Tachycardie ventriculaire (TV)

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Une tachycardie ventriculaire (TV) est une arythmie définie comme un rythme rapide (> 100 bpm) régulier d'origine ventriculaire. Le risque d'évolution vers une fibrillation ventriculaire (FV) est important. A l'exception des rares cas survenant sur cœur sain, la TV est associée à un très mauvais pronostic cardio-vasculaire.

Etiologies

  • Cardiopathies ischémiques (~ 75% des cas)
    • La survenue à > 48 heures de l'ischémie, la présence d'une ischémie résiduelle ou une fraction d'éjection ventriculaire < 35% sont particulièrement de mauvais pronostic
  • Cardiomyopathies dilatées ou hypertrophique
  • Dysplasie arythmogène du ventricule droit (à rechercher en cas de TV avec aspect de retard gauche, survient ++ à l'effort)
  • Valvulopathies évoluées
  • Cardiopathies congénitales
  • Iatrogènes (antiarythmiques de classe I, cause devenue très rare)
  • Syndrome du QT long
  • TV idiopathique

Clinique

La symptomatologie est variable, dépendant essentiellement de la fonction cardiaque sous-jacente :

  • Palpitations, dyspnée, oedème pulmonaire aigu, oedèmes des membres inférieurs,…
  • Une intolérance hémodynamique est surtout à craindre en cas de TV rapide (> 150 bpm) et soutenue (> 30 secondes) : syncopes, choc, arrêt cardio-respiratoire et mort subite

A l'examen on peut noter : ondes canons jugulaires (traduisant une contraction auriculaire contre une tricuspide fermée), tachycardie régulière, B1 variable.

Electrocardiogramme (ECG)

Tachycardie ventriculaire (TV)

Une TV doit toujours être évoquée face à une tachycardie à QRS larges. En cas de doute entre une TV et une tachycardie supraventriculaire avec bloc de branche, toujours considérer comme une TV jusqu'à preuve du contraire.

  • Tachycardie
  • QRS > 0,12 secondes
  • Lorsqu'elle est discernable, l'activité auriculaire est dissociée
  • La présence de séquelles d'infarctus ou un QRS très large sont en faveur d'une TV. En cas d'aspect du QRS en "oreilles de lapin" en V1, un 1er pic plus important que le second plaide pour une TV.
  • Toujours rechercher l'existence d'un QT long sur le dernier ECG connu

Examens complémentaires à distance

  • Holter du rythme cardiaque de 24 heures (extrasystoles supra-ventriculaires intercritiques ? Perte de la variabilité sinusale ?)
  • Epreuve d'effort si possible (ischémie ?)
  • Bilan de l'éventuelle cardiopathie sous-jacente (échographie cardiaque, coronographie,…)
  • Examens invasifs en cas de TV soutenue : exploration électrophysiologique endocavitaire (déclencher la TV pour confirmation diagnostique, localisation et identification d'un antiarythmique efficace)

Prise en charge thérapeutique - Traitements

  • En aigu :
    • Instabilité hémodynamique, mauvaise tolérance clinique ou TV réfractaire au traitement médical → cardioversion électrique, sous anesthésie générale si le patient est conscient, prise en charge d'un arrêt cardio-respiratoire le cas échéant
    • Stabilité hémodynamique → procaïnamide : bolus 100 mg IV en 2 à 5 minutes +- à répéter (maximum 1 g, stop si hypotension artérielle ou élargissement du QRS > 150% de la valeur initiale) puis entretien par perfusion de 2 à 6 mg/ minute IV continue
      • Alternatives : lidocaïne, sotalol, amiodarone. La lidocaïne est à préférer en cas de suspicion de syndrome coronarien aigu : 100 à 150 mg en bolus IV à relayer par 1,5 à 4 mg/ minute IV durant 24 heures
  • En chronique :
    • Traitement étiologique si possible
    • Prophylaxie en cas de survenue d'un syndrome coronarien aigu par β-bloquant
    • Envisager la mise en place d'un défibrillateur, l'ablation par radiofréquence d'un éventuel foyer identifié,…

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD