Les prélèvements en médecine légale

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Sur une personne vivante

  • sang : tube sec (toxicologie) + tube EDTA (recherche ADN)
  • urines : screening toxicologique (consommation, soumission chimique,…)
  • éventuellement des cheveux : pour toxicologie (en cas d'intoxication chronique)
  • toute tache/ lésion suspecte : écouvillonnage (morsures,…)
  • ongles : les couper plutôt que les curer
  • Les prélèvements à effectuer dans le cadre de violences sexuelles (cf infra)

Sur un cadavre

Le sang

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  • tube sec : → toxicologie habituelle
  • tube EDTA → analyse ADN
  • tube fluoré oxalaté → dosage alcool éthylique
  • tube hépariné → dosage de la carboxyHb

Le prélèvement est à effectuer le plus loin possible du tronc (cavité thoraco-abdominale). Les ponctions intracardiaques sont à bannir (traumatisme, diffusion, putréfaction → mélange des contenus cavitaires ++ avec liquide gastrique) → effectuer la ponction en veine fémorale, sub-clavière, jugulaire interne ou au confluent jugulo-subclavier

L'urine

Par ponction sus-pubienne → screening toxicologique

Les cheveux

  • épaisseur de la touffe ~ 1 crayon
  • indiquer le côté racine par un scotch
  • poussent ~ 1 cm/ mois → intérêt pour déterminer l'histoire de toxicomanies ou d'empoisonnements

Autres

Frottis sexuels, frottis de toute lésion et tache suspecte (morsure,…), contenu gastrique, vésicule biliaire in toto, corps vitré, rein, cerveau, foie, muscle,…

Moelle osseuse en cas de noyade (diatomées?).

Recherche d'accélérant sur les téguments et vêtements en cas d'incendie.

Prélèvements au niveau des mains (particules, ongles, fibres, poils, cheveux,…) 

L'alcoolémie

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Un prélèvement pour analyse toxicologique et alcoolémie est toujours à réaliser dans le cadre des agressions, des accidents de la route (taux maximum légal fixé pour la conduite = 0,5 g/ l),…

Rapport entre éthanolémie et consommation d'alcool

L'éthanol est entièrement absorbé par le sang ~ 1 heure après ingestion. Sa métabolisation varie entre individus de 0,08 à 0,22 g/ l/ heure (moyenne : 0,15 g/ l/ h) et est ralentie en cas de pathologie hépatique. Le coefficient de distribution de l'éthanol est en relation avec sa non dissolution (hydrophile, lipophobe) dans les graisses → 0,68 chez l'homme, 0,55 chez la femme.

Sous réserve de variations inter-individuelle, l'éthanolémie à une heure de la consommation = masse d'éthanol / (masse du sujet x coefficient de distribution de l'éthanol)

  • Le coefficient de distribution de l'éthanol est de 0,68 pour un homme et de 0,55 chez une femme
  • La masse d'éthanol = volume d'éthanol x masse volumique de l'éthanol (0,789 g/ ml)
    • Le volume d'alcool = "degré d'alcool" (ml d'alcool/ 100 ml) x volume de la boisson (en ml) / 100

Exemple :

  • Lorsqu'un homme de 70 kg déclare avoir consommé 1 litre de bière "ordinaire" (pils, 5,2% d'alcool) → volume d'éthanol = 5,2 ml/ 100 ml x 1000 ml = 52 ml d'éthanol → masse d'éthanol = 52 x 0,789 (poids spécifique de l'alcool) = 41,028 g → éthanolémie attendue à une heure de l'ingestion = 41,028 / (70 x 0,68) = 0,86 g/ l
  • Inversement, un homme de 100 kg présentant une alcoolémie de 2 g/ l à une heure de la consommation → masse d'éthanol = 2 x 100 x 0,68 = 136 g → estimation du volume de bière pils consommée 136/ 41,028 = 3,3 l de bière pils…

Valeurs moyenne d'éthanolémie à une heure de la consommation de :

  • 1 verre de bière pils (250 ml) → 0,22 g/ l
  • 1 verre de vin (125ml) → 0,25 g/ l
  • 1 verre d'alcool 40° (50 ml) → 0,33 g/ l

Comment déterminer l'éthanolémie à un instant antérieur au prélèvement ?

  • Le problème du "dernier verre" : si la consommation date de moins d'une heure, l'éthanolémie n'a pas encore atteint son maximum, il convient donc d'en retrancher une partie : il se trouve dans la phase montante.
    • Ex : un patient présente une alcoolémie de 2 g/ l une heure après les faits. Il aurait pris une dernière bière 30 minutes avant les faits. Les faits se sont donc déroulés dans la phase montante de l'alcoolémie qui n'avait pas encore atteint la concentration maximale → au moment des faits l'éthanolémie peut être estimée à 2,00 - 0,22/2 = 1,89 g/ l (seule la moitié de la dernière bière a pu être absorbée au maximum).
  • Si la consommation date de plus d'une heure, il se trouve dans la phase descendante : il convient donc de rajouter la partie métabolisée
    • Ex : plus d'une heure après avoir bien bu (→ il a déjà atteint son éthanolémie maximale), le patient commet des faits → un prélèvement est réalisé une heure après les faits et montre une éthanolémie de 2 g/ l → la concentration au moment des faits était de 2,00 + 0,15 = 2,15 g/l (rappel : 0,15 g métabolisés en 1 heure en moyenne)

Auteur(s)

Shanan Khairi, MD