Accidents vasculaires médullaires

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Rares et mal connus. URGENCES. L'essentiel pour les infarctus étant d'exclure une cause embolique, une pathologie aortique (! dissection !) / infectieuse / inflammatoire / hématologique / un infartus myocardique / une compression médullaire / une thrombose veineuse.

 

INFARCTUS ARTERIELS MEDULLAIRES

 

→ infarctus généralement constitués, les AIT médullaires sont exceptionnels. Localisations préférentielles : thoraco-lombaire et sacrée.

 

1.     ETIOLOGIES

 

Les causes les plus fréquentes sont les pathos aortiques et iatrogènes.

 

-        Pathologies aortiques ++++

o   Athérome aortique :

·  Dans ce cas l'évolution clinique peut être insidieuse (DD : pathos dégénératives du motoneurone) avec installation d'une paraparésie chronique

o   Dissection aortique :

·  Par extension aux art intercostales/ lombaires ou par compression de ces art

·  L'ischémie médullaire est la 3ème manifestation neuro des dissections Ao (après les atteintes nerveuses périphériques et les AVC)

·  → ++ infarctus transverse total thoracique moyen/ bas (la moelle cervicale est svt préservée du fait de sa vascu par les branches des art vertébrales). Rarement, infarctus médullaire lombo-sacré sur dissection Ao abdominale

o   Coarctation aortique :

·  Possible lorsque la coarctation siège en aval de l'origine de l'art sous-clavière (les art spinales sont alors comprises dans le réseau collatéral de suppléance qui va se dévelloper, réseau dans lequel la TAS est généralement plus élevée)

·  Mécanismes d'infarctus médullaires possibles :

·       Vol sanguin au détriment de la moelle caudale

·       Modifications morphologiques des art médullaires sur HTA

·  Manifestations cliniques possibles : déficits sensitivo-moteurs et/ ou sphinctériens variables, claudication intermittente neurologique

-        Iatrogènes :

o   Angiographies diagnostiques / radiologie interventionnelle (MAV médullaires, tumeurs rénales, fistules AV pulmonaires, hémoptysies,…)

o   Chirurgie aortique (++ chir d'une coarctation aortique)

-        Occlusions d'une/ des artères vertébrales

o   Athérosclérose

o   Dissection

-        Occlusions des artères intercostales et lombaires

o   Exceptionnellements décrites lors de résections costales/ thoracoplastie/ pneumonectomie/ sympathectomies/ chir rachidienne orthopédique extensive

-        Occlusions primitives des artères spinales et intramédullaires :

o   Pathos infectieuses : syphilis, Tbc, zona, méningites fongiques, Lyme,…

o   Pathos inflammatoires : sarcoïdose, angéite granulomateuse isolée de la moelle, maladie de Horton, lupus, PAN, Sjögren, maladie rhumatoïde, radioth

o   Pathos hématologiques : drépanocytose, Sd des Ac antiphospholipides, mutation du gène de la prothrombine

o   Injections intrathécales de phénol/ AB

-        Bas débit = hémodynamiques :

o   Sur hypoTA sévère prolongée/ choc/ ARCA/ chir cardio-vasculaire/ infar myocardique/ certains troubles de conduction cardiaques

o   → ++ en Th4, généralement au second plan des conséquences de l'anoxie cérébrale concommitante.

-        Embolies dans les artères radiculaires/ spinales

o   Cardio-embolies :

·  sur endocardites bactériennes/ néoplasiques, myxome de l'oreillette, infarctus myocardique,…

o   Emboles de cholestérol

o   Divers : emboles gazeux (caisson hyperbare), embolies de fragments de disque intervertébral via une brèche vasculaire adjacente

-        Compressions médullaires :

o   Un infarctus sur occlusion vasculaire peut survenir au cours de toute compression médullaire (y compris tumorales, post-traumatiques, Paget, cyphoscoliose sévère), entraînant une décompensation clinique brutale.

 

2.     CLINIQUE

 

-        AIT médullaires

o   Exceptionnels.

o   Très variables : para/tétraplégie, paresthésies des MI, ataxie proprioceptive

o   Signification mal connue. Aucune série n'a pu démontrer un lien entre AIT médullaire et survenue d'un accident constitué…

o   Principal DD : symptomatologie médullaire transitoire des fistules durales à drainage veineux périmédullaire

-        Infarctus transverses totaux

o   Déficit brutal : para/ tétraplégie flasque aiguë massive + troubles sphinctériens + anesthésie complète sous le niveau touché (possible bande d'hypoesthésie relative sup).

o   Peut résulter :

·  D'emboles multiples → Recherche systématique d'une origine embolique en urgence

·  De l'occlusion d'une afférence donnant naissance à deux art radiculomédullaires alimentant l'une l'art spinale ant et l'autre le réseau spinal post

o   Pronostic fonctionnel exécrable

-        Infarctus du territoire de l'artère spinale antérieure

o   Infarctus totaux

·  Le plus fqt des infars médullaires.

·  ++ thoraco-lombaires (territoire de l'artère d'Adamkiewicz) → se manifeste par des douleurs rachidiennes suivie par l'apparition d'un déficit neuro d'installation brutale/ rapide : paraplégie flasque + troubles sphinctériens  précoces + anesthésie thermo-algique avec (généralement !) préservation des autres modalités sensitives.

·       Rarement, les troubles sphinctériens sont absents (existence d'une afférence sacrée destinée au cône terminal).

·       Rarement, on observe un infarctus isolé du cône terminal avec troubles sphinctériens + sensitifs + déficit moteur distal des MI avec aréflexie achiléenne (occlusion dune afférence sacrée existante)

·  En cas d'infarctus cervical : tétraplégie +- troubles respis (atteinte haute)

o   Infarctus partiels (limités au territoire central = des artères sulcocommissurales)

·  ++ bilat, ++ aspect en "yeux de hiboux ou morsure de serpent"

·       Le déficit moteur est généralement à prédominance distale

·       Se manifeste parfois par un déficit moteur proximal des MS ("homme dans un tonneau") + abolition des ROT +- douleurs

·  Parfois unilat (art spinales ant doubles vascularisant chacune une hémimoelle / vascularisation alternante D-G de chaque hémimoelle par des artères sulcales ne bifurquant pas au niveau de la ligne médiane)

·       → syndrome de Brown-Séquard (++ incomplets par l'absence de troubles proprioceptifs)

-        Infarctus du territoire spinal postérieur (1/3 post de la moelle)

o   Afférences multiples alimentant les art spinales post + réseaux anastomotiques complexes →

·  Exceptionnels

·  Clinique très variable. Généralement, prépondérance de paresthésies et d'une abolition de la sensibilité vibratoire dans le territoire sous-lésionnel. Sont possibles : paraparésie, clinique unilat,…

-        Infarctus centro-médullaire

o   Peuvent être isolés ou résulter d'une extension vers le haut d'un infarctus transverse total

o   Généralement associés à une défaillance hémodynamique : ARCA, sténose mitrale, hypoTA prolongée,… Cas  rapportés sur épidurites néoplasiques/ traumas médullaires

o   Epargnent généralement la SB périphérique pour toucher la SG centro-médullaire

 

3.     EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

A visée diagnostique :

-        IRM :

o   Infarctus visible à partir de la 6ème h (hyperintensité en T2, iso-intense en T1)

·  Visible très précocément en séquences de diffusion

·  Le DD peut être difficile avec les myélites

o   Intérêt avant la 6ème h même sans séquences de diffusion : écarter les DD

o   Signe indirect très suggestif parfois observé : infarctus vertébral (hypersignal T1 et T2)

 

A visée étiologique, selon la clinique :

-        PL : tjrs après l'IRM, peut être utile pour écarter des DD

  • Echo abdo/ écho transoesophagienne/ CT thoraco-abdo : pour exclure un anévrisme/ dissection aortique
  • Angio-RMN
  • Biol, écho cœur, ECG,…

 

4.     TRAITEMENT

 

-        Traitement étiologique si possible

-        Prévention des escarres, soins sphinctériens avec sondages intermittents SN, rééducation précoce

-        Clexane SC à dose prophylactique + zantac 150mg/j

 

5.     PRONOSTIC

 

La présence en phase aiguë de troubles proprioceptifs/ d'une paraplégie complète/ de troubles sphinctériens sont de mauvais pronostic. Mortalité aiguë ~20%. Séquelles sévères chez 50-60% des survivants. L'essentiel de la récupération a lieu dans le 1er mois.

 

THROMBOSES VEINEUSES MEDULLAIRES

 

1.     ETIOLOGIES

 

Très rares, les infarctus veineux surviennent généralement dans le cadre de :

-        Malformations artério-veineuses médullaires et durales

-        Thrombophilies congénitales et acquises

-        Compression par des tumeurs extramédullaires

-        Accidents de décompression (microbulles d'azote)

-        Sclérose/ ligature endoscopique de varices œsophagiennes

 

2.     CLINIQUE

 

Installation rapide de :

-        Débute par des d+ dorsales/ abdominales irradiant dans les MI

-        Suivies après qq h d'un déficit sensitivo-moteur des MI et de troubles sphinctériens évoluant rapidement vers un handicap sévère

 

3.     EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

-        IRM : élargissement aspécifique du calibre médullaire (peut simuler tumeur/ myélite)

 

4.     TRAITEMENT

 

-        En urgence : hospitalisation + héparine à dose thérapeutique (consensus, pas d'EBM)

 

HEMORRAGIES INTRAMEDULLAIRES = HEMATOMYELIES

 

Localisation la plus rare des HH intraspinale. Isolées ou associées à une HSA.

 

1.     ETIOLOGIES

 

-        Traumatismes spinaux = 1ère cause

-        Malformations vasculaires des art spinales et/ ou épidurales = 1ère cause non traumatique

o   MAV, fistules artério-veineuses, fistules vertébro-vertébrales,…

-        Tumeurs intramédullaires

-        Troubles de la coagulation et traitements anticoagulants/ fibrinolytiques

 

2.     CLINIQUE

 

Début ++ brutal dominé par des d+ rachidiennes intenses localisées pouvant rapidement irradieer à l'ensemble du rachis/ être associées à des d+ radiculaires → installation rapide d'un déficit neuro d'intensité variable signant une atteinte médullaire/ du cône terminal : para/tétraparésie, plégie flasque massive, troubles sensitifs, troubles sphinctériens. Eventuels signes méningés en cas d'HSA associée.

 

! des cas d'installation sub-aiguë sur plusieurs mois ont été rapportés.

 

3.     EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

A visée diagnostique et étiologique :

-        IRM médullaire :

o   Démontre l'HH :

·  Phase aiguë : iso/hyposignal en T1, hyposignal en écho de gradient T2 ou T2*

·       Svt entourée d'un halo d'œdème hyposignal T1 et hypersignal T2

·  Phase tardive : hypersignal T1 et T2, entouré d'un halo d'œdème hyposignal T1 et hypersignal T2

 

4.     PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE

 

-        Etiologique si possible : neuroradiologie interventionnelle/ correction des troubles de la coag/ chir

-        Une évacuation chir se discute selon la sévérité et l'évolution clinique et le délai écoulé depuis le début des symptômes.