille regroupe des punaises hématophages à tous les stades de développement (triatominés) et, par ailleurs, des punaises prédatrices (réduvinés).

Les triatominés d'Amérique du sud et d'Amérique centrale ont une importance médicale : parasitant les vertébrés, elles peuvent piquer l'être humain et lui transmettre un endo-parasite (trypanosoma cruzi) responsable de la maladie de Chagas. Ces punaises sont de couleur jaune, rouge et noire, actives la nuit, se cachant dans les recoins et fissures le jour. Leur piqûre est indolore, la réplétion dure quelques minutes puis elles émettent des déjections liquides sur la peau. Ce sont ces déjections qui sont riches en trypanozomes et l'homme s'en infeste soit par contact direct de ces déjections avec les muqueuses soit par lésions de grattage.

Familles des cimicides (cimex)

Cette famille regroupe des punaises hématophages à tous les stades de développement, très résistantes au jeûne, véloces, actives la nuit, se cachant des les recoins et fissures le jour et pouvant parasiter différents vertébrés dont l'homme. Leur piqûre est indolore mais rapidement prurigineuse. Lorsqu'elles sont très nombreuses, une odeur nauséabonde peut être perçue.

L'archétype en sont les "punaise de lits" : Cimex lectularius (dans les pays tempérés) et Cimex hemipterus (principalement dans les pays tropicaux), insectes lenticulaire (plat et arrondi), de couleur jaune à brun-rouge, de taille adulte de 3 à 5 mm. Elles ne transmettent pas de maladie.

Autres espèces

De nombreuses autres espèces de punaises peuvent piquer "accidentellement" l'être humain. Elles ne présentent cependant pas d'importance notable.

Modes d'infestation et épidémiologie

Contrairement à une idée encore trop souvent répandue, l'infestation n'est pas liée aux conditions d'hygiène. L'insecte

L'infestation peut se faire de manière active (l'insecte se déplace la nuit pour se nourrir et est attiré par la chaleur et le CO2 et se propage aux logements proches) ou passive (en cas de séjour dans un lieu infesté, les punaises vont aller se cacher dans les bagages et les vêtements). Les lieux de forte fréquentation (hôtels, cinémas, écoles, crèches, gares, aéroports,...) sont particulièrement à risque.

En outre, les logements dont les murs sont en torchis (plus fréquents dans les pays tropicaux) offrent des conditions d'hébergement particulièrement favorables aux punaises.

La prévalence des punaises a fortement varié au cours du temps. Elles étaient cependant quasi ubiquitaires jusqu'à la généralisation de l'usage agricole et domestique des insecticides après la seconde guerre mondiale. D'abord le DDT (auquel les punaises sont devenues résistantes) puis les organo-phosphorés, les carbamates et les pyréthroïdes. Durant la seconde partie du vingtième siècle, la prévalence des punaises a de ce fait fortement reculé.

Cependant, la prise de conscience de l'importante toxicité pour l'être humain des insecticides a conduit la plupart des pays, particulièrement occidentaux, à restreindre de plus en plus leur usage ces dernières décennies... ce qui s'accompagne par un "retour des punaises".

Par ailleurs, plus récemment, les vagues de chaleurs connues partout dans le monde du fait du réchauffement climatique favorise la prolifération des punaises dans les pays tempérés en été. Une augmentation des températures de 20 à 25°C durant quelques semaines suffit en effet a doubler leur cycle de reproduction.

Enfin, on a souvent incriminé l'augmentation des voyages internationaux depuis les années nonante comme facteur favorisant de cette ré-émergence.

Clinique et diagnostic

Le diagnostic est basé exclusivement sur l'observation des punaises sur le lieu de l'infestation et la reconnaissance clinique des lésions cutanées dont l'aspect est cependant peu spécifique. Les lésions peuvent prendre divers aspects mais sont le plus souvent des papules érythémateuses et est toujours très prurigineuse. Elles sont généralement groupées en ligne ou en grappes.

Traitement et éradication