Systématique des lésions et constats

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Un constat de lésions doit être systématique : type, forme, dimension, direction, localisation, en 3D, profondeur (si autopsie). On peut utilement s'aider de schémas ou photographies. Dans ce cadre, la classification lésionnelle suit des impératifs légaux.

Abrasion

Il s'agit d'une perte de la couche épithéliale de la peau.

  • Rasée, frottée, éraflée, abrasée (force tangentielle)
  • Comprimée, compressée
  • Détachée

On différencie les abrasions

  • épidermiques simples : de type éraflure, par friction, par frottement très étendu
  • les coups d'ongle
  • les abrasions parcheminées (post-mortem)
  • les abrasions profondes (épidermiques et parfois dermiques

Les causes de surfaces d'abrasion

  • par impact-pression
  • par impression (force appliquée est perpendiculaire à la peau [ex : chute d'un corps, accidents de la route])

Abrasions ante-mortem :

  • Coloration rouge
  • Donne le sens de la force appliquée sur les téguments
  • Ne saigne pas sauf petits arrachements dermiques
  • Cas particulier : les coups d'ongle (finger nail abrasions)

Contusion - ecchymose

→ l'épiderme est intact. Cette lésion est secondaire à l'usage d'un objet contondant (= non coupant et non perforant) sur un corps. La conséquence de la contusion est l'ecchymose = zone d'hémorragie par rupture vasculaire pouvant être :

  • Superficielle à profonde
  • Collectée ou non
  • D'apparition rapide ou tardive

L'ecchymose est :

  • Rouge puis pourpre, noire, bleu ou violet dans les heures qui suivent
  • Verdâtre en 4 à 10 jours
  • Brun jaunâtre en 10 à 15 jours
  • Disparaît en 2 à 3 semaines

Une ecchymose est une infiltration sanguine des tissus (→ non collectée) et dénote une atteinte superficielle, un hématome étant une collection sanguine dans une cavité néoformée dénotant une atteinte moyenne à profonde.

L'importance de la contusion varie suivant la force appliquée, l'âge (++ enfants et vieillards), le sexe (++ femmes). L'apparence de l'ecchymose dépend de la quantité de sang extravasé, de l'endroit d'application, de la profondeur des tissus atteints, de l'arrêt ou la poursuite du saignement.

Plaie

Il s'agit d'une solution de continuité de la peau résultant d'une

  • Piqûre ou perforation (agents piquant = perforant)
  • Arme blanche (agent coupant = tranchant)

Caractéristiques à déterminer :

  • Forme de la plaie, longueur, largeur, direction, profondeur
  • Aspect des bords
  • Pénétration unique ou multiple
  • Aspect typique de lésions de défense
  • En rapprochant les bords de la plaie (scotch) on peut se donner une idée des caractéristiques de l'arme : type, situation du fil de la lame, tenue de l'arme

→ aspects caractéristiques de couteaux, poignards, fourchettes, pics, aiguilles, haches, scies, canifs,…

Plaie contuse

Il s'agit de la conjonction d'une plaie et d'une contusion (berges de la plaie écrasées)

  • En raison de la force appliquée par une surface dure
  • Par écrasement tissulaire, souvent au niveau des reliefs osseux (peau sur os, structures nerveuses sur os,...)
  • Ex : plaies par instruments "tranchants-contondants" (haches et équivalents)

A noter qu'en anglais, le terme "laceration" recouvre les plaies et les plaies contuses

Plaie par armes à feu

Elles représentent une variante tout à fait particulière des plaies contuses.

Fracture

Il s'agit d'une solution de continuité osseuse.

Lésion profonde

  • Contusion viscérale (ex : hématome rénal)
  • Plaie viscérale à bords net (ex: plaie hépatique ou cardiaque par arme blanche)
  • Plaie viscérale contuse (ex : lacération du mésentère [désinsertion], rupture splénique)

Lésions non classées

Morsures

  • Ce sont des plaies contuses particulières

Brûlures

  • ​Ce sont des lésions cutanées provoquées par des agents physiques (chaleur, radiations, acides et bases, électricité)
  • Leur profondeur varie selon l'intensité et le type de l'agent physique et l'épaisseur de la peau (plus fine chez les enfants et les vieillards et variant selon la localisation). Elle est classiquement gradée sur base clinique (grande variabilité inter-observateurs) :
    • 1er degré : lésions limitées à l'épiderme. Lésions érythémateuses très douloureuses. Guérison spontanée sans séquelles en quelques heures à quelques jours.
    • 2ème degré : lésions atteignant le derme. Lésions érythémateuses très douloureuses avec des phlyctènes. Guérison spontanée en 1 à 2 semaines en laissant place à une cicatrice pour les plus profondes.
    • 3ème degré : lésions atteignant les tissus adipeux sous-dermiques. Lésions parcheminées, grisâtres à noirâtres, avasculaires, inélastiques et non douloureuses (destruction des éléments nerveux). Hormis les plus petites (< 1 à 2 cm), toute guérison spontanée est illusoire.
    • 4ème degré (carbonisation) : lésions atteignant le muscle ou l'os sous-jacent. Idem que pour les lésions du troisième degré à la différence qu'on distingue les fibres musculaires ou l'os. Certains les incluent dans le troisième degré.
  • Une classification plus simple distingue les "brûlures superficielles" (guérissant spontanément) des "brûlures profondes" (nécessitant un traitement chirurgical). Les "brûlures profondes" correspondent aux brûlures des 4ème et 3ème degrés et aux plus profondes brûlures du 2ème degré.

Lésions post-mortem

A noter que contrairement à une abrasion ante-mortem, rouge-brun, l'abrasion post-mortem est jaune à translucide ("plaque parcheminée").

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD