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== SCHEMA DE PRISE EN CHARGE EN URGENCE D'UNE PRESENTATION AIGUË ==
<p style="text-align: left;">Les <b>syndromes médullaires</b> regroupent l'ensemble des tableaux sémiologiques résultant d'une atteinte de la moelle épinière. Une présentation aiguë est toujours à considérer comme une potentielle urgence thérapeutique imposant une prise en charge très stéréotypée.</p>
 
== Schéma de prise en charge en urgence d'une présentation aiguë ==
&nbsp;
<p style="text-align: left;">L'essentiel est tout d'abord d'identifier les '''myélopathies requérant une prise en charge urgente'''&nbsp;:</p>
 
*Sur base de la clinique&nbsp;: apparition ou aggravation rapide d'un déficit moteur
L'essentiel est tout d'abord d'identifier les '''myélopathies requérant une prise en charge urgente''' :
*Sur base de l'étiologie présumée&nbsp;:
 
**Myélopathies compressives aiguës ou chroniques avec aggravation brutale ou (hémi)-syndrome de la queue de cheval → '''avis neurochirurgical urgent'''
o&nbsp;&nbsp; Sur base de la clinique : apparition rapide d'un déficit moteur
*Myélopathies compressives (sub)-aiguës dans un contexte fébrile ou d'immunosuppression (spondylodiscite infectieuse ? abcès &nbsp;paravertébral ?)&nbsp;&nbsp;'''avis neurochirurgical et infectiologique urgents'''
 
**Myélopathies vasculaire hémorragique → '''avis neurochirurgical et endovasculaire urgent'''
*Sur base de l'étiologie :
**Myélopathies vasculaires ischémiques → '''exclure une dissection aortique + avis neurologique et neurochirurgical en urgence'''
 
<p style="text-align: center;">&nbsp;[[File:Moelle.png|Syndromes médullaires]]</p><p style="text-align: left;">'''L'IRM avec gadolinium est devenue l'examen de 1<sup>ère</sup> intention de référence et constitue le bilan minimal à effectuer aux urgences devant tout syndrome médullaire d'évolution (sub)-aiguë.'''&nbsp;Si non disponible, recourir au CT-scanner avec injection de produit de contraste. Le recours à l'artériographie est devenu exceptionnel (recherche de malformations artério-veineuse, repérage préopératoire de l'artère d'Adamkiewicz).&nbsp;</p><p style="text-align: left;">La présence de fièvre et/ ou d'un syndrome méningé peut renforcer la suspicion d'une myélopathie aiguë infectieuse mais peut se rencontrer au cours de toutes les myélopathies aiguës&nbsp;!</p><p style="text-align: left;">Le bilan d'un syndrome médullaire d'évolution chronique est similaire mais ne relève pas des urgences et peut-être réalisé en ambulatoire et/ ou lors d'une hospitalisation programmée.</p>
o&nbsp;&nbsp; Myélopathies compressives aiguës / chroniques avec aggravation brutale ou (hémi)-syndrome de la queue de cheval → '''avis neurochir urgent'''
 
o&nbsp;&nbsp; Myélopathies vasculaire hémorragique → '''avis neurochir et endovasculaire urgent'''
 
o&nbsp;&nbsp; Myélopathies vasculaires ischémiques → '''exclure dissection aortique + avis neuro et neurochir en urgence'''
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Clinique et anamnèse compatibles avec une myélopathie aiguë /décompensation d'une myélopathie chronique
</div>
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| <div>
'''IRM '''avec gadolinium dans les 4h
</div>
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| <div>
Anomalie suffisante pour causer une myélopathie compressive ? Hématome ?
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
Non
</div>
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| <div>
'''MYELOPATHIE COMPRESSIVE'''
 
&nbsp;
 
'''Avis neurochir en urgence'''
 
Evaluer l'indication de méthylprednisolone IV
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
'''PL''' (! Toujours après élimination d'une compression !)
 
Examen direct, cultures avec BK + virales, PCR (HSV 1 et 2, HHV6, VZV, CMV, EBV, HIV, entéroV), sérologies (HSV, VZV, HTLV 1, Lyme, VDRL)
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
Signes d'inflammation à la PL ou à l'IRM ?
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Oui
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Non
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
MYELOPATHIE INFLAMMATOIRE
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
IRM cérébrale
 
Potentiels évoqués visuels dès que possible
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
Pas de démyélinisation
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
Démyélinisation isolée du nerf/ tractus optique
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Démyélinisation cérébrale
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
SEP ?
 
ADEM ?
 
Maladies associées à une Myélite Aiguë Transverse ?
</div>
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| <div>
Neuromyélite optique ?
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Myélite Aiguë Transverse ?
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Myélopathie ischémique / radique / lipomatose épidurale / …?
 
Myélopathie inflammatoire débutante (répéter PL à J2-7)
 
Envisager IRM cérébrale pour exclure atteinte cérébrale bilat
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
'''HEMORRAGIE INTRARACHIDIENNE'''
 
&nbsp;
 
'''Avis neurochir et endovasculaire en urgence'''
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
EXAMENS COMPLEMENTAIRES NON URGENTS ET NON SYSTEMATIQUES
 
Sérologies sanguines (HSV, VZV, HTLV-1, Lyme, HAV, HBV, HCV, HIV, mycoplasma pneumoniae, parasites), enzyme de conversion, FAN, anti-DNAn, anti-SSA(Ro) et SSB (La), Sm, RNP, Ac antiphospholipides, complément, vit B12, folates, cuprémie, RX et CT thorax, EMU et tigette (hématurie/ protéinurie?), LBA, PET FDG, test de Schirmer, biopsie des glandes salivaires accessoires, PEV, PES
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
CT-scan centré sur la région pathologique (aN osseuses? Taille du canal ? Espace épidural ?)
</div>
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<br/>
 
'''L'IRM + gado est devenue l'examen de 1<sup>ère</sup> intention de référence et constitue la MAP minimale à effectuer aux urgences devant tout syndrome médullaire&nbsp;!''' Si non disponible, recourir au CT-scan + PC. Le recours à l'artériographie est devenu exceptionnel (recherche de malformations artério-veineuse, repérage pré-op de l'artère d'Adamkiewicz)
 
&nbsp;
 
! La présence de fièvre et/ ou d'un syndrome méningé peut renforcer la suspicion d'une myélopathie aiguë infectieuse mais peut se rencontrer au cours de toutes les myélopathies aiguës !
 
&nbsp;
 
== SEMIOLOGIE ==
 
&nbsp;
 
On évoquera systématiquement un syndrome médullaire devant :


== Sémiologie ==
<p style="text-align: left;">On évoquera systématiquement un syndrome médullaire devant&nbsp;:</p>
*Un niveau sensitif ou un niveau lésionnel radiculaire
*Un niveau sensitif ou un niveau lésionnel radiculaire
*L'association de signes centraux et périphériques
*L'association de signes centraux et périphériques
*Des signes centraux asymétriques et dissociés
*Des signes centraux asymétriques et dissociés
*Des signes centraux bilatéraux
<p style="text-align: left;">On distinguera certains tableaux cliniques particuliers&nbsp;:</p>
=== Selon la "localisation horizontale" ===


&nbsp;
==== Syndrome de section médullaire complète ====
 
<p style="text-align: left;">Il se caractérise d’abord par un "choc spinal"&nbsp;: tétra ou paraplégie flasque + anesthésie totale sous-lésionnelle + rétention sphinctérienne.</p><p style="text-align: left;">Il évolue ensuite vers l'émergence des "automatismes médullaires"&nbsp;: réapparition des réflexes myotatiques (ROT), installation d'une spasticité, Babinski, mictions réflexes à la percussion du pubis, réflexe du triple retrait (pincement du cou de pied → dorsiflexion du pied, flexion de la jambe sur la cuisse, flexion de la cuisse sur le bassin).</p>
On distinguera certains tableaux cliniques particuliers :
==== Syndrome cordonal postérieur = syndrome lemniscal ====
 
<p style="text-align: left;">Syndrome lésionnel&nbsp;:</p>
&nbsp;
*Atteinte radiculaire possible&nbsp;: diminution des ROT, douleurs fulgurantes, troubles trophiques (déformations articulaires, mal perforant plantaire)
 
<p style="text-align: left;">Syndrome sous-lésionnel&nbsp;:</p>
#<u>SELON LA "LOCALISATION HORIZONTALE"</u>
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome de section médullaire complète</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
Se caractérise d’abord par un "choc spinal" : tétra/paraplégie flasque + anesthésie totale sous-lésionnelle + rétention sphinctérienne.
 
&nbsp;
 
Evolue ensuite vers l'émergence des "automatismes médullaires" : réapparition des ROT, installation d'une spasticité, babinski, mictions réflexes à la percussion du pubis, réflexe du triple retrait (pincement du cou de pied → dorsiflexion du pied, flexion de la jambe sur la cuisse, flexion de la cuisse sur le bassin).
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome cordonal postérieur = syndrome lemniscal</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ Sd lésionnel :
 
*Atteinte radiculaire possible : diminution des ROT, d+ fulgurantes, troubles trophiques (déformations articulaires, mal perforant plantaire)
 
&nbsp;
 
Sd sous-lésionnel :
 
*Atteinte proprioceptive homolatérale (= déficit sensitif dissocié respectant la sensibilité thermo-algique)
*Atteinte proprioceptive homolatérale (= déficit sensitif dissocié respectant la sensibilité thermo-algique)
 
**Si lésion cervicale → hémiataxie sensitive homolatérale, Romberg positif non latéralisé
o&nbsp;&nbsp; Si lésion cervicale → hémiataxie sensitive homolat, Romberg positif non latéralisé
**Si lésion dorsale → déficit proprioceptif d'un membre inférieur
 
o&nbsp;&nbsp; Si lésion dorsale → déficit proprioceptif d'un MI
 
*Paresthésies intenses, ++ douleurs constrictive/ en étau profondes, signe de Lhermitte caractéristique
*Paresthésies intenses, ++ douleurs constrictive/ en étau profondes, signe de Lhermitte caractéristique


&nbsp;
==== Syndrome médullaire antérieur&nbsp; ====
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<p style="text-align: left;">Syndrome lésionnel&nbsp;: syndrome neurogène périphérique pur sans syndrome pyramidal, concerne souvent plusieurs niveaux</p>
<li><u>Syndrome médullaire antérieur</u></li>
==== Syndrome spino-thalamique&nbsp; ====
</ol>
<p style="text-align: left;">→ Déficit sous-lésionnel thermo-algique controlatéral. Généralement dans le cadre d'un syndrome de Brown-Séquard</p>
 
==== Syndrome de Brown Sequard (= de l'hémi-moelle = de l'hémisection de moelle)&nbsp; ====
&nbsp;
<p style="text-align: left;">→ Syndrome lésionnel&nbsp;:</p>
 
→ Sd lésionnel : sd neurogène périphérique pur sans syndrome pyramidal, concerne svt plusieurs niveaux
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome spino-thalamique</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ Déficit sous-lésionnel thermo-algique controlatéral. Généralement dans le cadre d'un syndrome de Brown-Séquard
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome de Brown Sequard (= de l'hémi-moelle = de l'hémisection de moelle)</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ Sd lésionnel :
 
*Syndrome neurogène périphérique
*Syndrome neurogène périphérique
<p style="text-align: left;">→ Syndrome sous-lésionnel&nbsp;:</p>
*Syndrome pyramidal homolatéral
*Syndrome cordonal postérieur homolatéral
*Syndrome spinothalamique controlatéral


&nbsp;
==== Syndrome centro-médullaire&nbsp; ====
 
<p style="text-align: left;">Etiologie principale&nbsp;: syringomyélie</p><p style="text-align: left;">→ déficit sensitif suspendu (= quelques métamères) thermo-algique respectant la proprioception + douleurs spinothalamiques + amyotrophie progressive du territoire par atteinte des motoneurones.</p>
→ Sd sous-lésionnel :
==== Syndrome de sclérose combinée de la moelle ====
 
<p style="text-align: left;">→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome cordonal postérieur.</p>
*Sd pyramidal homolat
=== Selon la "localisation verticale" ===
*Sd cordonnal post homolat
*Sd spinothalamique controlat
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome centro-médullaire</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
Etiologie principale = syringomyélie
 
&nbsp;
 
→ déficit sensitif suspendu (= quelques métamères) thermo-algique respectant la proprioception + douleurs spinothalamiques + amyotrophie progressive du territoire par atteinte des MN
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Syndrome de sclérose combinée de la moelle</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome cordonnal postérieur
 
&nbsp;
 
#<u>SELON LA "LOCALISATION VERTICALE"</u>
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Moelle cervicale haute</u> (C1-C4)</li>
</ol>
 
&nbsp;
 
&nbsp;→ Sd tétrapyramidal, quadriparésie spastique. Parfois troubles sensitivo-moteurs au niveau des mains (paresthésies, astéréognosie, amyotrophie). Risque de compression du n. phrénique (hoquet, paralysie d'un hémidiaphragme) ou du n. spinal (paralysie du SCM et du trapèze) et de troubles respiratoires. L’éventuel syndrome lésionnel peut se limiter à des douleurs cervico-occipitales.
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Moelle cervicale basse</u> (C5-Th1)</li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ Sd bipyramidal, paraparésie. Sd radiculaire des membres supérieurs
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Moelle dorsale</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ d+ thoraco-abdominales en ceinture (peuvent mimer des douleurs viscérales) et une paraparésie, l'abolition d'un réflexe cutané abdominal peut avoir une valeur localisatrice.
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Moelle lombo-sacrée</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
Les troubles sphinctériens et génitaux sont constants et précoces.
 
Compression lombaire → paralysie flasque du quadriceps, aréflexie rotulienne + Babinski bilatéral. ! La sciatique paralysante constitue une URGENCE !!!
 
&nbsp;
<ol style="list-style-type:lower-alpha;">
<li><u>Moelle sacrée = syndrome du cône terminal</u></li>
</ol>
 
&nbsp;
 
→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome de la queue de cheval. Parfois difficile à distinguer d'un syndrome de la queue de cheval, mais ici on rencontre plus svt un tableau plus symétrique, des troubles sensitivo-moteurs plus importants et des d+ moins importantes.
 
&nbsp;
 
#<u>UN DD&nbsp;: SYNDROME DE LA QUEUE DE CHEVAL</u>
 
&nbsp;
 
N'est pas une myélopathie. Le syndrome complet uni/bilatéral (plus la compression est haute, plus le tableau est complet) associe :
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; une paralysie des membres de type périphérique (flasque et amyotrophie)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; abolition du réflexe anal, des réflexes achilléens (parfois rotuliens)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; d+ irradiant de la région lombaire vers les fesses/ périnée/ MI
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; hypoesthésie : anesthésie en selle et MI


-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; troubles génito-urinaires constants et précoces
==== Moelle cervicale haute (C1-C4)&nbsp; ====
<p style="text-align: left;">&nbsp;→ Syndrome tétrapyramidal, quadriparésie spastique. Parfois troubles sensitivo-moteurs au niveau des mains (paresthésies, astéréognosie, amyotrophie). Risque de compression du nerf phrénique (hoquet, paralysie d'un hémidiaphragme) ou du nerf spinal (paralysie du sterno-cléido-mastoïdien et du trapèze) et de troubles respiratoires. L’éventuel syndrome lésionnel peut se limiter à des douleurs cervico-occipitales.</p>
==== Moelle cervicale basse (C5-Th1)&nbsp; ====
<p style="text-align: left;">→ Syndrome bipyramidal, paraparésie. Syndrome radiculaire des membres supérieurs</p>
==== Moelle dorsale&nbsp; ====
<p style="text-align: left;">→ douleurs thoraco-abdominales en ceinture (peuvent mimer des douleurs viscérales) et une paraparésie, l'abolition d'un réflexe cutané abdominal peut avoir une valeur localisatrice.</p>
==== Moelle lombo-sacrée&nbsp; ====
<p style="text-align: left;">Les troubles sphinctériens et génitaux sont constants et précoces.</p><p style="text-align: left;">Compression de la moelle lombaire → paralysie flasque du quadriceps, aréflexie rotulienne + Babinski bilatéral.</p>
==== Moelle sacrée = syndrome du cône terminal&nbsp; ====
<p style="text-align: left;">→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome de la queue de cheval. Parfois difficile à distinguer d'un syndrome de la queue de cheval, mais ici on rencontre plus souvent un tableau plus symétrique, des troubles sensitivo-moteurs plus importants et des douleurs moins importantes.</p>
== Un diagnostic différentiel à évoquer&nbsp;: le syndrome de la queue de cheval&nbsp; ==


Le début est svt unilatéral et peut débuter par une "sciatique" avant que des troubles génito-urinaires ne s'y ajoutent.
<p style="text-align: left;">Le syndrome de la queue de cheval n'est pas une myélopathie mais en constitue le principal diagnostic différentiel. Le syndrome complet uni ou bilatéral (plus la compression est haute, plus le tableau est complet) associe&nbsp;:</p>
*une paralysie des membres de type périphérique (flasque et amyotrophie)
*abolition du réflexe anal, des réflexes achilléens (parfois rotuliens)
*douleurs irradiant de la région lombaire vers les fesses/ périnée/ MI
*hypoesthésie&nbsp;: anesthésie en selle et des membres inférieurs
*troubles génito-urinaires constants et précoces
<p style="text-align: left;">Le début est souvent unilatéral et peut débuter par une "sciatique" avant que des troubles génito-urinaires ne s'y ajoutent.</p><p style="text-align: left;">Il s'agit d'une urgence neurochirurgicale → réalisation immédiate d'un CT-scanner ou d'une IRM → avis neurochirurgical endéans l’heure.</p>
== Auteur(s) ==


! Il s'agit d'une URGENCE CHIR → réalisation immédiate d'un CT/IRM → avis neurochir endéans l’heure !!!
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD
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Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 08:59

Les syndromes médullaires regroupent l'ensemble des tableaux sémiologiques résultant d'une atteinte de la moelle épinière. Une présentation aiguë est toujours à considérer comme une potentielle urgence thérapeutique imposant une prise en charge très stéréotypée.

Schéma de prise en charge en urgence d'une présentation aiguë

L'essentiel est tout d'abord d'identifier les myélopathies requérant une prise en charge urgente :

  • Sur base de la clinique : apparition ou aggravation rapide d'un déficit moteur
  • Sur base de l'étiologie présumée :
    • Myélopathies compressives aiguës ou chroniques avec aggravation brutale ou (hémi)-syndrome de la queue de cheval → avis neurochirurgical urgent
  • Myélopathies compressives (sub)-aiguës dans un contexte fébrile ou d'immunosuppression (spondylodiscite infectieuse ? abcès  paravertébral ?) → avis neurochirurgical et infectiologique urgents
    • Myélopathies vasculaire hémorragique → avis neurochirurgical et endovasculaire urgent
    • Myélopathies vasculaires ischémiques → exclure une dissection aortique + avis neurologique et neurochirurgical en urgence

 Syndromes médullaires

L'IRM avec gadolinium est devenue l'examen de 1ère intention de référence et constitue le bilan minimal à effectuer aux urgences devant tout syndrome médullaire d'évolution (sub)-aiguë. Si non disponible, recourir au CT-scanner avec injection de produit de contraste. Le recours à l'artériographie est devenu exceptionnel (recherche de malformations artério-veineuse, repérage préopératoire de l'artère d'Adamkiewicz). 

La présence de fièvre et/ ou d'un syndrome méningé peut renforcer la suspicion d'une myélopathie aiguë infectieuse mais peut se rencontrer au cours de toutes les myélopathies aiguës !

Le bilan d'un syndrome médullaire d'évolution chronique est similaire mais ne relève pas des urgences et peut-être réalisé en ambulatoire et/ ou lors d'une hospitalisation programmée.

Sémiologie

On évoquera systématiquement un syndrome médullaire devant :

  • Un niveau sensitif ou un niveau lésionnel radiculaire
  • L'association de signes centraux et périphériques
  • Des signes centraux asymétriques et dissociés
  • Des signes centraux bilatéraux

On distinguera certains tableaux cliniques particuliers :

Selon la "localisation horizontale"

Syndrome de section médullaire complète

Il se caractérise d’abord par un "choc spinal" : tétra ou paraplégie flasque + anesthésie totale sous-lésionnelle + rétention sphinctérienne.

Il évolue ensuite vers l'émergence des "automatismes médullaires" : réapparition des réflexes myotatiques (ROT), installation d'une spasticité, Babinski, mictions réflexes à la percussion du pubis, réflexe du triple retrait (pincement du cou de pied → dorsiflexion du pied, flexion de la jambe sur la cuisse, flexion de la cuisse sur le bassin).

Syndrome cordonal postérieur = syndrome lemniscal

→ Syndrome lésionnel :

  • Atteinte radiculaire possible : diminution des ROT, douleurs fulgurantes, troubles trophiques (déformations articulaires, mal perforant plantaire)

→ Syndrome sous-lésionnel :

  • Atteinte proprioceptive homolatérale (= déficit sensitif dissocié respectant la sensibilité thermo-algique)
    • Si lésion cervicale → hémiataxie sensitive homolatérale, Romberg positif non latéralisé
    • Si lésion dorsale → déficit proprioceptif d'un membre inférieur
  • Paresthésies intenses, ++ douleurs constrictive/ en étau profondes, signe de Lhermitte caractéristique

Syndrome médullaire antérieur 

→ Syndrome lésionnel : syndrome neurogène périphérique pur sans syndrome pyramidal, concerne souvent plusieurs niveaux

Syndrome spino-thalamique 

→ Déficit sous-lésionnel thermo-algique controlatéral. Généralement dans le cadre d'un syndrome de Brown-Séquard

Syndrome de Brown Sequard (= de l'hémi-moelle = de l'hémisection de moelle) 

→ Syndrome lésionnel :

  • Syndrome neurogène périphérique

→ Syndrome sous-lésionnel :

  • Syndrome pyramidal homolatéral
  • Syndrome cordonal postérieur homolatéral
  • Syndrome spinothalamique controlatéral

Syndrome centro-médullaire 

Etiologie principale : syringomyélie

→ déficit sensitif suspendu (= quelques métamères) thermo-algique respectant la proprioception + douleurs spinothalamiques + amyotrophie progressive du territoire par atteinte des motoneurones.

Syndrome de sclérose combinée de la moelle

→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome cordonal postérieur.

Selon la "localisation verticale"

Moelle cervicale haute (C1-C4) 

 → Syndrome tétrapyramidal, quadriparésie spastique. Parfois troubles sensitivo-moteurs au niveau des mains (paresthésies, astéréognosie, amyotrophie). Risque de compression du nerf phrénique (hoquet, paralysie d'un hémidiaphragme) ou du nerf spinal (paralysie du sterno-cléido-mastoïdien et du trapèze) et de troubles respiratoires. L’éventuel syndrome lésionnel peut se limiter à des douleurs cervico-occipitales.

Moelle cervicale basse (C5-Th1) 

→ Syndrome bipyramidal, paraparésie. Syndrome radiculaire des membres supérieurs

Moelle dorsale 

→ douleurs thoraco-abdominales en ceinture (peuvent mimer des douleurs viscérales) et une paraparésie, l'abolition d'un réflexe cutané abdominal peut avoir une valeur localisatrice.

Moelle lombo-sacrée 

Les troubles sphinctériens et génitaux sont constants et précoces.

Compression de la moelle lombaire → paralysie flasque du quadriceps, aréflexie rotulienne + Babinski bilatéral.

Moelle sacrée = syndrome du cône terminal 

→ association d’un syndrome pyramidal et d’un syndrome de la queue de cheval. Parfois difficile à distinguer d'un syndrome de la queue de cheval, mais ici on rencontre plus souvent un tableau plus symétrique, des troubles sensitivo-moteurs plus importants et des douleurs moins importantes.

Un diagnostic différentiel à évoquer : le syndrome de la queue de cheval 

Le syndrome de la queue de cheval n'est pas une myélopathie mais en constitue le principal diagnostic différentiel. Le syndrome complet uni ou bilatéral (plus la compression est haute, plus le tableau est complet) associe :

  • une paralysie des membres de type périphérique (flasque et amyotrophie)
  • abolition du réflexe anal, des réflexes achilléens (parfois rotuliens)
  • douleurs irradiant de la région lombaire vers les fesses/ périnée/ MI
  • hypoesthésie : anesthésie en selle et des membres inférieurs
  • troubles génito-urinaires constants et précoces

Le début est souvent unilatéral et peut débuter par une "sciatique" avant que des troubles génito-urinaires ne s'y ajoutent.

Il s'agit d'une urgence neurochirurgicale → réalisation immédiate d'un CT-scanner ou d'une IRM → avis neurochirurgical endéans l’heure.

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD