Infections de l'enfance à l'adolescence

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Infections du jeune enfant

 

Au cours de cette période, l’enfant présente de nombreuses infections respiratoires, le plus souvent d’origine virale (RSV[1], influenza, parainfluenza, metapneumovirus, …), mycoplasmique, et plus rarement bactérienne (pneumocoque, Haemophilus influenzae essentiellement). Un traitement symptomatique sera le plus souvent suffisant (à noter cependant que des infections sévères virales peuvent justifier une hospitalisation).

Otites et sinusites sont également fréquentes, et ne justifieront pas nécessairement une antibiothérapie en première intention !

Notons parmi les maladies d’enfance la coqueluche (causée par Bordetella pertussis), dont les cas pédiatriques surviennent le plus souvent soit chez des enfants non vaccinés, soit avant l’âge requis pour la vaccination (2 mois). Cette infection respiratoire haute est caractérisée par un tableau de toux paroxystique pouvant mener à un décès par asphyxie, et également des pneumonies. La protection vaccinale s’estompe avec l’âge et des infections frustres peuvent survenir chez des adultes vaccinés qui contamineront des enfants n’ayant pas encore été vaccinés ! Chez les sujets adultes vaccinés, la coqueluche se présente comme une toux quinteuse prolongée.

Traitement antibiotique de la coqueluche : premier choix, les macrolides (clarithromycine).

Les enfants en bas-âge présentent par ailleurs des infections des autres systèmes (voir cours de pédiatrie) à incidence plus élevée que chez l’adulte. On peut en retenir notamment très succinctement :

  • des infections urinaires pour lesquelles (si infection urinaire haute en particulier) il faut penser à exclure une anomalie congénitale du tractus urinaire
  • des ostéomyélites (proportionnellement beaucoup plus fréquentes que chez l’adulte) par voie hématogène (à germes divers dont S aureus, streptocoque b-hémolytique du groupe B, entérobactéries, Kingella, …)

Maladies éruptives de l’enfant

 

De nombreuses infections de la petite enfance s’accompagnent d’une éruption. Les caractéristiques de l’éruption et le tableau clinique associé permettent en général de faire le diagnostic différentiel. Parmi celles si, notamment, la rougeole, la rubéole, l’exanthème subit (roséole, due au HHV6), l’érythème infectieux (parvovirus B19) et la maladie de Kawasaki (probablement causée par des superantigènes de S aureus ou streptocoques). Elles seront étudiées en détail dans le cours de pédiatrie.

Notons cependant que :

  • ce diagnostic doit être évoqué devant un tableau clinique évocateur (voire un contexte épidémiologique) chez des patients adultes (et mener aux mesures prophylactiques ad hoc) (ex : rougeole !!)
  • le statut vaccinal des jeunes adultes doit être vérifié afin de combler les trous de vaccination et de leur éviter une infection potentiellement grave (rougeole), accompagnée de risques pour une grossesse (rubéole) ou – pour une maladie non éruptive (les oreillons sont essentiellement caractérisés par une parotidite) -  de risque de stérilité (orchite à virus ourlien).

 

La scarlatine :

Est une maladie éruptive causée par une infection (le plus souvent pharyngite) à streptocoque b-hémolytique du groupe A porteuse de toxine erythrogène. L’éruption est fine et grenue, à départ tronculaire, avec pâleur péribuccale, et signe de Pastia (accentuation aux plis). Elle se termine par une desquamation palmo-plantaire.

La varicelle :

La varicelle est une maladie éruptive vésiculeuse due au virus Herpes zoster. Elle est ubiquitaire et atteint 90% de la population avant l’âge de 10 ans. L’éruption est souvent le premier signe de la maladie, débute en général au niveau du tronc et s’étend en poussées successives sur tout le corps. La macule initiale évolue en quelques heures en vésicules, en 2 à 3 jours en croutes qui tombent après environ 1 semaine.

Bénigne dans la toute grande majorité des cas, elle se complique de :

  • surinfection des lésions cutanées
  • encéphalite
  • pneumonie virale, essentiellement chez les adultes, qu’elle conduit éventuellement en insuffisance respiratoire
  • varicelle congénitale

Les patients immunodéprimés développent des formes très sévères !!! (ex patient leucémique)

Après l’infection, le virus varicelleux reste latent dans les ganglions sensitifs. Il peut se réexprimer sous forme de zona, lésion cutanée limitée au dermatome d’un (le plus souvent) ou plusieurs ganglions. La distribution des cas de zona en fonction de l’âge suit une courbe bimodale, avec un premier pic dans la petite enfance, et ensuite dans l’âge adulte tardif. De surcroit, toute immunosuppression favorise la réactivation du virus sous forme d’un zona plus ou moins étendu.

Vaccin contre la varicelle : disponible en Belgique, mais pas encore recommandé de façon systématique.

 

Maladies rencontrées de l’enfance à l’entrée dans l’âge adulte

 

L’exposition aux risques infectieux est fortement liée aux paramètres épidémiologiques et socio-économiques du milieu dans lequel grandit l’enfant. Ainsi, si l’occurrence de la tuberculose est d’environ 10 cas par an / 100 000 habitants en Belgique, 50% à 70% de ces cas sont diagnostiqués chez des patients d’origine étrangère.

Les infections suivantes pourront survenir en fonction des risques d’exposition :

  • tuberculose
  • diphtérie (quasi uniquement importation)
  • toxoplasmose
  • hépatites virales

Deux infections virales sont associées à la petite enfance et l’adolescence (voir cours de virologie) :

  • infection par le CMV
  • infection par l’EBV (mononucléose)

Ces infections par des virus du groupe herpès sont caractérisées par la persistance du virus et la réactivation de l’infection en cas d’immunosuppression à l’âge adulte (avec des tableaux soit d’infections, soit de tumeurs, comme les PTLD[2] chez les patients transplantés).

Enfin, la fin de l’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte s’accompagne du début de l’activité sexuelle et des risques infectieux des IST.



[1] Virus respiratoire syncitial

[2] Post-transplant lymphoproliferative diseases

Auteur(s)

Pr Baudouin Byl, MD, PhD

(Mis en forme, revu et modifié par Dr Shanan Khairi, MD)