Lymphohistiocytoses hémophagocytaires - syndrome d'activation macrophagique - syndromes hémophagocytaires
= prolifération systémique de macrophages cytologiquement bénins phagocytant les éléments figurés sanguins. Appartient au groupe des histiocytoses non langerhansiennes bénignes.
ETIOLOGIES
Syndrome rare, bien que probablement sous diagnostiqué, pouvant être :
- Primaire (très rare) :
o Lymphohistiocytose hémophagocytaire familiale (autosomique récessive, survient avant 2 ans, évolution rapide et spontanément fatale) ou sporadique
- Secondaire à
o Infections 45% (dont 25-50% viral : CMV, HIV, EBV, HSV,…)
o Néoplasies 30% (lymphome non hodgkinien ++, hémopathies malignes, tumeurs solides)
o Maladies systémiques 7% (LED, maladie de Still, polyarthrite rhumatoïde, sarcoïdose, Kawasaki, Horton,…)
o Étiologie non retrouvée 18%
Survient préférentiellement sur un terrain de comorbidité/ immunodéprimé/ néoplasique.
CARACTERISTIQUES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES
CLINIQUE |
BIOLOGIE |
Début brutal (100%) puis vitesse d'évolution variable Fièvre > 38,5 90% ADP périphériques (20-40%) HSM (30-70%) Manifestations cutanées (ictère, purpura, hématomes, œdèmes, nodules, ulcères,…), infiltrats pulmonaires avec dyspnée/ toux sèches, signes neurologiques (irritabilité, confusion, ataxie, troubles visuels, signes méningés,…), hémorragies digestives, troubles du transit,… |
Ferritine augmentée (92%) Thrombopénie/ anémie (90%) Leucocytose précoce (75%) puis leucopénie (60%) Cholestase et/ou cytolyse (80%) Augmentation des LDH (80%) Augmentation des triglycérides (60%) Fibrinogène effondré (43%) |
CRITERES DIAGNOSTIQUES
Cliniques et biologiques :
- Fièvre > 38,5 ou persistant > 7j
- Bi- ou pancytopénie
- Ferritine > 1000
- LDH > 1000
Anatamo-pathologiques (ponction de moelle osseuse/ rate/ foie/ adp) : présence de macrophages hématophages avec noyaux témoignant d’une activation ("torturés"). !!! Le critère anapath a une bonne VPP mais son absence ne doit pas faire écarter le diagnostic → ne pas hésiter à répéter les ponctions. Diverses aN peuvent être associées, révélant parfois une pathologie sous-jacente (lymphome,…).
TRAITEMENT
Même sous traitement le pronostic reste sévère (20-50% de mortalité)
Le traitement est supportif et étiologique (greffe médullaire en cas de patho héréditaire, anti(rétro)viraux, ABth, Chth,…). La place de la corticoth est débattue : elle semble raisonnable dans un contexte de pathologie auto-immune, est préconisée par certains auteurs dans tous les cas sévères… mais paradoxalement il est conseillé de réduire/ stopper tout traitement immunosuppresseur lorsque cela est possible chez les patients déjà traités par ces produits.