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Résulte d'une souffrance fonctionnelle (les lésions cérébrales à l'anapath sont exceptionnelles) cérébrale aiguë et diffuse secondaire à une affection organique. Son identification et son traitement constitue une urgence relative.
<p style="text-align: left">Un <u>syndrome confusionnel</u> signe une souffrance fonctionnelle (les lésions cérébrales à l'anatomopathologie sont rares) cérébrale aiguë et diffuse secondaire à une affection organique. Son identification et son traitement constituent une urgence relative.&nbsp;</p><p style="text-align: left">Sa pathogénie reste souvent obscure (réduction du métabolisme cérébral&nbsp;? réduction du débit sanguin cérébral&nbsp;? dysfonction conjointe des régions corticales associatives et de la substance réticulée&nbsp;? déficit en Ac-choline&nbsp;? excès de dopamine&nbsp;? troubles sérotoninergiques ou de la mélatonine&nbsp;? troubles des hormones de stress&nbsp;?) et probablement multi-factorielle.</p><p style="text-align: left">'''Un trouble sévère de la vigilance peut être précédé d'un syndrome confusionnel '''→ surveillance étroite de tout patient confus.</p>
 
== Algorithme de prise en charge schématique ==
&nbsp;
<p style="text-align: center">[[File:Confusion.png|Syndromes confusionnels]]</p>
 
== Définition, clinique et diagnostic ==
Sa pathogénie reste svt obscure (réduction du métabolisme cérébral ? réduction du débit sanguin cérébral ? dysfonction conjointe des régioons corticales associatives et de la substance réticulée ? déficit en Ac-choline ? excès de dopamine ? troubles sérotoninergiques ou de la mélatonine ? troubles des hormones de stress ?)
<p style="text-align: left">Il n'existe pas de consensus quant à la définition d'un syndrome confusionnel. <u>D'après Lipowski</u>, il s'agit d'un "syndrome mental transitoire d'origine organique, d'installation aiguë, caractérisé par une altération globale des fonctions cognitives, une réduction du niveau de conscience, des troubles attentionnels, une activité psychomotrice diminuée ou majorée et une perturbation du cycle nycthéméral".</p><p style="text-align: left"><u>Critères DSM IV</u>&nbsp;:</p>
 
&nbsp;
 
'''! Un trouble sévère de la vigilance peut être précédé d'un syndrome confusionnel '''→ surveillance étroite de tout patient confus → en cas de détérioration sévère de la vigilance : transfert USI et PEC d'un coma.
 
&nbsp;
 
== ALGORITHME DE PRISE EN CHARGE ==
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
SYNDROME CONFUSIONNEL
 
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</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
<u>Traitement symptomatique</u>
 
Isolement au calme
 
Hydratation
 
Contrôle de l'agitation
 
Assurer apports caloriques
 
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</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
<u>Examens de 1<sup>ère</sup> intention</u>
 
Hétéro-anamnèse : toxiques, médocs, circonstances et mode de survenue, état de base, atcdts
 
Examen clinique : paramètres, hydratation, haleine ("pomme" de l'acidocétose, fœtor hépatique, alcool), astérixis, exclure présence de signes neuros focaux/ méningés,…
 
Glycémie et biol : iono, osmolarité, fonction hépatique et rénale, Htc
 
CT cérébral + ECG + Sat O2 +- tigette urinaire
 
+- gazo et RX thorax (systématiques si troubles ventilatoires)
 
+- toxico urinaire et sanguine (BZD, opiacés, alcool,…)
 
+- EMU +- Hémocs
 
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</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
<u>Examens de 2<sup>ème</sup> intention</u> : EEG > PL
 
<u>Hospitalisation en médecine interne pour MAP si absence d'orientation étiologique persistante</u>
 
Dosages vitaminiques et hormonaux
 
&nbsp;
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
<u>Hospitalisation et PEC spécifique</u>
 
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</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Diag probable
 
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</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Absence d'orientation étiologique
 
&nbsp;
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Détérioration rapide de la vigilance
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Transfert Labo de choc/ USI
 
PEC coma
</div>
|}
 
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== DEFINITION CLINIQUE ET DIAGNOSTIC ==
 
&nbsp;
 
Pas de consensus. <u>D'après Lipowski</u>, il s'agit d'un "syndrome mental transitoire d'origine organique, d'installation aiguë, caractérisé par une altération globale des fonctions cognitives, une réduction du niveau de conscience, des troubles attentionnels, une activité psychomotrice diminuée ou majorée et une perturbation du cycle nycthéméral".
 
&nbsp;
 
<u>Critères DSM IV</u> :
 
*Perturbation de la conscience avec diminution de la capacité à diriger/ focaliser/ soutenir/ mobiliser son attention
*Perturbation de la conscience avec diminution de la capacité à diriger/ focaliser/ soutenir/ mobiliser son attention
*Apparition brutale de troubles cognitifs (mémoire, désorientation spatio-temporelle, perturbation du langage) ou d'une perturbation des perceptions, non susceptible d'être expliquée par l'évolution d'une démence pré-existante
*Apparition brutale de troubles cognitifs (mémoire, désorientation spatio-temporelle, perturbation du langage) ou d'une perturbation des perceptions, non susceptible d'être expliquée par l'évolution d'une démence pré-existante
*Installation en qqh/j et évolution fluctuante au cours de la journée
*Installation en quelques heures à jours et évolution fluctuante au cours de la journée
 
<p style="text-align: left"><u>Critères de la CAM</u> → diagnostic si 1 + 2 avec 3 ou 4 (sensibilité de 95-100% et spécificité de 90-95%)</p>
&nbsp;
#Apparition aiguë et symptomatologie fluctuante
 
#Inattention (distractibilité&nbsp;? difficultés de concentration&nbsp;?)
'''<u>Critères de la CAM</u>''' diag si 1+2 avec 3 ou 4 (Se 95-100% et Sp 90-95%)
#Désorganisation de la pensée (conversation improductive ou décousue&nbsp;? idées obscures ou illogiques&nbsp;? passage d'un sujet à l'autre&nbsp;?)
 
#Altération du niveau de conscience (hypo ou hyper-réactif, éveil altéré&nbsp;?)
*Apparition aiguë et symptomatologie fluctuante
<p style="text-align: left">On distingue classiquement la forme "confuso-onirique" = "hyperactivité-hyperalerte" (hyperactivité verbale et exacerbation du niveau d'alerte avec association habituelle à un délire onirique actif rendant le patient dangereux +- troubles sympathiques [hypersudation et tachycardie]… ex&nbsp;: delirium tremens) de la forme "stuporeuse" = "hyporéactivité-hypoalerte" (malade calme, passif, peu loquace, somnolent, parfois catatonique… ex&nbsp;: tableau habituel des encéphalopathies métaboliques du sujet âgé). La forme mixte associe en alternance irrégulière et imprévisible les deux tableaux.</p>
*Inattention (distractibilité ? difficultés de concentration ?)
== Etiologies ==
*Désorganisation de la pensée (conversation improductive ou décousue ? idées obscures/ illogiques ? passage d'un sujet à l'autre ?)
*Altération du niveau de conscience (hypo/hyper-réactif, éveil altéré ?)
 
&nbsp;
 
On distingue classiquement la forme "confuso-onirique" = "hyperactivité-hyperalerte" (hyperactivité verbale et exacerbation du niveau d'alerte avec association habituelle à un délire onirique actif rendant le patient dangereux +- troubles sympathiques [hypersudation et tachycardie]… ex : delirium tremens) de la forme "stuporeuse" = "hyporéactivité-hypoalerte" (malade calme, passif, peu loquace, somnolent, parfois catatonique… ex : tableau habituel des encéphalopathies métaboliques du sujet âgé). La forme mixte associe en alternance irrégulière et imprévisible les deux tableaux.
 
&nbsp;
 
== ETIOLOGIES ==


&nbsp;
<p style="text-align: left">Les étiologies sont innombrables. L'immense majorité des syndromes confusionnels sont cependant d'origine toxique, métabolique ou infectieuse.</p>
 
=== Troubles métaboliques ===
L'immense majorité des syndromes confusionnels sont d'origine toxique/ métabolique/ infectieuse.
 
&nbsp;
 
#<u>TROUBLES METABOLIQUES</u>
 
&nbsp;


*<u>Hypoglycémies</u> (++ chez diabétiques par surdosages en hypoglycémiants ou abus d'alcool, dumping syndrome chez le gastrectomisé)
*<u>Hypoglycémies</u> (++ chez diabétiques par surdosages en hypoglycémiants ou abus d'alcool, dumping syndrome chez le gastrectomisé)
*<u>Hyperglycémies</u> (! décompensations acido-cétosique/ hyperosmolaire diabétique)
*<u>Hyperglycémies</u> (! décompensations acido-cétosique ou hyperosmolaire diabétique)
*<u>Hypoxie</u> (défaillance cardiorespiratoire, intox au CO, anémie sévère)
*<u>Hypoxie</u> (défaillance cardiorespiratoire, intoxication au CO, anémie sévère)
*<u>Hypercapnie</u>
*<u>Hypercapnie</u>
*<u>Troubles ioniques</u> (++ Na, K, Ca)
*<u>Troubles ioniques</u> (++ Na, K, Ca)
*<u>Troubles&nbsp; acido-basiques</u>
*<u>Troubles&nbsp; acido-basiques</u>
*<u>Encéphalopathie hépatique</u> (fœtor hépatique ? asterixis ? cirrhotique ? alcoolique ?)
*<u>Encéphalopathie hépatique</u> (fœtor hépatique&nbsp;? asterixis&nbsp;? cirrhotique&nbsp;? alcoolique&nbsp;?)
*<u>Insuffisance rénale</u> (dialysé ? hyperazotémie ?) → ++ confuso-onirique
*<u>Insuffisance rénale</u> (dialysé&nbsp;? hyperazotémie&nbsp;?) → ++ confuso-onirique


&nbsp;
=== Endocrinopathies&nbsp; ===


#<u>ENDOCRINOPATHIES</u>
*<u>Hypoparathyroïdie</u> (hypocalcémie)
 
*<u>Hyperparathyroïdie</u> (hypercalcémie)
&nbsp;
 
*<u>Hypoparathyroïdie</u> (hypoCa)
*<u>Hyperparathyroïdie</u> (hyperCa)
*<u>Insuffisance surrénalienne</u>
*<u>Insuffisance surrénalienne</u>
*<u>Panhypopituitarisme</u> (hypoglycémie, hypoNa, hypoTA +- hypothermie)
*<u>Panhypopituitarisme</u> (hypoglycémie, hyponatrémie, hypotension +- hypothermie)
*<u>Hyper/ hypothyroïdie</u>
*<u>Hyper et hypothyroïdie</u>
*<u>Encéphalopathie d'Hashimoto</u>
*<u>Encéphalopathie d'Hashimoto</u>
*<u>Syndrome de Cushing</u> → prédominance de troubles cognitifs
*<u>Syndrome de Cushing</u> → prédominance de troubles cognitifs


&nbsp;
=== Toxiques&nbsp; ===
 
#<u>TOXIQUES</u>
 
&nbsp;
 
*<u>Alcool</u> : ivresse pathologique, intoxication aiguë, delirium tremens +++, encéphalopathie de Wernicke/ Marchiafava
*<u>Iatrogènes</u> : surdosage, hypersensibilité, sevrage pour les tranquilisants. Suspecter :
**Si épileptique : BZD, phénytoïne, phénobarbital, topiramate, (valproate)
**Si Parkinsonien : L-dopa, agonistes dopaminergiques, trihexyphénidyle
**En général : BZD, antidépresseurs tricycliques/ IMAO, lithium, (neuroleptiques, AINS et corticoïdes, certains AB [pénicillines, céphalosporines, aminosides], antiarythmiques [digitaliques, amiodarone, flécaïnide,…], β-bloquants, antiHTA centraux [clonidine et alphaméthyldopa], certains antispasmodiques et antihistaminiques)
*<u>Toxiques domestiques</u> : CO, champignons vénéneux, seigles parasité par l'ergot, hallucinogènes,…
*<u>Toxiques industriels</u> : arsenic, plomb, manganèse, nickel, thallium, zinc, benzène, toluène, tétrachlorure de C, chlorure de méthyl, trichloréthylène, disulfure de C,…


&nbsp;
*<u>Alcool</u>&nbsp;: ivresse pathologique, intoxication aiguë, delirium tremens +++, encéphalopathies de Wernicke et de Marchiafava
 
*<u>Iatrogènes</u>&nbsp;: surdosage, hypersensibilité, sevrage pour les tranquillisants. Suspecter&nbsp;:
#<u>INFECTIONS</u>
**Si épileptique&nbsp;: benzodiazépines, phénytoïne, phénobarbital, topiramate, (valproate)
 
**Si Parkinsonien&nbsp;: L-dopa, agonistes dopaminergiques, trihexyphénidyle
&nbsp;
**En général&nbsp;: benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques et IMAO, lithium, (neuroleptiques, AINS et corticoïdes, certains antibiotiques [pénicillines, céphalosporines, aminosides], antiarythmiques [digitaliques, amiodarone, flécaïnide,…], β-bloquants, anti-hypertenseurs centraux [clonidine et alphaméthyldopa], certains antispasmodiques et antihistaminiques)
 
*<u>Toxiques domestiques</u>&nbsp;: CO, champignons vénéneux, seigle parasité par l'ergot, hallucinogènes,…
Généralement liée à la fièvre d'une infection distante (++ infections pulmonaires/ urinaires, malaria et fièvre typhoïde à évoquer en cas de voyage) ou à un sepsis, exceptionnellement à une infection du SNC.
*<u>Toxiques industriels</u>&nbsp;: arsenic, plomb, manganèse, nickel, thallium, zinc, benzène, toluène, tétrachlorure de carbone, chlorure de méthyl, trichloréthylène, disulfure de carbone,…
 
&nbsp;
 
#<u>CARENTIELLES</u>
 
&nbsp;
 
Ne se rencontrent chez nous que quasi exclusivement chez les alcoolos : carence en B1 (encéphalopathie de Wernicke, ++ associée à une hypertonie rigide, une ataxie et des troubles oculomoteurs variables fluctuants → éviter perfs de glucosé !), en PP (encéphalopathie pellagreuse, rarement associée à une mélanodermie et diarrhée), en B6, en B12. + carence en folate.
 
&nbsp;
 
#<u>ETATS DE MAL EPILEPTIQUES A EXPRESSION CONFUSIONNELLE</u>
 
&nbsp;
 
Rares (jusqu'à 10% cependant dans certaines séries) SC stuporeux, survenant généralement dans un contexte d'E généralisée primaire connue → EEG caractérisé par des pointes-ondes bilatérales symétriques et synchrones à 3c/sec. Plus rarement encore observés dans des états de mal partiels : état de mal partiel complexe (foyer temporal/ fronto-temporal), état de mal avec foyer frontal polaire (++ obnubilation calme, parfois euphorique).
 
&nbsp;
 
=== 1.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; DIVERS ===
 
&nbsp;
 
Diverses étiologies peuvent se manifester par une confusion à l'avant plan : cardiaques (décompensation cardiaque, Sd coronariens aigus, dissection Ao, arythmies), pulmonaires (embolie pulmonaire, toute cause d'hypoxie), décours de chirurgie / anesthésie générale, ischémie d'un membre/ mésentérique,
 
&nbsp;
 
#<u>HTIC</u>
 
&nbsp;
 
Rarement en cause. Cependant, toute HTIC peut s'exprimer par un SCA avant d'évoluer rapidement vers un trouble de la vigilance.
 
&nbsp;
 
#<u>VASCULAIRES</u>
 
&nbsp;
 
Très rarement cause de SC isolés


=== Infections et sepsis sévères ===
<p style="text-align: left">Généralement liée à la fièvre d'une infection distante (++ infections pulmonaires et urinaires, malaria et fièvre typhoïde à évoquer en cas de voyage) ou à un sepsis, rarement à une infection du système nerveux central.</p>
=== Carentielles<span style="font-size: 12px">&nbsp;</span> ===
<p style="text-align: left">Ne se rencontrent chez nous que quasi exclusivement chez les alcooliques&nbsp;: carence en B1 (encéphalopathie de Wernicke, ++ associée à une hypertonie rigide, une ataxie et des troubles oculomoteurs variables fluctuants), en PP (encéphalopathie pellagreuse, rarement associée à une mélanodermie et diarrhée), en B6, en B12. + carence en folate. Possibles également chez les patients dénutris (régimes déraisonnables, patients âgés, gastrectomisés).</p>
=== Etats de mal épileptiques à expression confusionnelle&nbsp; ===
<p style="text-align: left">Rares (jusqu'à 10% cependant dans certaines séries), d'expression stuporeuse, survenant généralement dans un contexte d'épilepsie généralisée primaire connue → électro-encéphalogramme (EEG) caractérisé par des pointes-ondes bilatérales symétriques et synchrones à 3 cycles/ seconde. Plus rarement encore observés dans des états de mal partiels&nbsp;: état de mal partiel complexe (foyer temporal ou fronto-temporal), état de mal avec foyer frontal polaire (++ obnubilation calme, parfois euphorique).</p><p style="text-align: left">'''Ces états de mal sont généralement secondaires (+++ encéphalopathies septiques, métaboliques et toxiques) → leur identification n'autorise pas l'interruption du bilan étiologique !'''</p>
=== Divers<span style="font-size: 12px">&nbsp;</span> ===
<p style="text-align: left">Diverses étiologies peuvent se manifester par une confusion à l'avant plan&nbsp;: cardiaques (décompensation cardiaque, syndromes coronariens aigus, dissection aortique, arythmies), pulmonaires (embolie pulmonaire, toute cause d'hypoxie), décours de chirurgie et anesthésie générale, ischémie d'un membre ou mésentérique. Exceptionnellement&nbsp;: hématome sous-dural chronique,...</p>
=== Hypertension intracrânienne (HTIC) ===
<p style="text-align: left">Rarement en cause. Cependant, toute HTIC peut s'exprimer par un syndrome confusionnel avant d'évoluer rapidement vers un trouble de la vigilance.</p>
=== Pathologies vasculaires ===
<p style="text-align: left">Très rarement cause de syndromes confusionnels isolés</p>
*<u>Encéphalopathie hypertensive</u>
*<u>Encéphalopathie hypertensive</u>
*<u>Tous les types d'AVC</u>
*<u>Tous les types d'accidents vasculaires cérébraux (AVC)</u>
*<u>HSD chroniques</u>
<p style="text-align: left">NB&nbsp;: la migraine peut exceptionnellement se traduire par un syndrome confusionnel (++ chez les enfants et adolescents) durant quelques heures.</p>
 
=== Particularités du patient âgé&nbsp; ===
&nbsp;
 
NB : la migraine peut exceptionnellement se traduire par un SC (++ enfants / ados) durant qq h.
 
&nbsp;
 
#<u>PARTICULARITES CHEZ LA PERSONNE AGEE</u>
 
&nbsp;
 
*Trois causes sont plus particulières à la personne âgée : la rétention urinaire, le fécalome et la douleur
*Les SC des vieux sont généralement plurifactoriels
*Divers facteurs favorisants : âge très avancé, MMS < 24, TAS élevée, dépendance pour les AVJ, déficits sensoriels, isolement social, stress, changement d'environnement, chir, AG, séjour à l'USI, polymédication,…
 
&nbsp;
 
'''! la survenue d'un SCA chez une personne âgée engage le pronostic vital dans 10-30% des cas !'''
 
&nbsp;
 
#<u>PARTICULARITES CHEZ LE PATIENT CANCEREUX</u>
 
&nbsp;
 
Outre toutes les causes précédentes, il existe des causes plus spécifiques aux patients cancéreux : encéphalite limbique paranéoplasique, tumeurs cérébrales, CIVD, plus grande fréquence des causes iatrogènes (++ opioïdes et corticoïdes).
 
&nbsp;
 
#<u>PARTICULARITES CHEZ LE PATIENT IMMUNODEPRIME</u>
 
&nbsp;
 
De règle : arrêter tous les médocs non indispensables, bilan bactério exhaustif aux urgences, hospit pour MAP.
 
&nbsp;
 
== DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS ==
 
&nbsp;
 
#<u>PATHOS NEUROLOGIQUES</u>


&nbsp;
*Trois causes sont plus particulières à la personne âgée&nbsp;: la rétention urinaire, le fécalome et la douleur
*Les confusions chez ces patients sont généralement plurifactorielles
*Divers facteurs favorisants&nbsp;: âge très avancé, MMS < 24, tension artérielle élevée, dépendance pour les activités journalières, déficits sensoriels, isolement social, stress, changement d'environnement, chirurgie, anesthésie générale, séjour à l'USI, polymédication,…
<p style="text-align: left">'''La survenue d'un syndrome confusionnel chez une personne âgée engage le pronostic vital dans 10-30% des cas&nbsp;!'''</p>
=== Particularités du patient cancéreux&nbsp; ===
<p style="text-align: left">Outre toutes les causes précédentes, il existe des causes plus spécifiques aux patients cancéreux&nbsp;: encéphalite limbique paranéoplasique, tumeurs cérébrales, coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), plus grande fréquence des causes iatrogènes (++ opioïdes et corticoïdes).</p>
=== Particularités du patient immunodéprimé&nbsp; ===
<p style="text-align: left">De règle&nbsp;: arrêter tous les médicaments non indispensables, bilan bactériologique exhaustif aux urgences, hospitalisation pour bilan.&nbsp;</p>


*<u>Ictus amnésique/ syndrome de Korsakoff</u> → amnésie généralement isolée
== Diagnostic différentiel ==
*<u>Aphasie</u> : svt prise au départ pour un SC. Le diag s'impose devant une abondance de paraphrasies, une vigilance normale et d'autres déficits (hémianopsie latérale homonyme associée ?)
*<u>Confusion post-ictale</u> : notion de crise E, résolution ++ en qq h
*<u>Démences</u> : dans les formes débutantes la vigilance et l'attention focale sont préservées et il n'y a généralement pas de fluctuation au cours de la journée (sauf dans la maladie de Lewy → dans ce cas, ce sera la répétition d'épisodes de SC qui suggèreront le diag). L'évolution lente des troubles est très suggestive. Dans le doute, hospit en médecine interne/ géria pour MAP d'un SC et prévoir une évaluation neuropsy.


&nbsp;
=== Pathologies neurologiques ===


#<u>PATHOS PSYCHIATRIQUES</u>
*<u>Ictus amnésique, syndrome de Korsakoff</u> → amnésie généralement isolée
*<u>Aphasie</u>&nbsp;: souvent prise au départ pour une confusion. Le diagnostic s'impose devant une abondance de paraphasies, une vigilance normale et d'autres déficits (hémianopsie latérale homonyme associée&nbsp;?)
*<u>Confusion post-ictale</u>&nbsp;: notion de crise convulsive, résolution ++ en quelques heures (exceptionnellement plusieurs jours)
*<u>Démences</u>&nbsp;: dans les formes débutantes la vigilance et l'attention &nbsp;sont préservées et il n'y a généralement pas de fluctuation au cours de la journée (sauf dans la maladie de Lewy → dans ce cas, ce sera la répétition d'épisodes confusionnels qui suggèreront le diagnostic). L'évolution lente des troubles est très suggestive. Dans le doute, hospitalisation en médecine interne ou gériatrie pour bilan.


&nbsp;
=== Pathologies psychiatriques<span style="font-size: 12px">&nbsp;</span> ===


*<u>Bouffée délirante aiguë</u> : ++ chez ados, les éléments dominants sont l'automatisme mental et la dépersonnalisation (absents ou mineurs dans le SC)
*<u>Bouffée délirante aiguë</u>&nbsp;: ++ chez adolescents, les éléments dominants sont l'automatisme mental et la dépersonnalisation (absents ou mineurs dans la confusion)
*<u>Accès maniaque</u> : peut simuler un SC agité, évocateur = présence d'hallus visuelles, diag difficile
*<u>Accès maniaque</u>&nbsp;: peut simuler une confusion agitée, évocateur = présence d'hallucinations visuelles, diagnostic difficile
*<u>Mélancolie stuporeuse ou agitée</u> : présence d'une "douleur morale"
*<u>Mélancolie stuporeuse ou agitée</u>&nbsp;: présence d'une "douleur morale"
*<u>Schizophrénie</u>
*<u>Schizophrénie</u>
<p style="text-align: left">De règle, dans les pathologies psychiatriques, les troubles cognitifs ou d'orientation sont mineurs, la pensée est moins désorganisée et fluctuante, les hallucinations sont généralement auditives et complexes.</p>
== Auteur(s) ==


&nbsp;
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD


De règle, dans les pathos psychiatriques, les troubles cognitifs/ d'orientation sont mineurs, les troubles de la pensée sont moins désorganisés et fluctuants, les hallus sont généralement auditives.
[[Category:Sémiologie clinique]]<br/>[[Category:Syndromes neurologiques]]<br/>[[Category:Neurologie]]<br/>[[Category:Médecine interne]]<br/>[[Category:Urgences]]

Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 09:00

Un syndrome confusionnel signe une souffrance fonctionnelle (les lésions cérébrales à l'anatomopathologie sont rares) cérébrale aiguë et diffuse secondaire à une affection organique. Son identification et son traitement constituent une urgence relative. 

Sa pathogénie reste souvent obscure (réduction du métabolisme cérébral ? réduction du débit sanguin cérébral ? dysfonction conjointe des régions corticales associatives et de la substance réticulée ? déficit en Ac-choline ? excès de dopamine ? troubles sérotoninergiques ou de la mélatonine ? troubles des hormones de stress ?) et probablement multi-factorielle.

Un trouble sévère de la vigilance peut être précédé d'un syndrome confusionnel → surveillance étroite de tout patient confus.

Algorithme de prise en charge schématique

Syndromes confusionnels

Définition, clinique et diagnostic

Il n'existe pas de consensus quant à la définition d'un syndrome confusionnel. D'après Lipowski, il s'agit d'un "syndrome mental transitoire d'origine organique, d'installation aiguë, caractérisé par une altération globale des fonctions cognitives, une réduction du niveau de conscience, des troubles attentionnels, une activité psychomotrice diminuée ou majorée et une perturbation du cycle nycthéméral".

Critères DSM IV :

  • Perturbation de la conscience avec diminution de la capacité à diriger/ focaliser/ soutenir/ mobiliser son attention
  • Apparition brutale de troubles cognitifs (mémoire, désorientation spatio-temporelle, perturbation du langage) ou d'une perturbation des perceptions, non susceptible d'être expliquée par l'évolution d'une démence pré-existante
  • Installation en quelques heures à jours et évolution fluctuante au cours de la journée

Critères de la CAM → diagnostic si 1 + 2 avec 3 ou 4 (sensibilité de 95-100% et spécificité de 90-95%)

  1. Apparition aiguë et symptomatologie fluctuante
  2. Inattention (distractibilité ? difficultés de concentration ?)
  3. Désorganisation de la pensée (conversation improductive ou décousue ? idées obscures ou illogiques ? passage d'un sujet à l'autre ?)
  4. Altération du niveau de conscience (hypo ou hyper-réactif, éveil altéré ?)

On distingue classiquement la forme "confuso-onirique" = "hyperactivité-hyperalerte" (hyperactivité verbale et exacerbation du niveau d'alerte avec association habituelle à un délire onirique actif rendant le patient dangereux +- troubles sympathiques [hypersudation et tachycardie]… ex : delirium tremens) de la forme "stuporeuse" = "hyporéactivité-hypoalerte" (malade calme, passif, peu loquace, somnolent, parfois catatonique… ex : tableau habituel des encéphalopathies métaboliques du sujet âgé). La forme mixte associe en alternance irrégulière et imprévisible les deux tableaux.

Etiologies

Les étiologies sont innombrables. L'immense majorité des syndromes confusionnels sont cependant d'origine toxique, métabolique ou infectieuse.

Troubles métaboliques

  • Hypoglycémies (++ chez diabétiques par surdosages en hypoglycémiants ou abus d'alcool, dumping syndrome chez le gastrectomisé)
  • Hyperglycémies (! décompensations acido-cétosique ou hyperosmolaire diabétique)
  • Hypoxie (défaillance cardiorespiratoire, intoxication au CO, anémie sévère)
  • Hypercapnie
  • Troubles ioniques (++ Na, K, Ca)
  • Troubles  acido-basiques
  • Encéphalopathie hépatique (fœtor hépatique ? asterixis ? cirrhotique ? alcoolique ?)
  • Insuffisance rénale (dialysé ? hyperazotémie ?) → ++ confuso-onirique

Endocrinopathies 

  • Hypoparathyroïdie (hypocalcémie)
  • Hyperparathyroïdie (hypercalcémie)
  • Insuffisance surrénalienne
  • Panhypopituitarisme (hypoglycémie, hyponatrémie, hypotension +- hypothermie)
  • Hyper et hypothyroïdie
  • Encéphalopathie d'Hashimoto
  • Syndrome de Cushing → prédominance de troubles cognitifs

Toxiques 

  • Alcool : ivresse pathologique, intoxication aiguë, delirium tremens +++, encéphalopathies de Wernicke et de Marchiafava
  • Iatrogènes : surdosage, hypersensibilité, sevrage pour les tranquillisants. Suspecter :
    • Si épileptique : benzodiazépines, phénytoïne, phénobarbital, topiramate, (valproate)
    • Si Parkinsonien : L-dopa, agonistes dopaminergiques, trihexyphénidyle
    • En général : benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques et IMAO, lithium, (neuroleptiques, AINS et corticoïdes, certains antibiotiques [pénicillines, céphalosporines, aminosides], antiarythmiques [digitaliques, amiodarone, flécaïnide,…], β-bloquants, anti-hypertenseurs centraux [clonidine et alphaméthyldopa], certains antispasmodiques et antihistaminiques)
  • Toxiques domestiques : CO, champignons vénéneux, seigle parasité par l'ergot, hallucinogènes,…
  • Toxiques industriels : arsenic, plomb, manganèse, nickel, thallium, zinc, benzène, toluène, tétrachlorure de carbone, chlorure de méthyl, trichloréthylène, disulfure de carbone,…

Infections et sepsis sévères

Généralement liée à la fièvre d'une infection distante (++ infections pulmonaires et urinaires, malaria et fièvre typhoïde à évoquer en cas de voyage) ou à un sepsis, rarement à une infection du système nerveux central.

Carentielles 

Ne se rencontrent chez nous que quasi exclusivement chez les alcooliques : carence en B1 (encéphalopathie de Wernicke, ++ associée à une hypertonie rigide, une ataxie et des troubles oculomoteurs variables fluctuants), en PP (encéphalopathie pellagreuse, rarement associée à une mélanodermie et diarrhée), en B6, en B12. + carence en folate. Possibles également chez les patients dénutris (régimes déraisonnables, patients âgés, gastrectomisés).

Etats de mal épileptiques à expression confusionnelle 

Rares (jusqu'à 10% cependant dans certaines séries), d'expression stuporeuse, survenant généralement dans un contexte d'épilepsie généralisée primaire connue → électro-encéphalogramme (EEG) caractérisé par des pointes-ondes bilatérales symétriques et synchrones à 3 cycles/ seconde. Plus rarement encore observés dans des états de mal partiels : état de mal partiel complexe (foyer temporal ou fronto-temporal), état de mal avec foyer frontal polaire (++ obnubilation calme, parfois euphorique).

Ces états de mal sont généralement secondaires (+++ encéphalopathies septiques, métaboliques et toxiques) → leur identification n'autorise pas l'interruption du bilan étiologique !

Divers 

Diverses étiologies peuvent se manifester par une confusion à l'avant plan : cardiaques (décompensation cardiaque, syndromes coronariens aigus, dissection aortique, arythmies), pulmonaires (embolie pulmonaire, toute cause d'hypoxie), décours de chirurgie et anesthésie générale, ischémie d'un membre ou mésentérique. Exceptionnellement : hématome sous-dural chronique,...

Hypertension intracrânienne (HTIC)

Rarement en cause. Cependant, toute HTIC peut s'exprimer par un syndrome confusionnel avant d'évoluer rapidement vers un trouble de la vigilance.

Pathologies vasculaires

Très rarement cause de syndromes confusionnels isolés

  • Encéphalopathie hypertensive
  • Tous les types d'accidents vasculaires cérébraux (AVC)

NB : la migraine peut exceptionnellement se traduire par un syndrome confusionnel (++ chez les enfants et adolescents) durant quelques heures.

Particularités du patient âgé 

  • Trois causes sont plus particulières à la personne âgée : la rétention urinaire, le fécalome et la douleur
  • Les confusions chez ces patients sont généralement plurifactorielles
  • Divers facteurs favorisants : âge très avancé, MMS < 24, tension artérielle élevée, dépendance pour les activités journalières, déficits sensoriels, isolement social, stress, changement d'environnement, chirurgie, anesthésie générale, séjour à l'USI, polymédication,…

La survenue d'un syndrome confusionnel chez une personne âgée engage le pronostic vital dans 10-30% des cas !

Particularités du patient cancéreux 

Outre toutes les causes précédentes, il existe des causes plus spécifiques aux patients cancéreux : encéphalite limbique paranéoplasique, tumeurs cérébrales, coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), plus grande fréquence des causes iatrogènes (++ opioïdes et corticoïdes).

Particularités du patient immunodéprimé 

De règle : arrêter tous les médicaments non indispensables, bilan bactériologique exhaustif aux urgences, hospitalisation pour bilan. 

Diagnostic différentiel

Pathologies neurologiques

  • Ictus amnésique, syndrome de Korsakoff → amnésie généralement isolée
  • Aphasie : souvent prise au départ pour une confusion. Le diagnostic s'impose devant une abondance de paraphasies, une vigilance normale et d'autres déficits (hémianopsie latérale homonyme associée ?)
  • Confusion post-ictale : notion de crise convulsive, résolution ++ en quelques heures (exceptionnellement plusieurs jours)
  • Démences : dans les formes débutantes la vigilance et l'attention  sont préservées et il n'y a généralement pas de fluctuation au cours de la journée (sauf dans la maladie de Lewy → dans ce cas, ce sera la répétition d'épisodes confusionnels qui suggèreront le diagnostic). L'évolution lente des troubles est très suggestive. Dans le doute, hospitalisation en médecine interne ou gériatrie pour bilan.

Pathologies psychiatriques 

  • Bouffée délirante aiguë : ++ chez adolescents, les éléments dominants sont l'automatisme mental et la dépersonnalisation (absents ou mineurs dans la confusion)
  • Accès maniaque : peut simuler une confusion agitée, évocateur = présence d'hallucinations visuelles, diagnostic difficile
  • Mélancolie stuporeuse ou agitée : présence d'une "douleur morale"
  • Schizophrénie

De règle, dans les pathologies psychiatriques, les troubles cognitifs ou d'orientation sont mineurs, la pensée est moins désorganisée et fluctuante, les hallucinations sont généralement auditives et complexes.

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD