Méningite carcinomateuse

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Une méningite carcinomateuse est une méningite tumorale définie comme une infiltration méningée hématogène par des cellules néoplasiques entraînant un développement métastatique méningé multifocal.

Etiologies - Cancers primitifs

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Les mélanomes, néoplasies bronchiques (une méningite carcinomateuse survient en cours d'évolution de 5 à 20% des cancers bronchiques) et mammaires représentent l'immense majorité des néoplasies primitives. Le délai de survenue entre le diagnostic du primitif et la méningite variant généralement de quelques jours à plus de 20 ans. La méningite carcinomateuse est cependant le mode de révélation dans 10 à 20% des cas.

Clinique

Association variable de :

  • Signes "cérébraux" : céphalées variables (exceptionnellement le seul signe présent), encéphalopathie diffuse, troubles de la consciences, troubles neuropsychiatriques, hémiparésie, crises épileptiques
  • Signes d'atteinte des nerfs crâniens (présents dans 50 à 75% des cas à l'examen initial)
  • Signes radiculaires (présents dans ~ 75% des cas à l'examen initial, +++ douleurs, ++ bilatéraux ou à bascule)
  • Possible syndrome de la queue de cheval
  • Les signes méningés, hormis les céphalées, sont exceptionnels.

L'association de signes multifocaux centraux et périphériques chez un patient ayant une néoplasie active ou un antécédent néoplasique doit toujours faire suspecter une méningite carcinomateuse.

Diagnostics différentiels

Métastases cérébrales, toxicité de chimiothérapies ou radiothérapies, syndromes neurologiques paranéoplasiques, neurosarcoïdose et autres causes de méningites chroniques.

Examens complémentaires

  • CT-scanner injecté :
    • Peut révéler des prises de contraste nodulaires multiples au niveau du cervelet et des citernes de la base ou une prise de contraste rubanée d'un gyrus cortical
  • IRM + gadolinium (ensemble du névraxe)
    • Fréquemment normale
    • Signes suggérant éventuellement le diagnostic : signes de méningite chronique, nodules sous-arachnoïdiens (hypointenses en T1, hyperintense en T2 avec gadolinium)
    • Le principal intérêt est d'éliminer la plupart des diagnostics différentiels
  • Ponction lombaire (PL)
    • Liquide céphalo-rachidien (LCR) quasi toujours anormal : hyperprotéinorachie, hypoglycorachie, rare lymphocytose
    • Cytologie positive dans 75-90% des cas si réalisée 2 x → affirme le diagnostic
    • Immunohistochimie : utile si cytologie négative + arguments pour la nature du primitif
  • Bilan de recherche du primitif en cas d'absence de néoplasie connue (examen cutané soigneux, CT-scanner thorax, PET-CT, mammographie,…)

Evolution - pronostic

L'évolution et le pronostic sont variables (bien que généralement très mauvais à court terme) selon le primitif et la précocité de la mise en route du traitement. L'évolution spontanée est habituellement fatale en quelques semaines. Les séquelles neurologiques irréversibles sont la règle en cas de traitement tardif → Toute suspicion de méningite carcinomateuse justifie une hospitalisation immédiate avec CT-scanner cérébral et PL à réaliser en urgence + avis oncologique, neurologique ou neurochirurgical dès l'examen direct du LCR effectué pour planifier la suite du bilan et la prise en charge thérapeutique.

Prise en charge thérapeutique - Traitements

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  • Chimiothérapie : méthotrexate intrathécal (par PL ou réservoir intraventriculaire d'Ommaya/ Rickam) 12,5 mg 2 x/ semaine +- acide folinique 10 mg 1 x/ 6 heures sur 24 heures
    • Alternatives intrathécales au méthotrexate : thiotepa (10 mg 2-3 x/ semaine), AraC (25-100 mg 2-3 x/ semaine), depocyt liposomal 50 mg 1 x/ 2 semaines
    • Une chimiothérapie systémique peut s'envisager en cas d'antécédent de radiothérapie panencéphalique (destruction de la barrière hémato-encéphalique)
  • Corticothérapie : dexaméthasone intrathécale (5 mg d'aacidexam) associée à l'administration de la chimiothérapie (amélioration transitoire). Indispensable en cas de réaction méningée à la chimiothérapie.
  • Radiothérapie éventuelle des zones symptomatiques
  • Complications classiques du traitement : méningite chimique, méningite infectieuse à staphylocoque epidermidis.

Auteur(s)

Shanan Khairi, MD

Bibliographie

Bradley WG et al., Neurology in clinical practice, 5th ed., Butterworth-Heinemann, e-dition, 2007

Cambier J et al., Neurologie, 13e édition, Masson, 2012

Demopoulos A et al., Clinical features and diagnosis of leptomeningeal metastases from solid tumors, uptodate, 2015

Demopoulos A et al., Treatment of leptomeningeal metastases (carcinomatous meningitis), uptodate, 2014

Osborn AG, Diagnostic imaging : brain, Amirsys, USA, 2d ed., 2009

Pradat PF, Méningites chroniques, Encycl Méd Chir (Elsevier), Neurologie, 17-160-C-30, 2002