« Prurit » : différence entre les versions

Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « = sensation cutanée déplaisante entraînant un besoin de grattage. Physiopathologie encore obscure. De cause le plus svt dermatologique. {| cellpadding="0" cellspacing="0"... »)
 
m (Remplacement de texte : « {{Modèle:Pub}} » par «  »)
 
(14 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
= sensation cutanée déplaisante entraînant un besoin de grattage. Physiopathologie encore obscure. De cause le plus svt dermatologique.
<p style="text-align: left">Un <u>prurit</u> correspond à une sensation cutanée déplaisante entraînant un besoin de grattage. De physiopathologie encore obscure, sa cause est le plus souvent dermatologique.</p>
 
== Démarche initiale ==
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
<p style="text-align: center">[[File:Prurit.png|Prurit]]</p><p style="text-align: left">A rechercher systématiquement à l'anamnèse&nbsp;:</p>
|-
*Discriminer un prurit de douleurs ou de paresthésies
| <div>
PRURIT
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Localisé
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Diffus
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Pas de lésion cutanée non liée au grattage
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Lésion cutanée non liée au grattage
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Pas de lésion cutanée non liée au grattage
</div>
|}
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
&nbsp;
 
<br/>
 
A rechercher systématiquement à l'anamnèse :
 
*Discriminer un prurit de douleurs/ paresthésies
*Antécédents
*Antécédents
*Caractéristiques : date et mode de début (brutal/ progressif), évolution aiguë/ paroxystique/ chronique, chronologie (horaire et période de l'année), diffus/ localisé, intensité (gêne dans le travail/ quotidien/ vie affective/ sommeil), caractère familial, existence d'un prurit collectif, facteurs déclenchants (stress, irritants, hypersudation, sport, bains, douches, repas)/ calmants (froid, détente), topographie et extension, effet des (auto)-traitements déjà proposés
*Caractéristiques&nbsp;: date et mode de début (brutal ou progressif), évolution aiguë ou chronique, continu ou paroxystique, chronologie (horaire et période de l'année), diffus ou localisé, intensité (gêne dans le travail et au quotidien, répercussions sur la vie affective et le sommeil), caractère familial, existence d'un prurit collectif, facteurs déclenchants (stress, irritants, hypersudation, sport, bains, douches, repas) et calmants (froid, détente), topographie et extension, effet des (auto)-traitements déjà essayés
*Signes d'accompagnement : amaigrissement, sueurs nocturnes, syndrome dépressif, température,…
*Signes d'accompagnement&nbsp;: amaigrissement, sueurs nocturnes, syndrome dépressif, température,…
*Traitement et prises médicamenteuses avant l'apparition du prurit (! Le prurit peut suivre de plusieurs années l'introduction d'une molécule !)
*Traitement et prises médicamenteuses avant l'apparition du prurit (il peut suivre de plusieurs années l'introduction d'une molécule&nbsp;!)
*Voyages, profession, contacts avec animaux, exposition à une substance irritante (irritants aéroportés [plantes, laine de verre, solvants,…], cosmétiques et excipients, lotions et pommades diverses, parfums, savons,…)
*Voyages, profession, contacts avec des animaux, exposition à une substance irritante (irritants aéroportés [plantes, laine de verre, solvants,…], cosmétiques et excipients, lotions et pommades diverses, parfums, savons,…)
 
<p style="text-align: left">A rechercher systématiquement à l'examen clinique&nbsp;:</p>
A rechercher systématiquement à l'examen clinique :
*Lésions non spécifiques liées au grattage&nbsp;: excoriations linéaires ou en coups d'ongle, lichénification, lésions de prurigo, pigmentation localisées
 
*Lésions non spécifiques liées au grattage : excoriations linéaires/ en coups d'ongle, lichénification, lésions de prurigo, pigmentation localisées
*Caractériser les éventuelles lésions élémentaires non liées au grattage, reconnaître les lésions évocatrices (eczéma, urticaire, lichen, gale,…)
*Caractériser les éventuelles lésions élémentaires non liées au grattage, reconnaître les lésions évocatrices (eczéma, urticaire, lichen, gale,…)
*Examen général centré sur l'abdomen et les aires ganglionnaires
*Examen général centré sur l'abdomen et les aires ganglionnaires


&nbsp;
== Prurit localisé sans lésion non liée au grattage ==
 
<p style="text-align: left">Exclure une <u>atteinte nerveuse</u>&nbsp;:</p>
== PRURIT LOCALISE SANS LESION NON LIEE AU GRATTAGE ==
 
&nbsp;
 
Exclure une atteinte nerveuse :
 
*Notalgie paresthésique
*Notalgie paresthésique
**= neuropathie sensitive. Une compression des racines nerveuses rachidienne est svt évoquée comme étiologie.
**Constitue une neuropathie sensitive. Une compression des racines nerveuses rachidienne est souvent évoquée comme étiologie et est à rechercher.
**Possible caractère familial (syndrome de Sipple)
**Possible caractère familial (syndrome de Sipple)
**Clinique = sensations aN (prurit/ paresthésies/ douleur) dans le haut du dos en paravertébral.
**Clinique = sensations anormales (prurit, paresthésies, douleurs) ++ dans le haut du dos en paravertébral.
 
***Possibles autres localisations&nbsp;: cruralgie, lombalgie ou brachialgie paresthésiques
§&nbsp; Possibles autres localisations : cruralgie/ lombalgie/ brachialgie paresthésique
***Zone prurigineuse parfois pigmentée (amyloïdose cutanée – lien discuté avec la notalgie paresthésique)
 
**Traitement symptomatique&nbsp;: capsaïcine en préparation magistrale (ou amitriptyline min 50 mg/ jour ou gabapentine), suppression des édulcorants alimentaires. Derniers recours&nbsp;: physiothérapie, bloc anesthésique paravertébral, stimulation électrique transcutanée.
§&nbsp; Zone prurigineuse parfois pigmentée (amyloïdose cutanée – lien discuté avec la notalgie parasthésique)
**Traitement étiologique si possible
 
*Atteinte cérébrale (exceptionnellement en cause, ++ prurit focal paroxystique)&nbsp;: abcès, accident vasculaire cérébral (AVC), sclérose en plaque (SEP), tumeur,…
*Traitement = capsaïcine en préparation magistrale (ou amitriptyline min 50 mg/j ou gabapentine), suppression des édulcorants alimentaires. Derniers recours : physiothérapie (US), bloc anesthésique paravertébral, stimulation électrique transcutanée.
*Compressions médullaires, exceptionnellement en cause
*Atteinte cérébrale (exceptionnel, ++ prurit focal paroxystique) : abcès, AVC, SEP, SLA, tumeur,…
<p style="text-align: left">Exclure une <u>étiologie systémique</u> (cf prurit diffus sans lésion liée au grattage… ex&nbsp;: le prurit de l'insuffisance rénale chronique est localisé, au moins initialement, dans ~50% des cas)</p><p style="text-align: left"><u>Dermatose paucisymptomatique</u></p><p style="text-align: left"><u>Psychogène</u></p>
*Compressions médullaires
== Prurit localisé avec lésions non liées au grattage ==
 
<p style="text-align: left">On évoquera selon la localisation et l'aspect des lésions&nbsp;:</p>
Exclure une cause systémique (cf prurit diffus sans lésion liée au grattage… ex : le prurit de l'IRC est localisé dans ~50% !)
*Cuir chevelu&nbsp;: pédiculose, dermite séborrhéique, psoriasis, teigne, dermatite irritative, eczéma de contact
 
*Visage&nbsp;: dermite séborrhéique, eczéma, photodermatoses
Dermatose paucisymptomatique
*Dos et épaules&nbsp;: folliculite pityrosporique, séquelles de zona
 
*Plis&nbsp;: mycoses
Psychogène.
*Ano-génital&nbsp;: oxyurose, candidose, psoriasis, idiopathique, candidose, lichen scléroatrophique, vulvite, balanite, gale, dermatophyties, néoplasie, dermite de contact
 
*Anal&nbsp;: oxyurose, parasitoses, candidose, psoriasis, idiopathique, diarrhée chronique
&nbsp;
*Membres&nbsp;: dermatite atopique, dishydrose, lichen plan, psoriasis, dermatite herpétiforme, dermatophyties, gale
 
*Toute localisation&nbsp;: eczéma de contact, névrodermites, piqûres d'insectes, mycoses
== PRURIT LOCALISE AVEC LESIONS NON LIEES AU GRATTAGE ==
 
&nbsp;
 
On évoquera selon la localisation et l'aspect des lésions :
 
*Cuir chevelu : pédiculose, dermite séborrhéique, psoriasis, teigne, dermatite irritative, eczéma de contact
*Visage : dermite séborrhéique, eczéma, photodermatoses
*Dos / épaules : folliculite pityrosporique, séquelles de zona
*Plis : mycoses
*Ano-génital : oxyurose, candidose, psoriasis, idiopathique, candidose, lichen scléroatrophique, vulvite, balanite, gale, dermatophyties, néoplasie, dermite de contact
*Anal : oxyurose, parasitoses, candidose, psoriasis, idiopathique, diarrhée chronique
*Membres : dermatite atopique, dishydrose, lichen plan, psoriasis, dermatite herpétiforme, dermatophyties, gale
*Toute localisation : eczéma de contact, névrodermites, piqûres d'insectes, mycoses
 
&nbsp;
 
== PRURIT DIFFUS SANS LESION NON LIEE AU GRATTAGE ==
 
&nbsp;
 
Etiologies possibles :


== Prurit diffus sans lésion non liée au grattage ==
<p style="text-align: left"><u>Etiologies possibles</u>&nbsp;:</p>
*Dermatoses (~55%) paucisymptomatiques, cf infra
*Dermatoses (~55%) paucisymptomatiques, cf infra
*Causes systémiques (~35%)
*Causes systémiques (~35%)
**Hématologiques : lymphomes (30% de prurit, ++ paroxysmes nocturnes), gammapathies, maladie de Vaquez ou autres polyglobulies (parfois sous forme d'un prurit aquagénique/ lié à la chaleur), syndrome d'hyperEo, mastocytose, anémie ferriprive, dysglobulinémie
**Hématologiques&nbsp;: lymphomes (30% de prurit, ++ paroxysmes nocturnes), gammapathies, maladie de Vaquez ou autres polyglobulies (parfois sous forme d'un prurit aquagénique/ lié à la chaleur), syndrome d'hyperéosinophilie, mastocytose, anémie ferriprive, dysglobulinémie
**Métaboliques : cholestase : hépatites, cirrhose biliaire primitive, grossesse, obstacle biliaire (précède parfois de qq années les autres signes, ++ extrémités et zones de frottement, ++ paroxysmes nocturnes, pigmentation cutanée), IRC (++ paroxystique), dyalisés, hyper/hypothyroïdie, diabète
**Métaboliques (le prurit peut précéder les autres signes de quelques années)&nbsp;: cholestase (hépatites, cirrhose biliaire primitive, grossesse, obstacle biliaire ..., ++ extrémités et zones de frottement, ++ paroxysmes nocturnes, pigmentation cutanée), insuffisance rénale chronique (++ paroxystique), dialysés
**Endocriniens : hyperthyroïdie (prurit dans 10%, +- urticaire), hypothyroïdie, diabète (rare, exclure une candidose), hyper/hypoparathyroïdies
**Endocriniens&nbsp;: hyperthyroïdie (prurit dans 10%, +- urticaire), hypothyroïdie, diabète (rare, exclure une candidose), hyper et hypoparathyroïdies
**Neurologiques : SEP, SLA, Creutzfeld-Jakob
**Neurologiques&nbsp;: sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, maladies à prion
**Infections : HIV, hépatites, parasitoses (onchocercose, anguillulose, ascaridiose, oxyurose, trichocéphalose, trichinose, larva migrans, distomatose, bilharziose, échinococcose, kyste hydatique, taeniase)
**Infections&nbsp;: HIV, hépatites, parasitoses (onchocercose, anguillulose, ascaridiose, oxyurose, trichocéphalose, trichinose, larva migrans, distomatose, bilharziose, échinococcose, kyste hydatique, taeniase)
**Syndrome paranéoplasique (rare)
**Syndrome paranéoplasique (rare)
**Aquagéniques (qq min après un contact avec l'eau, dure 10-120 min, +- associé à une polyglobulie/ syndrome hyperéosinophilique/ leucémie lymphoblastique/ myélodysplasie… pouvant se révéler des années plus tard !)
**Aquagéniques (le prurit survient quelques minutes après un contact avec l'eau, dure 10 à 120 minutes et peut être associé à une polyglobulie, un syndrome hyperéosinophilique, une leucémie lymphoblastique, une myélodysplasie… pouvant se révéler des années plus tard)
**Iatrogènes : '''AINS, AAS, IEC, diurétiques (furosémide, thiazidiques), opiacés, antidépresseurs imipraniques, phénothiazines, sirops antitussifs, '''bétalactamines, érythromycine, colitsine, polymyxine B, sulfamides, métronidazole, loméfloxacine, nitrofurantoïne, kétoconazole, miconazole, aciclovir, chloroquine, hélofantrine, anesthésiques, sels d'or, puritinol, œstroprogestatifs, anabolisants, antithyroïdiens, β-bloquants, IEC, clonidine, amiodarone, quinidine, diazoxide, imipramine, phénothiazines, héparine, warfarine, coumadine, rétinoïdes, vitamines B, acide nicotinique, PC iodés, bléomycine, cimétidine, allopurinol,…
**Iatrogènes&nbsp;: '''anti-inflammatoires non stéroïdiens, acide acetylsalicylique, inhibiteurs de l'enzyme de conversion, diurétiques (furosémide, thiazidiques), opiacés, antidépresseurs imipraniques, phénothiazines, sirops antitussifs, '''bétalactamines, érythromycine, colitsine, polymyxine B, sulfamides, métronidazole, loméfloxacine, nitrofurantoïne, kétoconazole, miconazole, aciclovir, chloroquine, hélofantrine, anesthésiques, sels d'or, puritinol, œstroprogestatifs, anabolisants, antithyroïdiens, β-bloquants, clonidine, amiodarone, quinidine, diazoxide, imipramine, phénothiazines, héparine, warfarine, coumadine, rétinoïdes, vitamines B, acide nicotinique, produits de contrastes iodés, bléomycine, cimétidine, allopurinol,…
**Grossesse (cholestase gravidique, dermatose prurigineuse gravidiue, pemphigoïde gestationnelle,…) avis dermato systématique
**Grossesse (cholestase gravidique, dermatose prurigineuse gravidique, pemphigoïde gestationnelle,…), impose un avis dermatologique systématique
**Rares : sarcoïdose, Sjögren, hémochromatose
**Rares&nbsp;: sarcoïdose, Sjögren, hémochromatose,...
*Sénile : à poser après exclusion des autres causes chez les > 70 ans (traitements très dévants, apparition fréquente de syndromes dépressiifs !)
*Prurit "sénile"&nbsp;: à poser après exclusion des autres causes chez les > 70 ans (traitements très décevants, apparition fréquente de syndromes dépressifs)
*Indéterminée et psychogène (~10%)
*Indéterminée et psychogène (~10%)
 
<p style="text-align: left"><u>Bilan à réaliser en 1<sup>ère</sup> intention</u>&nbsp;:</p>
&nbsp;
*Biologie de base&nbsp;: numération-formule, VS, CRP, bilan rénal et hépatique, glycémie à jeun, ionogramme, fer, ferritine, Sat-Tf, TSH, PTH, LDH, Ig E + examen parasitologique des selles. Un prurit lié à une hyperuricémie révèle quasi toujours une hémopathie. Un prurit lié à une hypercalcémie est généralement lié à une hyperparathyroïdie
 
*A discuter d'emblée ou selon des éléments d'orientation&nbsp;:
Bilan de 1<sup>ère</sup> intention :
**Compléments de biologie&nbsp;: électrophorèse et immunofixation des protéines, sérologies HIV/ HAV/ HBV/ HCV/ amibe/ douve/ toxocara, anticorps anti-mitochondries
 
**Radiographie ou CT-scanner thoracique (adénopathies médiastinales&nbsp;?)
*Biol de base : numération-formule, VS, CRP, bilan rénal et hépatique, glycémie à jeun, ionogramme (Ca), fer, ferritine, Sat-Tf, TSH, LDH, IgE + examen parasitologique des selles. Un prurit lié à une hyperuricémie révèle quasi toujours une hémopathie. Un prurit lié à une hyperCa est généralement lié à une hyperparathyroïdie
**Echographie abdominale
*D'emblée ou selon éléments d'orientation :
**Compléments de biol : électrophorèse et immunofixation des protéines, sérologies HIV/ HAV/ HBV/ HCV/ amibe/ douve/ toxocara, Ac anti-mitochondries
**RX thorax (adp médiastinales ?)
**Echo abdo
**Biopsie cutanée (lésions bulleuses infra-cliniques,…?)
**Biopsie cutanée (lésions bulleuses infra-cliniques,…?)


&nbsp;
== Prurit diffus avec lésions non liées au grattage ==
 
<p style="text-align: left">On s'orientera selon l'aspect des lésions&nbsp;:</p>
== PRURIT DIFFUS AVEC LESIONS NON LIEES AU GRATTAGE ==
*Xérose cutanée&nbsp;:
 
&nbsp;
 
On s'orientera selon l'aspect des lésions :
 
*Xérose cutanée :
**Sécheresse cutanée, prurit de la sénescence
**Sécheresse cutanée, prurit de la sénescence
**Ichtyoses
**Ichtyoses
*Macules : rash médicamenteux
*Macules&nbsp;: rash médicamenteux
*Papules :
*Papules&nbsp;:
**Urticaire
**Urticaire
**Lichen plan
**Lichen plan
**Herpes gestationis
**Herpes gestationis
*Papulo-vésiculeuse : prurigo
*Papulo-vésiculeuse&nbsp;: prurigo
*Vésico-bulleuse :
*Vésico-bulleuse&nbsp;:
**Varicelle
**Varicelle
**Eczéma
**Eczéma
 
***s'assurer qu'il ne soit pas lié à l'application d'un traitement local (par ex pour traiter un prurit d'une autre origine).
§&nbsp; ! s'assurer qu'il ne soit pas lié à l'application d'un tt local (par ex pour tter un prurit d'une autre origine).
 
*Photodermatose
*Photodermatose
*Dermatophytose
*Dermatophytose
Ligne 192 : Ligne 81 :
*Dermatite herpétiforme
*Dermatite herpétiforme
*Epidermolyse bulleuse
*Epidermolyse bulleuse
*Plaques érythémato-squameuses :
*Plaques érythémato-squameuses&nbsp;:
**Lymphome cutané
**Lymphome cutané
**Psoriasis
**Psoriasis
<p style="text-align: left">Eventuels examens complémentaires selon l'orientation ou le doute diagnostique (ex&nbsp;: éosinophilie en cas de suspicion de suspicion d'allergie, de toxidermie, de pemphigoïde bulleuse, de parasitose, de lymphome, de syndrome hyperéosinophilique,…)</p>
== Prise en charge thérapeutique - Traitements ==


&nbsp;
*Traitement étiologique si possible
 
*Traitement symptomatique (souvent décevant)&nbsp;:
Eventuels examens complémentaires selon l'orientation/ le doute diag (ex : éosinophilie en cas de suspicion de suspicion d'allergie/ toxidermie/ pemphigoïde bulleuse/ parasitose/ lymphome/ syndrome hyperéosinophilique,)
**Prévention générale&nbsp;: utiliser des émollients et savons surgras
 
**Antiprurigineux locaux (++ en cas de prurit parroxystique)&nbsp;: eau fraîche, préparations à partir de glycocolle et acides gras essentiels (sédagel,…), préparations de capsacaïne, corticoïdes locaux durant de courtes durées (limiter au maximum leur utilisation)
&nbsp;
**PUVAthérapie suivie de l'application d'émollients (car risque de sclérose cutanée responsable de… prurit)
 
**Anti-histaminiques H1 ++ de seconde génération (contre indiqués en cas d'arythmies, moins sédatifs, mais plus grande efficacité des premières générations en cas de prurit psychogène)
== TRAITEMENTS ==
**Divers&nbsp;: fluoxétine (++ en cas de prurit psychogène ou sénile), phénobarbital, butyrophénone, naloxone (++ prurit hépatique ou hémodialysés), erythropoïétine (++ prurit des hémodialysés),…
**Relaxation, psychothérapie, placebos,… laisser la place aux médecines alternatives...
== Auteur(s) ==


&nbsp;
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD


*Traitement étiologique si possible
[[Category:Sémiologie clinique]]<br/>[[Category:Dermatologie]]
*Traitement symptomatique :
**Prévention générale : utiliser des émollients et savons surgras
**Antiprurigineux locaux (++ en cas de prurit parroxystique) : eau fraîche, préparations à partir de glycocolle/ acides gras essentiels (sédagel de La Roche,…), préparations de capsacaïne, corticoïdes locaux durant de courtes durées, limiter au max leur utilisation
**PUVAth suivie de l'application d'émollients (car risque de sclérose cutanée responsable de… prurit)
**Anti-histaminiques H1 ++ de seconde génération (contre indiqués en cas d'arythmies, moins sédatifs, mais plus grande efficacité des premières générations en cas de prurit psychogène)
**Divers : fluoxétine (++ en cas de prurit psychogène/ sénile), phénobarbital, butyrophénone, naloxone (++ prurit hépatique ou hémodialysés), EPO (++ prurit des hémodialysés),…
**Acupuncture, crénoth, relaxation, psychoth, placebos,…

Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 09:00

Un prurit correspond à une sensation cutanée déplaisante entraînant un besoin de grattage. De physiopathologie encore obscure, sa cause est le plus souvent dermatologique.

Démarche initiale

Prurit

A rechercher systématiquement à l'anamnèse :

  • Discriminer un prurit de douleurs ou de paresthésies
  • Antécédents
  • Caractéristiques : date et mode de début (brutal ou progressif), évolution aiguë ou chronique, continu ou paroxystique, chronologie (horaire et période de l'année), diffus ou localisé, intensité (gêne dans le travail et au quotidien, répercussions sur la vie affective et le sommeil), caractère familial, existence d'un prurit collectif, facteurs déclenchants (stress, irritants, hypersudation, sport, bains, douches, repas) et calmants (froid, détente), topographie et extension, effet des (auto)-traitements déjà essayés
  • Signes d'accompagnement : amaigrissement, sueurs nocturnes, syndrome dépressif, température,…
  • Traitement et prises médicamenteuses avant l'apparition du prurit (il peut suivre de plusieurs années l'introduction d'une molécule !)
  • Voyages, profession, contacts avec des animaux, exposition à une substance irritante (irritants aéroportés [plantes, laine de verre, solvants,…], cosmétiques et excipients, lotions et pommades diverses, parfums, savons,…)

A rechercher systématiquement à l'examen clinique :

  • Lésions non spécifiques liées au grattage : excoriations linéaires ou en coups d'ongle, lichénification, lésions de prurigo, pigmentation localisées
  • Caractériser les éventuelles lésions élémentaires non liées au grattage, reconnaître les lésions évocatrices (eczéma, urticaire, lichen, gale,…)
  • Examen général centré sur l'abdomen et les aires ganglionnaires

Prurit localisé sans lésion non liée au grattage

Exclure une atteinte nerveuse :

  • Notalgie paresthésique
    • Constitue une neuropathie sensitive. Une compression des racines nerveuses rachidienne est souvent évoquée comme étiologie et est à rechercher.
    • Possible caractère familial (syndrome de Sipple)
    • Clinique = sensations anormales (prurit, paresthésies, douleurs) ++ dans le haut du dos en paravertébral.
      • Possibles autres localisations : cruralgie, lombalgie ou brachialgie paresthésiques
      • Zone prurigineuse parfois pigmentée (amyloïdose cutanée – lien discuté avec la notalgie paresthésique)
    • Traitement symptomatique : capsaïcine en préparation magistrale (ou amitriptyline min 50 mg/ jour ou gabapentine), suppression des édulcorants alimentaires. Derniers recours : physiothérapie, bloc anesthésique paravertébral, stimulation électrique transcutanée.
    • Traitement étiologique si possible
  • Atteinte cérébrale (exceptionnellement en cause, ++ prurit focal paroxystique) : abcès, accident vasculaire cérébral (AVC), sclérose en plaque (SEP), tumeur,…
  • Compressions médullaires, exceptionnellement en cause

Exclure une étiologie systémique (cf prurit diffus sans lésion liée au grattage… ex : le prurit de l'insuffisance rénale chronique est localisé, au moins initialement, dans ~50% des cas)

Dermatose paucisymptomatique

Psychogène

Prurit localisé avec lésions non liées au grattage

On évoquera selon la localisation et l'aspect des lésions :

  • Cuir chevelu : pédiculose, dermite séborrhéique, psoriasis, teigne, dermatite irritative, eczéma de contact
  • Visage : dermite séborrhéique, eczéma, photodermatoses
  • Dos et épaules : folliculite pityrosporique, séquelles de zona
  • Plis : mycoses
  • Ano-génital : oxyurose, candidose, psoriasis, idiopathique, candidose, lichen scléroatrophique, vulvite, balanite, gale, dermatophyties, néoplasie, dermite de contact
  • Anal : oxyurose, parasitoses, candidose, psoriasis, idiopathique, diarrhée chronique
  • Membres : dermatite atopique, dishydrose, lichen plan, psoriasis, dermatite herpétiforme, dermatophyties, gale
  • Toute localisation : eczéma de contact, névrodermites, piqûres d'insectes, mycoses

Prurit diffus sans lésion non liée au grattage

Etiologies possibles :

  • Dermatoses (~55%) paucisymptomatiques, cf infra
  • Causes systémiques (~35%)
    • Hématologiques : lymphomes (30% de prurit, ++ paroxysmes nocturnes), gammapathies, maladie de Vaquez ou autres polyglobulies (parfois sous forme d'un prurit aquagénique/ lié à la chaleur), syndrome d'hyperéosinophilie, mastocytose, anémie ferriprive, dysglobulinémie
    • Métaboliques (le prurit peut précéder les autres signes de quelques années) : cholestase (hépatites, cirrhose biliaire primitive, grossesse, obstacle biliaire ..., ++ extrémités et zones de frottement, ++ paroxysmes nocturnes, pigmentation cutanée), insuffisance rénale chronique (++ paroxystique), dialysés
    • Endocriniens : hyperthyroïdie (prurit dans 10%, +- urticaire), hypothyroïdie, diabète (rare, exclure une candidose), hyper et hypoparathyroïdies
    • Neurologiques : sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, maladies à prion
    • Infections : HIV, hépatites, parasitoses (onchocercose, anguillulose, ascaridiose, oxyurose, trichocéphalose, trichinose, larva migrans, distomatose, bilharziose, échinococcose, kyste hydatique, taeniase)
    • Syndrome paranéoplasique (rare)
    • Aquagéniques (le prurit survient quelques minutes après un contact avec l'eau, dure 10 à 120 minutes et peut être associé à une polyglobulie, un syndrome hyperéosinophilique, une leucémie lymphoblastique, une myélodysplasie… pouvant se révéler des années plus tard)
    • Iatrogènes : anti-inflammatoires non stéroïdiens, acide acetylsalicylique, inhibiteurs de l'enzyme de conversion, diurétiques (furosémide, thiazidiques), opiacés, antidépresseurs imipraniques, phénothiazines, sirops antitussifs, bétalactamines, érythromycine, colitsine, polymyxine B, sulfamides, métronidazole, loméfloxacine, nitrofurantoïne, kétoconazole, miconazole, aciclovir, chloroquine, hélofantrine, anesthésiques, sels d'or, puritinol, œstroprogestatifs, anabolisants, antithyroïdiens, β-bloquants, clonidine, amiodarone, quinidine, diazoxide, imipramine, phénothiazines, héparine, warfarine, coumadine, rétinoïdes, vitamines B, acide nicotinique, produits de contrastes iodés, bléomycine, cimétidine, allopurinol,…
    • Grossesse (cholestase gravidique, dermatose prurigineuse gravidique, pemphigoïde gestationnelle,…), impose un avis dermatologique systématique
    • Rares : sarcoïdose, Sjögren, hémochromatose,...
  • Prurit "sénile" : à poser après exclusion des autres causes chez les > 70 ans (traitements très décevants, apparition fréquente de syndromes dépressifs)
  • Indéterminée et psychogène (~10%)

Bilan à réaliser en 1ère intention :

  • Biologie de base : numération-formule, VS, CRP, bilan rénal et hépatique, glycémie à jeun, ionogramme, fer, ferritine, Sat-Tf, TSH, PTH, LDH, Ig E + examen parasitologique des selles. Un prurit lié à une hyperuricémie révèle quasi toujours une hémopathie. Un prurit lié à une hypercalcémie est généralement lié à une hyperparathyroïdie
  • A discuter d'emblée ou selon des éléments d'orientation :
    • Compléments de biologie : électrophorèse et immunofixation des protéines, sérologies HIV/ HAV/ HBV/ HCV/ amibe/ douve/ toxocara, anticorps anti-mitochondries
    • Radiographie ou CT-scanner thoracique (adénopathies médiastinales ?)
    • Echographie abdominale
    • Biopsie cutanée (lésions bulleuses infra-cliniques,…?)

Prurit diffus avec lésions non liées au grattage

On s'orientera selon l'aspect des lésions :

  • Xérose cutanée :
    • Sécheresse cutanée, prurit de la sénescence
    • Ichtyoses
  • Macules : rash médicamenteux
  • Papules :
    • Urticaire
    • Lichen plan
    • Herpes gestationis
  • Papulo-vésiculeuse : prurigo
  • Vésico-bulleuse :
    • Varicelle
    • Eczéma
      • s'assurer qu'il ne soit pas lié à l'application d'un traitement local (par ex pour traiter un prurit d'une autre origine).
  • Photodermatose
  • Dermatophytose
  • Pemphygoïde bulleuse
  • Dermatite herpétiforme
  • Epidermolyse bulleuse
  • Plaques érythémato-squameuses :
    • Lymphome cutané
    • Psoriasis

Eventuels examens complémentaires selon l'orientation ou le doute diagnostique (ex : éosinophilie en cas de suspicion de suspicion d'allergie, de toxidermie, de pemphigoïde bulleuse, de parasitose, de lymphome, de syndrome hyperéosinophilique,…)

Prise en charge thérapeutique - Traitements

  • Traitement étiologique si possible
  • Traitement symptomatique (souvent décevant) :
    • Prévention générale : utiliser des émollients et savons surgras
    • Antiprurigineux locaux (++ en cas de prurit parroxystique) : eau fraîche, préparations à partir de glycocolle et acides gras essentiels (sédagel,…), préparations de capsacaïne, corticoïdes locaux durant de courtes durées (limiter au maximum leur utilisation)
    • PUVAthérapie suivie de l'application d'émollients (car risque de sclérose cutanée responsable de… prurit)
    • Anti-histaminiques H1 ++ de seconde génération (contre indiqués en cas d'arythmies, moins sédatifs, mais plus grande efficacité des premières générations en cas de prurit psychogène)
    • Divers : fluoxétine (++ en cas de prurit psychogène ou sénile), phénobarbital, butyrophénone, naloxone (++ prurit hépatique ou hémodialysés), erythropoïétine (++ prurit des hémodialysés),…
    • Relaxation, psychothérapie, placebos,… laisser la place aux médecines alternatives...

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD