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Les tumeurs sécrétant des catécholamines sont :
<p style="text-align: justify">= tumeurs sécrétant des catécholamines. Elles sont&nbsp;:</p>
 
*80-90%&nbsp;: phéochromocytomes, issus de la médullosurrénale (terrain familial dans 12-24%: maladie de von Hippel Lindau, neurofibromatose I, NEM 2, paragangliome isolé héréditaire)
*80-90% : phéochromocytomes, issus de la médullosurrénale (terrain familial dans 12-24%: maladie de von Hippel Lindau, neurofibromatose I, NEM 2, paragangliome isolé héréditaire)
**10% sont malins
 
**90% sont bénins
·&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 10% sont malins
*10-20%&nbsp;: paragangliomes (= "phéochromocytomes extra-surrénaliens" développés à partir du SN sympathique, de la base crânienne au plancher pelvien)
 
<p style="text-align: justify">Cause rare d'HTA (0,1-0,6% des HTA), leur diag précoce est essentiel du fait de la curabilité chirurgicale, de l'évolution spontanément fatale et du caractère malin dans 10% des cas. <u>Justifie un dépistage en cas de découverte d'incidentalome surrénalien</u>.</p>
·&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 90% sont bénins
== Clinique ==
 
*10-20% : paragangliomes (= "phéochromocytomes extra-surrénaliens" développés à partir du SN sympathique, de la base crânienne au plancher pelvien)
 
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Cause rare d'HTA (0,1-0,6% des HTA), leur diag précoce est essentiel du fait de la curabilité chirurgicale, de l'évolution spontanément fatale et du caractère malin dans 10% des cas. <u>Justifie un dépistage en cas de découverte d'incidentalome surrénalien</u>.
 
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== CLINIQUE ==
 
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*HTA ~80% :
 
·&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; HTA permanente ~60%, ++ sévère/ réfractaire/ instable (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas d'HTA réfractaire ou évoluant par aggravations brutales)
 
·&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Crises hypertensives ~30% (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas de crise inexpliquée → risque coronarien, OPH, HH méningée,…)


*HTA ~80%&nbsp;:
**HTA permanente ~60%, ++ sévère/ réfractaire/ instable (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas d'HTA réfractaire ou évoluant par aggravations brutales)
**Crises hypertensives ~30% (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas de crise inexpliquée → risque coronarien, OPH, HH méningée,…)
*Hypotension orthostatique 10-50%
*Hypotension orthostatique 10-50%
*Céphalées 60-90%
*Céphalées 60-90%
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*N+, perte de poids, anxiété, attaques de panique, asthénie 20-40%
*N+, perte de poids, anxiété, attaques de panique, asthénie 20-40%
*Intolérance au glucose/ hyperglycémie 40%
*Intolérance au glucose/ hyperglycémie 40%
 
<p style="text-align: justify">NB&nbsp;: les progrès de l'imagerie ont permis de détecter ~10-25% de formes asymptomatiques</p>
NB : les progrès de l'imagerie ont permis de détecter ~10-25% de formes asymptomatiques
[[File:Phéo.png|center|Phéo.png]]
 
<p style="text-align: justify">Les dosages plasmatiques (Se 99%, Sp 89%) sont meilleurs que les dosages urinaires de métanéphrines fractionnées (Se 97%, Sp 69%) ou totales (Se 77%, Sp 93%). La recherche de faux positifs comprend la recherche de prise de médocs (TCA, phénoxybenzamine, paracétamol, IPP) et d'IR. On pourra également s'aider du rapport métanéphrines sériques/ catécholamines (R > 0,52 est très en faveur d'un vrai positif). </p><p style="text-align: justify">Reste du bilan en cas d'affirmation de phéochromocytome&nbsp;:</p>
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==  ==
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Suspicion clinique
</div>
|}
 
BILAN DIAGNOSTIC
 
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|-
| <div>
Métanéphrines plasmatiques/ (urines de 24h)
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Taux N
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
1-4 x N
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
4 x N
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Plusieurs dosages N
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Exclure les causes de FP
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Répéter les dosages
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Plusieurs dosages aN
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Scinti MIBG
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Octreoscan ou PET-FDG
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
Négatif
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Positif
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
'''Traitement'''
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
'''Stop'''
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
CT/IRM abdomino-pelvien
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
CT/ IRM thorax + tête et cou
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Positif
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Négatif
</div>
|}
 
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Les dosages plasmatiques (Se 99%, Sp 89%) sont meilleurs que les dosages urinaires de métanéphrines fractionnées (Se 97%, Sp 69%) ou totales (Se 77%, Sp 93%). La recherche de faux positifs comprend la recherche de prise de médocs (TCA, phénoxybenzamine, paracétamol, IPP) et d'IR. On pourra également s'aider du rapport métanéphrines sériques/ catécholamines (R > 0,52 est très en faveur d'un vrai positif).
 
&nbsp;
 
Reste du bilan en cas d'affirmation de phéochromocytome :
 
*Diagnostic génétique systématique
*Diagnostic génétique systématique
*Biologie : glycémie à jeun, Htc, Hb, iono (hyperaldostéronisme secondaire parfois associé)
*Biologie&nbsp;: glycémie à jeun, Htc, Hb, iono (hyperaldostéronisme secondaire parfois associé)
*Examen à la recherche de signes en faveur d'une forme familiale : taches café au lait, doser la calcitonine, calcémie, examen ophtalmo, examen des reins au CT, (IRM de la fosse cérébrale post)
*Examen à la recherche de signes en faveur d'une forme familiale&nbsp;: taches café au lait, doser la calcitonine, calcémie, examen ophtalmo, examen des reins au CT, (IRM de la fosse cérébrale post)
 
&nbsp;
 
== TRAITEMENT = CHIRURGIE ==
 
&nbsp;
 
*Contrôler la TA : <u>α-bloquant</u> +- β-bloquant, corriger une hypovolémie par une perf normo-sodée
 
·&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>Chirurgie</u> (l'HTA persistera chez 30% des patients)


§ Surveillance particulière de la TA et de la glycémie en post-op
== Traitements ==


#En cas d'anapath montrant un néo → suivi annuel sur 10 ans pour détecter les fréquentes métas tardives.
*Contrôler la TA&nbsp;: <u>α-bloquant</u> +- β-bloquant, corriger une hypovolémie par une perf normo-sodée
#En cas de tumeur maligne évoluée/ inopérable → pronostic très sombre à court terme (tumeurs Ch et RX résistantes ++). Traitement symptomatique, envisager un tt par MIBG marqué à l'I31.
*<u>Chirurgie</u> (l'HTA persistera chez 30% des patients)
**Surveillance particulière de la TA et de la glycémie en post-op
***En cas d'anapath montrant un néo → suivi annuel sur 10 ans pour détecter les fréquentes métas tardives.
***En cas de tumeur maligne évoluée/ inopérable → pronostic très sombre à court terme (tumeurs Ch et RX résistantes ++). Traitement symptomatique, envisager un tt par MIBG marqué à l'I31.

Version du 27 mai 2014 à 23:32

= tumeurs sécrétant des catécholamines. Elles sont :

  • 80-90% : phéochromocytomes, issus de la médullosurrénale (terrain familial dans 12-24%: maladie de von Hippel Lindau, neurofibromatose I, NEM 2, paragangliome isolé héréditaire)
    • 10% sont malins
    • 90% sont bénins
  • 10-20% : paragangliomes (= "phéochromocytomes extra-surrénaliens" développés à partir du SN sympathique, de la base crânienne au plancher pelvien)

Cause rare d'HTA (0,1-0,6% des HTA), leur diag précoce est essentiel du fait de la curabilité chirurgicale, de l'évolution spontanément fatale et du caractère malin dans 10% des cas. Justifie un dépistage en cas de découverte d'incidentalome surrénalien.

Clinique

  • HTA ~80% :
    • HTA permanente ~60%, ++ sévère/ réfractaire/ instable (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas d'HTA réfractaire ou évoluant par aggravations brutales)
    • Crises hypertensives ~30% (→ toujours évoquer un phéochromocytome en cas de crise inexpliquée → risque coronarien, OPH, HH méningée,…)
  • Hypotension orthostatique 10-50%
  • Céphalées 60-90%
  • Palpitations 50-70%
  • Sueurs 55-75%
  • Pâleur 40-45%
  • N+, perte de poids, anxiété, attaques de panique, asthénie 20-40%
  • Intolérance au glucose/ hyperglycémie 40%

NB : les progrès de l'imagerie ont permis de détecter ~10-25% de formes asymptomatiques

Phéo.png

Les dosages plasmatiques (Se 99%, Sp 89%) sont meilleurs que les dosages urinaires de métanéphrines fractionnées (Se 97%, Sp 69%) ou totales (Se 77%, Sp 93%). La recherche de faux positifs comprend la recherche de prise de médocs (TCA, phénoxybenzamine, paracétamol, IPP) et d'IR. On pourra également s'aider du rapport métanéphrines sériques/ catécholamines (R > 0,52 est très en faveur d'un vrai positif).

Reste du bilan en cas d'affirmation de phéochromocytome :

  • Diagnostic génétique systématique
  • Biologie : glycémie à jeun, Htc, Hb, iono (hyperaldostéronisme secondaire parfois associé)
  • Examen à la recherche de signes en faveur d'une forme familiale : taches café au lait, doser la calcitonine, calcémie, examen ophtalmo, examen des reins au CT, (IRM de la fosse cérébrale post)

Traitements

  • Contrôler la TA : α-bloquant +- β-bloquant, corriger une hypovolémie par une perf normo-sodée
  • Chirurgie (l'HTA persistera chez 30% des patients)
    • Surveillance particulière de la TA et de la glycémie en post-op
      • En cas d'anapath montrant un néo → suivi annuel sur 10 ans pour détecter les fréquentes métas tardives.
      • En cas de tumeur maligne évoluée/ inopérable → pronostic très sombre à court terme (tumeurs Ch et RX résistantes ++). Traitement symptomatique, envisager un tt par MIBG marqué à l'I31.