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<p style="text-align: justify;">Les pesticides regroupent les :</p>
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== Organo-chlorés ==
== Organo-chlorés ==
{{Modèle:Pub}}<p style="text-align: justify;">Ex&nbsp;: DDT (bannit en Europe, toujours utilisé en Afrique dans la lutte contre la malaria), HCH (lindane, retrouvé dans les bois anciennement traités).</p><p style="text-align: justify;">Ce sont des polluants avec accumulation biologique (graisses) à bioconcentration au long de la chaîne trophique. Passent la barrière placentaire&nbsp;! Très longue ½ vie (à maintien du risque et de la toxicité sur une longue période&nbsp;!)&nbsp;!</p><p style="text-align: justify;"><u>Clinique</u></p>
<p style="text-align: left;">Ex&nbsp;: DDT (bannit en Europe, toujours utilisé en Afrique dans la lutte contre la malaria), HCH (lindane, retrouvé dans les bois anciennement traités).</p><p style="text-align: left;">Ce sont des polluants avec accumulation biologique (graisses) à bioconcentration au long de la chaîne trophique. Passent la barrière placentaire&nbsp;! Très longue ½ vie (à maintien du risque et de la toxicité sur une longue période&nbsp;!)&nbsp;!</p><p style="text-align: left;"><u>Clinique</u></p>
*<u>Intoxication aiguë</u>
*<u>Intoxication aiguë</u>
**SNC&nbsp;: <u>crises épileptiformes</u> (effet positif des antiE car augmentent la clearance des organo-chlorés), paresthésies de la face, céphalées, vertiges, tremor
**SNC&nbsp;: <u>crises épileptiformes</u> (effet positif des antiE car augmentent la clearance des organo-chlorés), paresthésies de la face, céphalées, vertiges, tremor
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== Organo-phosphorés ==
== Organo-phosphorés ==
<p style="text-align: justify;">Dérivés (esters) de l’acide phosphorique. Ex&nbsp;: sarin (cf attentat du métro de Tokyo). Produits extrêmement toxiques mais non persistants dans les sols.</p><p style="text-align: justify;"><u>Origines</u></p>
<p style="text-align: left;">Dérivés (esters) de l’acide phosphorique. Ex&nbsp;: sarin (cf attentat du métro de Tokyo). Produits extrêmement toxiques mais non persistants dans les sols.</p><p style="text-align: left;"><u>Origines</u></p>
*Intoxications professionnelles (fermes, usages de pesticides)
*Intoxications professionnelles (fermes, usages de pesticides)
*Accidentelle (enfant++)
*Accidentelle (enfant++)
*Tentatives de suicide
*Tentatives de suicide
<p style="text-align: justify;"><u>Pharmacologie</u></p>
<p style="text-align: left;"><u>Pharmacologie</u></p>
*Lipophiles à entrée pulmonaire, digestive, cutanée, passent la barrière hématoméningée&nbsp;!!!
*Lipophiles à entrée pulmonaire, digestive, cutanée, passent la barrière hématoméningée&nbsp;!!!
*½ vie de 2-4h par voie orale, de 9-15h par voie cutanée
*½ vie de 2-4h par voie orale, de 9-15h par voie cutanée
*Inhibent la cholinestérase et sa régénération est lente (1%/j) à nécessite ~70j pour réatteindre un taux satisfaisant
*Inhibent la cholinestérase et sa régénération est lente (1%/j) à nécessite ~70j pour réatteindre un taux satisfaisant
*Inhibiteur de l’acétylcholinestérase ( (SN) et la pseudo-cholinestérase (foie, GR) à accumulation d’acétylcholine dans les synapses à d’abord&nbsp;: phase d’excitation à ensuite&nbsp;: blocage de la synapse (SNC, para et orthosympathique)
*Inhibiteur de l’acétylcholinestérase ( (SN) et la pseudo-cholinestérase (foie, GR) à accumulation d’acétylcholine dans les synapses à d’abord&nbsp;: phase d’excitation à ensuite&nbsp;: blocage de la synapse (SNC, para et orthosympathique)
<p style="text-align: justify;"><u>Clinique</u></p><p style="text-align: justify;">! diagnostic difficile vu les effets multiples à importance d’une bonne anamnèse&nbsp;!</p><p style="text-align: justify;">! inégalité face aux doses susceptibles d’entraîner une clinique, réactions hyperintenses possibles&nbsp;!</p><p style="text-align: justify;">! possible contamination cutanée à précautions à la garde lors de l’examen clinique&nbsp;!</p>
<p style="text-align: left;"><u>Clinique</u></p><p style="text-align: left;">! diagnostic difficile vu les effets multiples à importance d’une bonne anamnèse&nbsp;!</p><p style="text-align: left;">! inégalité face aux doses susceptibles d’entraîner une clinique, réactions hyperintenses possibles&nbsp;!</p><p style="text-align: left;">! possible contamination cutanée à précautions à la garde lors de l’examen clinique&nbsp;!</p>
*<u>Signes fréquents (mais furtifs)</u>
*<u>Signes fréquents (mais furtifs)</u>
**Myosis uni/bilatéral
**Myosis uni/bilatéral
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*<u>Effets centraux</u>
*<u>Effets centraux</u>
**Anxiété, vertiges, labilité émotionnelle, troubles du sommeil, cauchemars, dépression, diminution des ROT/ aréflexie
**Anxiété, vertiges, labilité émotionnelle, troubles du sommeil, cauchemars, dépression, diminution des ROT/ aréflexie
<p style="text-align: justify;"><u>3 phases d’apparition des symptômes</u></p>
<p style="text-align: left;"><u>3 phases d’apparition des symptômes</u></p>
*Phase aiguë (qq min)&nbsp;: varie selon la voie d’entrée (respi/digestive/cutanée). La symptomatologie devient complète en qq min
*Phase aiguë (qq min)&nbsp;: varie selon la voie d’entrée (respi/digestive/cutanée). La symptomatologie devient complète en qq min
*Phase intermédiaire (1-4j)&nbsp;= phase nicotinique avec parésie musculaire (&nbsp;! parésie respiratoire) ++ face et nuque. Tt symptomatique. Bonne récupération
*Phase intermédiaire (1-4j)&nbsp;= phase nicotinique avec parésie musculaire (&nbsp;! parésie respiratoire) ++ face et nuque. Tt symptomatique. Bonne récupération
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**SNP&nbsp;: Polyneuropathie retardée (OPIND)&nbsp;: parésie, paresthésies à type de brûlures (++ distal aux MI), paralysie avec atrophie muscu, ataxie, troubles sensoriels +- polyurie et dysurie
**SNP&nbsp;: Polyneuropathie retardée (OPIND)&nbsp;: parésie, paresthésies à type de brûlures (++ distal aux MI), paralysie avec atrophie muscu, ataxie, troubles sensoriels +- polyurie et dysurie
**SNC&nbsp;: Pathologie psycho-cognitive&nbsp;(COPIND)&nbsp;: confusion, somnolence, léthargie, anxiété, labilité émotionnelle, fatigue, irritabilité, troubles de la mémoire et de la concentration
**SNC&nbsp;: Pathologie psycho-cognitive&nbsp;(COPIND)&nbsp;: confusion, somnolence, léthargie, anxiété, labilité émotionnelle, fatigue, irritabilité, troubles de la mémoire et de la concentration
<p style="text-align: justify;"><u>Diagnostic</u></p>
<p style="text-align: left;"><u>Diagnostic</u></p>
*Dosage des métabolites urinaires (diakylphosphate), le plus sensible et spécifique mais rarement fait par les labos
*Dosage des métabolites urinaires (diakylphosphate), le plus sensible et spécifique mais rarement fait par les labos
*Dosage&nbsp; sanguin de l’activité de la pseudocholinestérase érythrocytaire… peu sensible (nécessite une baisse de > 15%)
*Dosage&nbsp; sanguin de l’activité de la pseudocholinestérase érythrocytaire… peu sensible (nécessite une baisse de > 15%)
<p style="text-align: justify;"><u>Prise en charge thérapeutique</u></p>
<p style="text-align: left;"><u>Prise en charge thérapeutique</u></p>
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*Décontamination cutanée (&nbsp;!!! PROTECTIONS POUR LE PERSONNEL SOIGNANT&nbsp;: CONTAMINATION CUTANEE POSSIBLE&nbsp;!!!)
*Décontamination cutanée (&nbsp;!!! PROTECTIONS POUR LE PERSONNEL SOIGNANT&nbsp;: CONTAMINATION CUTANEE POSSIBLE&nbsp;!!!)
*Traitement symptomatique si nécessaire (béta2mimétiques, réanimation CPR,…)
*Traitement symptomatique si nécessaire (béta2mimétiques, réanimation CPR,…)
*Injection d’atropine (2mg IV toutes les 10 min) + administration d’oximes (compétition avec les organo-phosphorés sur le site de fixation de l’acétylcholinestérase)
*Injection d’atropine (2mg IV toutes les 10 min) + administration d’oximes (compétition avec les organo-phosphorés sur le site de fixation de l’acétylcholinestérase)
*(injection de cholinestérase reste à valider)
*(injection de cholinestérase reste à valider)
<p style="text-align: justify;">En cas d’exposition professionnelle&nbsp;: écartement durant minimum 60j (pour retour à une activité enzymatique satisfaisante)</p><p style="text-align: justify;">Jamais de morphiniques, de phénothiazides ou de succinylcholine&nbsp;!</p>
<p style="text-align: left;">En cas d’exposition professionnelle&nbsp;: écartement durant minimum 60j (pour retour à une activité enzymatique satisfaisante)</p><p style="text-align: left;">Jamais de morphiniques, de phénothiazides ou de succinylcholine&nbsp;!</p>
== Carbamates<span style="font-size: 12px;">&nbsp;</span> ==
== Carbamates<span style="font-size: 12px;">&nbsp;</span> ==
<p style="text-align: justify;">Ont également une activité anticholinestérasique mais plus réversible. Tableau clinique similaire aux organo-phosphorés bien que moins sévères et récupérant mieux. Pas de signes centraux car passent mal la barrière hémato-méningée.</p><p style="text-align: justify;">Ex&nbsp;: Baygon</p><p style="text-align: justify;">Traitement&nbsp;: injections d’atropine IV</p>
<p style="text-align: left;">Ont également une activité anticholinestérasique mais plus réversible. Tableau clinique similaire aux organo-phosphorés bien que moins sévères et récupérant mieux. Pas de signes centraux car passent mal la barrière hémato-méningée.</p><p style="text-align: left;">Ex&nbsp;: Baygon</p><p style="text-align: left;">Traitement&nbsp;: injections d’atropine IV</p>
== Auteur(s) ==
== Auteur(s) ==


[[Utilisateur:Nanash|Shanan Khairi]], MD
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD
{{Modèle:Catégorie|Toxicologie}}
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Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 09:02

Les pesticides regroupent les :

INSECTICIDES ET ACARICIDES

RODENTICIDES

HERBICIDES

FONGICIDES

MOLLUSCICIDES

Organochlorés

Organophosphorés

Carbamates

Divers

Phosphure de Zn (= phosphore blanc)

Warfarine

Strychnine

Phytohormoses

Carbamates

Chlorophenol

Paraquat

Composés soufrés

Mercurils

Carbamates

Sn organique

 

Organo-chlorés

Ex : DDT (bannit en Europe, toujours utilisé en Afrique dans la lutte contre la malaria), HCH (lindane, retrouvé dans les bois anciennement traités).

Ce sont des polluants avec accumulation biologique (graisses) à bioconcentration au long de la chaîne trophique. Passent la barrière placentaire ! Très longue ½ vie (à maintien du risque et de la toxicité sur une longue période !) !

Clinique

  • Intoxication aiguë
    • SNC : crises épileptiformes (effet positif des antiE car augmentent la clearance des organo-chlorés), paresthésies de la face, céphalées, vertiges, tremor
    • Cancérigène : classe IIb de l’IARC
    • Dose létale pour un patient de 70kg : 3-30g de DDT, 7-15g de HCH
  • Intoxication chronique
    • Dermite allergique
    • Evolution possible vers la stéatose hépatique (puis vers la cirrhose ?)
    • Cancers ?
    • OMPK en cas d’exposition intra-utérine

Organo-phosphorés

Dérivés (esters) de l’acide phosphorique. Ex : sarin (cf attentat du métro de Tokyo). Produits extrêmement toxiques mais non persistants dans les sols.

Origines

  • Intoxications professionnelles (fermes, usages de pesticides)
  • Accidentelle (enfant++)
  • Tentatives de suicide

Pharmacologie

  • Lipophiles à entrée pulmonaire, digestive, cutanée, passent la barrière hématoméningée !!!
  • ½ vie de 2-4h par voie orale, de 9-15h par voie cutanée
  • Inhibent la cholinestérase et sa régénération est lente (1%/j) à nécessite ~70j pour réatteindre un taux satisfaisant
  • Inhibiteur de l’acétylcholinestérase ( (SN) et la pseudo-cholinestérase (foie, GR) à accumulation d’acétylcholine dans les synapses à d’abord : phase d’excitation à ensuite : blocage de la synapse (SNC, para et orthosympathique)

Clinique

! diagnostic difficile vu les effets multiples à importance d’une bonne anamnèse !

! inégalité face aux doses susceptibles d’entraîner une clinique, réactions hyperintenses possibles !

! possible contamination cutanée à précautions à la garde lors de l’examen clinique !

  • Signes fréquents (mais furtifs)
    • Myosis uni/bilatéral
    • Diminution de l’acuité visuelle
    • Restriction des champs visuels
  • Effets muscariniques
    • Sudation, salivation, bradycardie, hypoTA, myosis, bronchospasme, polyurie, hypersécrétions, wheezing, incontinence urinaire, céphalées, diarrhée, douleurs abdominales, OP
  • Effets nicotiniques
    • Fibrillation musculaire, faiblesse musculaire (parésie), tachycardie, HTA, pâleur
  • Effets centraux
    • Anxiété, vertiges, labilité émotionnelle, troubles du sommeil, cauchemars, dépression, diminution des ROT/ aréflexie

3 phases d’apparition des symptômes

  • Phase aiguë (qq min) : varie selon la voie d’entrée (respi/digestive/cutanée). La symptomatologie devient complète en qq min
  • Phase intermédiaire (1-4j) = phase nicotinique avec parésie musculaire ( ! parésie respiratoire) ++ face et nuque. Tt symptomatique. Bonne récupération
  • Phase tardive (1-3 sem) : effet dose-dépendant (lié à l’importance de l’exposition). Généralement séquelles. Deux types cliniques sont décris :
    • SNP : Polyneuropathie retardée (OPIND) : parésie, paresthésies à type de brûlures (++ distal aux MI), paralysie avec atrophie muscu, ataxie, troubles sensoriels +- polyurie et dysurie
    • SNC : Pathologie psycho-cognitive (COPIND) : confusion, somnolence, léthargie, anxiété, labilité émotionnelle, fatigue, irritabilité, troubles de la mémoire et de la concentration

Diagnostic

  • Dosage des métabolites urinaires (diakylphosphate), le plus sensible et spécifique mais rarement fait par les labos
  • Dosage  sanguin de l’activité de la pseudocholinestérase érythrocytaire… peu sensible (nécessite une baisse de > 15%)

Prise en charge thérapeutique

  • Décontamination cutanée ( !!! PROTECTIONS POUR LE PERSONNEL SOIGNANT : CONTAMINATION CUTANEE POSSIBLE !!!)
  • Traitement symptomatique si nécessaire (béta2mimétiques, réanimation CPR,…)
  • Injection d’atropine (2mg IV toutes les 10 min) + administration d’oximes (compétition avec les organo-phosphorés sur le site de fixation de l’acétylcholinestérase)
  • (injection de cholinestérase reste à valider)

En cas d’exposition professionnelle : écartement durant minimum 60j (pour retour à une activité enzymatique satisfaisante)

Jamais de morphiniques, de phénothiazides ou de succinylcholine !

Carbamates 

Ont également une activité anticholinestérasique mais plus réversible. Tableau clinique similaire aux organo-phosphorés bien que moins sévères et récupérant mieux. Pas de signes centraux car passent mal la barrière hémato-méningée.

Ex : Baygon

Traitement : injections d’atropine IV

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD