Syphilis (MST)

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= due a l'infection par Treponema Pallidum. Incidence aux USA ~30 cas/ 100.000 hab/an, recrudescence sensible ces dernières années (FR : ++ H, homosexuels, HIV+).

Mode de transmission : MST, (contact avec toute muqueuse, transplacentaire, parentérale, sanguine)

Diag difficile et svt tardif → sérologie à effectuer systématiquement en cas de : chancre unique sur une muqueuse / lésion cutanée évocatrice d'une syphilis secondaire / DEG ou sd inflammatoire ou fièvre d'origine indéterminée / symptomatologie neurologique évocatrice ou inexpliquée / démence / aortite / syndrome coronarien avant 50 ans.

HISTOIRE NATURELLE ET CLINIQUE

 

A noter que le chancre syphilitique accroit le risque de contagion du HIV et qu'un HIV+ dévellopant une syphilis est plus exposé à des complications neurologiques précoces et sévères.

 

1.     SYPHILIS PRIMAIRE

 

Contamination → période d'incubation (10-90j) → apparition d'un chancre au point d'inoculation = ulcération unique de 5-10mm de diamètre (sites fréquents : sillon balanopréputial, frein, méat, gland, ano-rectal), propre, indolore et indurée avec des ADP périphériques mobiles indolores (4-7j après le chancre). Cicatrisation en 10-14j avec tt, en 3-6 sem sans tt. Formes atypiques possibles (ulcérations multiples/ naine/ géante/ douloureuse et inflammatoire/ molle).

 

Co/surinfections dans 33% par gonocoque/ chlamydia/ haemophilus parainfluenzae/ staph doré/ streptocoque.

 

2.     SYPHILIS SECONDAIRE

 

= phase de dissémination septicémique, ~6 sem après l'apparition du chancre. Peut co-exister avec la phase primaire. Elle peut persister jusqu'à 6 mois et des récurrences cutanéo-muqueuses survenir dans l'année suivante.

 

Clinique :

-        ! les lésions cutanées sont très contagieuses !

-        Eruption cutanée polymorphe (90%) : roséole syphilitique (macules érythémateuses non prurigineux 5-15mm disséminés sur le tronc et la racine des membres) → résolution spontanée → syphilides (papules rouge cuivré non prurigineux indolores de qq mm, sur le tronc/ membres/ visage/ palmo-plantaire)

-        Plaques muqueuses muculo-papuleuses (arrondies à limites nettes, indolores, ++ sur la langue/ pharynx/ larynx/ commissure labiale…

-        Plaques alopéciques, périonyxis,…

-        Possibles signes généraux sévères / atteintes viscérales rares : fièvre, céphalées, syndrome méningé, polyarthralgies, douleurs osseuses, DEG, polyadénopathies, hépatosplénomégalie, hépatite syphilitique (5-10%), périostéite, synovite, bursite, myosite, mono/polyarthrite inflammatoire subaiguë, orchi-épididymite, glomérulonéphrite, gastrite, hémoglobinurie paroxystique, atteintes oculaires, méningite

 

3.     SYPHILIS LATENTE

 

= phase asymptomatique, parseméee d'éventuelles récurrences cutanéo-muqueuses. On distingue la phase latente précoce (évoluant depuis < 1 an) et tardive (évoluant depuis > 1an). 25% des syphilis latentes non traitées évoluent vers une syphilis tertiaire.

 

4.     SYPHILIS TERTIAIRE

 

= phase associant à divers degré des lésions cutanéomuqueuses, osseuses, cardiovasculaires et/ ou neurologiques. Rare. Diag difficile svt très retardé. Toute aortite ou symptôme neurologique évolutif inexpliqué doit faire réaliser une sérologie syphilitique.

 

Syphilis tertiaire bénigne

 

Survient après 1-45 ans d'évolution (x = 11 ans) →  lésions cutanées (tubercules = nodules dermiques dermiques indolores de 5-30mm, gommes = nodules hypodermiques indolores de 2-10 cm) évoluant vers une ulcération granulomateuse et cicatrisation, lésions muqueuses peuvant toucher la bouche/langue/ pharynx/ larynx/ muqueuses génitales, lésions osseuses (ostéochondrite des os longs, ostéite gommeuse des os plats, ostéite scléreuse), lésions articulaires (arthrite, bursitee, synovite, nodules fibreux juxta-articulaires)

 

Gomme et fibrose peuvent toucher quasi tous les organes.

 

Syphilis cardio-vasculaire

 

Rare (~10% des syphilis), elle apparaît après une évolution de > 20 ans (x = 40 ans) → aortite →  insuffisance aortique, anévrisme de l'aorte thoracique, coronarite asymptomatique ou responsable de SCA (nbses descriptions en particulier de sténoses coronaires ostiales).

 

5.     NEUROSYPHILIS

 

Classiquement rattachée à la syphilis tertiaire, elle peut en fait survenir à toutes les phases de la maladie, généralement entre les 3ème et 18ème mois post-infection (rarement jusqu'à 20 ans post-infection!). Très rare. Evolution aiguë ou chronique.

 

  • Neurosyphilis asymptomatique

o   Les aN du LCR seraient très fréquentes au cours de la maladie, mais n'ont jamais été associées à un risque accru de neurosyphilis symptomatique → pas d'indication de PL systématique en cas de syphilis sans symptomatologie neurologique.

  • Neurosyphilis symptomatiques :

o   !! toutes les neurosyphilis débutent par une méningite le plus souvent apyrétique, celle-ci étant susceptible d'évoluer vers différentes formes isolées ou combinées. Les tableaux cliniques sont très variables, les formes systématisées étant :

§  Méningite / méningo-encéphalite : signes méningés, apyrétique, confusion, convulsion, paralysies des nerfs crâniens. Des tableaux aigus mimant une encéphalite herpétique sont décrits.

§  Syphilis neuro-vasculaire : AVC svt multiples sur vasculite

§  Paralysie générale : démence, dysarthrie, parésies, myoclonies, tremblements,…

§  Tabès "ataxie locomotrice progressive" (rare, quasi disparu) : d+ MI, ataxie, incontinence, aréflexie, troubles trophiques (déformations articulaires et mal perforant plantaire).

§  Atrophie optique : cécité progressive d'un œil puis de l'autre

§  Syphilis médullaire : paraplégie spastique progressive

§  Signe d'Argyll Robertson – exceptionnel mais classique

 

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

 

  • EXAMEN DIRECT (ß raclage du fond du chancre/ de syphilides papuleuses érosives)

o   Microscope à fond noir (peu Sp)/ immunofluorescence

  • SEROLOGIE SANGUINE

o   Tests non tréponémiques (VDRL, RPR) = dépistage – très Se, moyennement Sp, reflète l'activité de la maladie → + utilité pour le suivi

o   Tests tréponémiques (TPHA, FTA) = diag – moyennement Se, très Sp, ne reflète pas l'activité de la maladie

o   ELISA, Western-Blot = diag

  • PONCTION LOMBAIRE + EXAMEN OPHTALMO

o   Uniquement en cas de sérologie sanguine + et signe neuro/ ophtalmo/ otites/ syphilis tertiaire/ HIV+/ échec du tt

o   Anomalies variables, on peut retrouver :

§  Pléiocytose 200-300 C/ mm³  ++ L

§  Protéinorachie haute à 40-200 mg/100ml

§  Glycorachie normale

§  Sérodiagnostic sur LCR

o   Critères biologiques d'une neurosyphilis (IUSTI 2008) :

§  TPHA + dans LCR et

·       VDRL + dans LCR ou > 5 mononucléaires /cc

·       Index TPHA > 70 (= TPHA LCR x albumine sérique / albumine LCR)

 

Schématiquement :

-        Sérologies sanguines :

o   VDRL + / TPHA - : faux positif / (infection très précoce) → rechercher IgM ou répéter séros

o   VDRL + / TPHA + :

§  Présence d'IgM et Nelson négatif → syphilis précoce ++

§  Absence d'IgM et Nelson positif → syphilis tardive ++ / cicatrice sérologique dans les mois suivant le tt /  réinfection

o   VDRL - / TPHA + : cicatrice sérologique / (infection très précoce) → rechercher IgM ou répéter séros

-        Examens du LCR : Se faible (30-70%) du VDRL mais très Sp. TPHA plus sensible mais reste positif après tt (→ pas pour diag de réinfections). Elévation inconstante des Ig ! A ne faire que si TPHA sanguin + et de clinique neuro/ ophtalmo/ otique ou HIV+.

 

DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS

 

  • Chancre → ulcérations génitales : infections (herpès génital [ulcération douloureuse post-vésiculeuse], chancre mou [++ adp inflammatoire inguinale fistulisant à la peau], urétrite/ vulvovaginite à gonocoque, vaginites à trichomonas, candidoses génitales,…), caustiques, néoplasiques, Behçet, toxidermies, crohn,…
  • Neurosyphilis → démences, AVC, myélites, méningites, SEP, panencéphalites sclérosante subaiguë, tumeurs,…

 

TRAITEMENTS

 

  • Dépistage et traitement des partenaires sexuels
  • Traiter également gonocoque/ chlamydia
  • Syphilis primaire/ secondaire/ latente précoce :

·       Dose unique de benzathine benzyl pénicilline 2,4.10^6 UI IM (le plus efficace)

§ Si allergie à la pénicilline → préférer la désensibilisation → si impossible :

  1. Doxycycline 2x100mg PO 14j ou Azithromycine 2g PO dose unique (mais plus d'échec
  2. Si allergie non IgE médiée : ceftriaxone 1g IV/IM 10j
  3. Syphilis latente tardive/ cardiovasculaire/ échec thérapeutique (titre VDRL non diminué par un facteur 4 après 6-12 mois)

·       Pendant 3 semaines : benzathine benzyl pénicilline 2,4.10^6 UI IM/ sem

§ Si allergie à la pénicilline : ceftriaxone 1g IV/IM 10j

  • Neurosyphilis/ syphilis oculaire :

·       Pen G 4.10^6 UI x 6/ j IV pendant 10-14j

§ Si allergie à la pénicilline : doxycycline, 2 x 100mg IV/ per os pendant >30j

§ Enfant/ femme enceinte : erythromycine

1.     Enfant : 30-50 mg/kg per os sur > 30j

2.     Femme enceinte : 4 x 500mg/j per os sur > 30 j

 

Après un tt efficace, les titres VDRL dans le sang et LCR doivent être diminuées d'au moins 4x à 6. Contrôle du LCR tous les 6 mois jusqu'à normalisation à 2 ans.

 

! Sd de Jarisch = fièvre, myalgies, céphalées, tachycardie, hypoTA, aggravation des lésions neuros… survient sous tt dans 25% des syphilis tertiaires, 90% des secondaires et 50% des primaires. Traitement par AINS (medrol SN). Certains administrent siminultanément du medrol au tt de façon prophylactique.