Porphyrie érythropoïétique congénitale (maladie de Günther)

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La porphyrie érythrépoïétique congénitale ou maladie de Günther est une forme exceptionnelle de porphyrie. Elle est caractérisée par un déficit en urogen III cosynthétase (site principal : moelle osseuse) de transmission autosomique récessif. Il existe de très nombreuses mutations différentes entraînant des tableaux de sévérité variable.

Un diiagnostic anténatal à 16 semaines d'âge gestationnel (SAG) est possible par dosage dans les cellules amniotiques.

Clinique

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  • Débute généralement dans la petite enfance, rares formes de révélation adulte.
  • Toujours évoquer en cas d'urines rouges chez un nourrisson
  • Eruptions évoluant par poussées, érythémato-œdémateuse aux zones découvertes évoluant vers des lésions vésico-bulleuses dans les 1ers mois de la vie
    • Répétition → troubles trophiques aggravés par des surinfections → après qq années : atrophie cutanée avec aspect sclérodermique des extrémités, évolution mutilante (nez, pavillons des oreilles, phalanges distales des doigts), hypertrichose, zones alopéciques au cuir chevelu, altération des ongles
  • Possibles atteintes oculaires avec photophobie, kérato-conjonctivites, ulcérations,… → risque de cécité
  • Dents de coloration rouge-brune, fluorescence rose en lumière de Wood caractéristique
  • Fragilité osseuse, fractures, ostéopénie, acro-ostéolyse,…
  • Parfois : anémie hémolytique, splénomégalie, thrombopénie,… jamais de signe neuro/ digestif

Pronostic

Souvent dramatique : mortalité importante sur surinfections/ poussées d'hémolyse aiguë, handicap physique et psychologique majeur chez les survivants. Formes mineures possibles avec persistances à  l'âge adulte de poussées d'éruptions bulleuses.

Examens complémentaires

  • Biologie : augmentation des uroporphyrines ++ et coproporphyrines avec prédominance des isomères de type I, hémolyse intermittente avec anémie normochrome, élévation des réticulos et de la bili libre, test de Coombs généralement négatif
  • Urines : augmentation des uroporphyrines (isomères de type I à >80%) et plus modérément des coproporphyrines/ uroporphyrines/…
  • Selles : élimination importante des coproporphyrines et plus modérément des uroporphyrines
  • Biopsie : bulles sous-épidermiques, infiltrat dermique modéré, dépôts de porphyrine PAS + périvasculaires à l'iimmuno-fluorescence
  • Analyse ADN

Prise en charge thérapeutique - Traitements

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  • Eviction formelle du rayonnement solaire. Prévention des infections et des traumas. Soins dentaires réguliers. Protection et surveillance oculaire.
  • Caroténoïdes (d'efficacité toujours discutée... ils semblent améliorer la photosensibilité)
  • Très contestés : cyclophosphamide, charbon PO, transfusions itératives, splénectomie
  • La greffe de moelle osseuse apparaît comme le seul traitement curatif possible

Auteur(s)

Shanan Khairi, MD