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= maladie de Steele-Richardson-Olszewski = maladie neurodégénérative rare = seconde cause dégénérative de syndromes parkinsoniens. Début médian à 60 ans, médiane de survie de 5 ans.
<p style="text-align: left;">La <b>paralysie supranucléaire progressive (PSP)</b> ou maladie de Steele-Richardson-Olszewski est une maladie neurodégénérative rare constituant la seconde cause dégénérative de [[Syndromes parkinsoniens|syndromes parkinsoniens]]. Le début médian de la maladie est de 60 ans et sa médiane de survie de 5 ans à partir du diagnostic.</p><p style="text-align: left;">Aucun traitement n'ayant malheureusement été démontré efficace, l'essentiel dans sa prise en charge reste l'élimination de diagnostics différentiels, la prise en charge supportive et l'accompagnement psycho-social.</p>
== Neuropathologie ==


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<p style="text-align: left;">L'anatomo-pathologie démontre la présence :</p>
 
*d'une discrète atrophie corticale (++ diencéphale et mésencéphale), inconstante
== NEUROPATHOLOGIE ==
*d'une dégénérescence neurofibrillaire
 
*d'une perte neuronale et gliose
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*d'une possibles dégénérescence granulovacuolaire et/ ou d'une altération grumeleuse du noyau dentelé
 
Discrète atrophie corticale (++ diencéphale et mésencéphale) inconstante
 
Dégénérescence neurofibrillaire
 
Perte neuronale et gliose
 
Possibles dégénérescence granulovacuolaire / altération grumeleuse du noyau dentelé
 
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== CLINIQUE ==
 
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Phase initiale :


== Clinique ==
<p style="text-align: left;">La phase initiale est peu voire pas spécifique :</p>
*Déséquilibres, chutes (60%)
*Déséquilibres, chutes (60%)
*Troubles visuels (flou, difficulté à diriger le regard)
*Troubles visuels (flou, difficulté à diriger le regard)
*Troubles psychiques (dépression, apathie, labilité émotionnelle, plaintes mnésiques)
*Troubles psychiques (dépression, apathie, labilité émotionnelle, plaintes mnésiques)
*Divers : dysarthrie, dysphagie, maladresse, tremblement ++ symétrique
*Divers&nbsp;: dysarthrie, dysphagie, maladresse, tremblement ++ symétrique
 
<p style="text-align: left;">Phase d'état (installation sur une médiane de 4 ans) permettant le diagnostic clinique&nbsp;:</p>
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*<u>Syndrome oculomoteur</u>&nbsp;: limitation des mouvements oculaires verticaux (vers le bas = le plus spécifique), saccades hypométriques, fixation instable, atteinte plus tardive des mouvements horizontaux, regard écarquillé (rétraction des paupières supérieures), blépharospasme,…
 
*<u>Syndrome extrapyramidal</u>&nbsp;: akinésie +++ avec amimie faciale, rigidité axiale, dystonie de la nuque en extension, possible dystonie d'un membre, marche maladroite et instable, autres signes extrapyramidaux généralement mineurs (tremblement de repos rare). Symétrique, non dopa-sensible.
Phase d'état (installation sur une médiane de 4 ans) permettant le diag :
*<u>Syndrome pseudo-bulbaire </u>: visage figé et spastique, réflexes massétérins vifs, voix monotone/ hésitante/ nasonnée/ inintelligible, troubles de la déglutition tardifs
 
*<u>Syndrome neuropsychologique et syndrome frontal</u>&nbsp;: troubles mnésiques modérés, comportement apathique, désintérêt, persévérations, écholalie, manque du mot, apraxie dynamique et constructive. Un comportement de préhension est quasi-constant.
*<u>Syndrome oculomoteur</u> : limitation des mvts verticaux (vers le bas = le plus Sp), saccades hypométriques, fixation instable, atteinte plus tardive des mvts horizontaux, regard écarquillé (rétraction des paupières sup), blépharospasme,…
*Moins fréquents&nbsp;: syndrome pyramidal modéré, syndrome cérébelleux, hémiballisme, myoclonies, choréo-athétose, troubles du sommeil,…
*<u>Syndrome extrapyramidal</u> : akinésie +++ avec amimie faciale, rigidité axiale, dystonie de la nuque en extension, possible dystonie d'un membre, marche maladroite et instable, autres signes extrapyramidaux généralement mineurs (tremblement de repos rare). Symétrique, non dopa-sensible.
<p style="text-align: left;">Le diagnostic en phase terminale ne pose généralement guère de problème. Plus précocement, il est à évoquer devant l'association d'un syndrome parkinsonien atypique à des troubles neuropsychologiques, un syndrome frontal ou des chutes précoces... garder cependant à l'esprit qu'il s'agit non seulement d'un diagnostic d'exclusion mais inaccessible à une prise en charge médicale efficace... à ne pas retenir "trop facilement" donc...</p><p style="text-align: left;">L'évolution de ces différents syndromes aboutit à un tableau clinique semblable à un mutisme akinétique en fin d'évolution. Le décès survient généralement sur pneumonies de fausses déglutition à répétition.</p>
*<u>Syndrome pseudo-bulbaire </u>: visage figé et spastique, réflexes massétérins vifs, voix monotone/ hésitante/ nasonnée/ inintelligible, troubles de la déglut tardifs
*<u>Syndrome neuropsychologique</u> : troubles mnésiques modérés, comportement apathique, désintérêt, persévérations, écholalie, manque du mot, apraxie dynamique et constructive.
*Moins fréquents : syndrome pyramidal modéré, syndrome cérébelleux, hémiballisme, myoclonies, choréo-athétose, troubles du sommeil,…
 
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== EXAMENS COMPLEMENTAIRES ==
 
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*Enregistrement des mouvements oculaires (permet de différencier les aN de celles parfois présentes au cours des dégénérescences corticobasales.
*IRM cérébrale : atrophie caractéristique du mésencéphale dans 50%, possible hypersignaux dans le pallidum interne / mésencéphale en densité de p+.
*PET : hypométabolisme à nette prédominance frontale fréquent mais aSp


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== Examens complémentaires ==
{{Modèle:Thumbd|PSP.png|350px|A gauche : IRM cérébrale normale. A droite : IRM cérébrale démontrant un "signe du colibri" (atrophie mésencéphalique et élargissement du quatrième ventricule) caractéristique d'une paralysie supranucléaire progressive.}}
*Enregistrement des mouvements oculaires (permet de différencier les anomalies de celles parfois présentes au cours des dégénérescences corticobasales) :
**Peu utilisé en dehors des études
*IRM cérébrale&nbsp;:
**atrophie caractéristique du mésencéphale avec élargissement du quatrième ventricule dans 50% des cas ("signe du colibri"), très spécifique
**possibles hypersignaux dans le pallidum interne et mésencéphale en séquences T2 et densité de protons
*PET-scan cérébral :
**hypométabolisme à nette prédominance frontale fréquent (mais aspécifique)


== PRISE EN CHARGE ==
== Prise en charge thérapeutique - Traitements ==


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Pas de PEC médicale spécifique.
<p style="text-align: left;">Aucun traitement n'a malheureusement été démontré efficace. A visée compassionnelle ou à titre d'essai, on peut instaurer de petites doses de L-dopa ou un traitement anti-dépresseur. Prise en charge palliative en fin d'évolution.</p><p style="text-align: left;">Prise en charge para-médicale similaire aux autres syndromes démentiels en s'axant sur les mesures d'encadrement social. Evaluation logopédique de la déglutition pour adapter les régimes en fin d'évolution (minimiser les fausses routes, optimaliser le confort).</p>
== Auteur(s) ==


PEC para-médicale similaire aux autres syndromes démentiels
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD
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Version actuelle datée du 9 septembre 2023 à 02:23

La paralysie supranucléaire progressive (PSP) ou maladie de Steele-Richardson-Olszewski est une maladie neurodégénérative rare constituant la seconde cause dégénérative de syndromes parkinsoniens. Le début médian de la maladie est de 60 ans et sa médiane de survie de 5 ans à partir du diagnostic.

Aucun traitement n'ayant malheureusement été démontré efficace, l'essentiel dans sa prise en charge reste l'élimination de diagnostics différentiels, la prise en charge supportive et l'accompagnement psycho-social.

Neuropathologie

L'anatomo-pathologie démontre la présence :

  • d'une discrète atrophie corticale (++ diencéphale et mésencéphale), inconstante
  • d'une dégénérescence neurofibrillaire
  • d'une perte neuronale et gliose
  • d'une possibles dégénérescence granulovacuolaire et/ ou d'une altération grumeleuse du noyau dentelé

Clinique

La phase initiale est peu voire pas spécifique :

  • Déséquilibres, chutes (60%)
  • Troubles visuels (flou, difficulté à diriger le regard)
  • Troubles psychiques (dépression, apathie, labilité émotionnelle, plaintes mnésiques)
  • Divers : dysarthrie, dysphagie, maladresse, tremblement ++ symétrique

Phase d'état (installation sur une médiane de 4 ans) permettant le diagnostic clinique :

  • Syndrome oculomoteur : limitation des mouvements oculaires verticaux (vers le bas = le plus spécifique), saccades hypométriques, fixation instable, atteinte plus tardive des mouvements horizontaux, regard écarquillé (rétraction des paupières supérieures), blépharospasme,…
  • Syndrome extrapyramidal : akinésie +++ avec amimie faciale, rigidité axiale, dystonie de la nuque en extension, possible dystonie d'un membre, marche maladroite et instable, autres signes extrapyramidaux généralement mineurs (tremblement de repos rare). Symétrique, non dopa-sensible.
  • Syndrome pseudo-bulbaire : visage figé et spastique, réflexes massétérins vifs, voix monotone/ hésitante/ nasonnée/ inintelligible, troubles de la déglutition tardifs
  • Syndrome neuropsychologique et syndrome frontal : troubles mnésiques modérés, comportement apathique, désintérêt, persévérations, écholalie, manque du mot, apraxie dynamique et constructive. Un comportement de préhension est quasi-constant.
  • Moins fréquents : syndrome pyramidal modéré, syndrome cérébelleux, hémiballisme, myoclonies, choréo-athétose, troubles du sommeil,…

Le diagnostic en phase terminale ne pose généralement guère de problème. Plus précocement, il est à évoquer devant l'association d'un syndrome parkinsonien atypique à des troubles neuropsychologiques, un syndrome frontal ou des chutes précoces... garder cependant à l'esprit qu'il s'agit non seulement d'un diagnostic d'exclusion mais inaccessible à une prise en charge médicale efficace... à ne pas retenir "trop facilement" donc...

L'évolution de ces différents syndromes aboutit à un tableau clinique semblable à un mutisme akinétique en fin d'évolution. Le décès survient généralement sur pneumonies de fausses déglutition à répétition.

Examens complémentaires

A gauche : IRM cérébrale normale. A droite : IRM cérébrale démontrant un "signe du colibri" (atrophie mésencéphalique et élargissement du quatrième ventricule) caractéristique d'une paralysie supranucléaire progressive.

A gauche : IRM cérébrale normale. A droite : IRM cérébrale démontrant un "signe du colibri" (atrophie mésencéphalique et élargissement du quatrième ventricule) caractéristique d'une paralysie supranucléaire progressive.

  • Enregistrement des mouvements oculaires (permet de différencier les anomalies de celles parfois présentes au cours des dégénérescences corticobasales) :
    • Peu utilisé en dehors des études
  • IRM cérébrale :
    • atrophie caractéristique du mésencéphale avec élargissement du quatrième ventricule dans 50% des cas ("signe du colibri"), très spécifique
    • possibles hypersignaux dans le pallidum interne et mésencéphale en séquences T2 et densité de protons
  • PET-scan cérébral :
    • hypométabolisme à nette prédominance frontale fréquent (mais aspécifique)

Prise en charge thérapeutique - Traitements

Aucun traitement n'a malheureusement été démontré efficace. A visée compassionnelle ou à titre d'essai, on peut instaurer de petites doses de L-dopa ou un traitement anti-dépresseur. Prise en charge palliative en fin d'évolution.

Prise en charge para-médicale similaire aux autres syndromes démentiels en s'axant sur les mesures d'encadrement social. Evaluation logopédique de la déglutition pour adapter les régimes en fin d'évolution (minimiser les fausses routes, optimaliser le confort).

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD