« Hypertension intracrânienne » : différence entre les versions

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= P(LCR) = P(IC) > 15 mmHg (200 mmH2O). Lorsque P(IC) > TA, le cerveau n'est plus irrigué (P(PC) = TA – P(IC)) → ischémie cérébrale massive, décès imminent. La P(IC) N est de 5-15 mmHg (max 140 mmH2O).
<p style="text-align: left">Une&nbsp;<b>hypertension intracrânienne</b> (HTIC) est définie comme une pression du [[Liquide céphalo-rachidien - principales anomalies|liquide céphalo-rachidien]] (P[LCR]) ou pression intracrânienne (P[IC]) au-dessus de 15 mmHg (= 200 mmH2O).</p><p style="text-align: left">Elle peut s'installer sur un mode aigu (constituant alors souvent une urgence médico-chirurgicale), sub-aigu ou chronique selon son étiologie (la première étant les trauma crâniens).</p><p style="text-align: left">Sa sémiologie est variable mais classiquement on décrit un <b>syndrome d'hypertension intracrânienne</b> comme l'association de céphalées, de vomissements et de troubles de la conscience.</p><p style="text-align: left">Son pronostic est conditionné par les phénomènes d'engagements (déplacements des structures cérébrales au travers des orifices intracrâniens déterminés par les structures osseuses et fibreuses) et d'ischémie. Lorsque la P(IC) se rapproche de la pression artérielle moyenne (PAM), la pression de perfusion cérébrale (P[PC]) risque de devenir insuffisante pour assurer un débit sanguin cérébral suffisant (P[PC] = PAM - P[IC]) → ischémie cérébrale massive, risque de décès imminent. La P(IC) normale est de 5 à 15 mmHg, la P(PC) est normalement supérieure à 50 mmHg.</p>
== Généralités et éléments de physiopathologie ==


&nbsp;


== GENERALITES ==
<p style="text-align: left">Trois volumes sont impliqués (le sang, le parenchyme cérébral et le liquide céphalo-rachidien), décrits par la loi de Monro-Kellie&nbsp;: V(IC) = constante = V(LCR) + V(sang) + V(parenchyme)</p>
=== Mesures de la pression intracrânienne P(IC)&nbsp; ===
<p style="text-align: left">La mesure de la P(IC) n'est pas nécessaire au diagnostic d'hypertension intracrânienne, hormis pour quelques cas difficiles. Son intérêt réside surtout dans la surveillance des hypertension intracrâniennes sévères. Il existe différentes méthodes&nbsp;:</p>
*Ponction lombaire (PL)&nbsp;: mesure de la P(LCR) par colonne de pression. Sa réalisation est dangereuse (risque de précipiter un engagement) et à n'envisager qu'après élimination d'un risque d'engagement (CT-scanner cérébral) et uniquement en cas de doute diagnostique.
*Enregistrements continus par&nbsp;:
**Capteurs intraparenchymateux ou intra-espaces sous-arachnoïdiens péricérébraux ou… Ces méthodes sont peu invasives.
**Cathétérisme des ventricules latéraux ou frontaux. Méthode très invasive (risque de lésion iatrogène et surtout infectieux) mais peu onéreuse et permettant également le drainage
<p style="text-align: left">On constate sur l'enregistrement physiologique de la P(IC) des:</p>
*saccades sur systoles cardiaques
*ondulations sur variations de la P(intra-thoracique) du fait de la respiration


&nbsp;
=== Mécanismes compensateurs ===
<p style="text-align: left">La toux, les manœuvres de Valsalva,… → augmentation de la P(IC) → il existe des mécanismes compensateurs afin d'éviter de tomber dans le coma à chacune de ces circonstances dans les conditions physiologiques. Ces mécanismes permettent également à l'organisme de compenser des situations pathologiques transitoires ou peu sévères afin de juguler une hypertension intracrânienne. Trois mécanismes sont considérés&nbsp;:</p>
*dilatation du sac méningé au niveau lombo-sacré
**quasi-instantané
**action de courte durée
*vasoconstriction (diminution du V(sang))
**rapide
**action de courte durée
*ouverture des valves à clapet des granulations de Pacchioni (diminution du V(LCR) par absorption veineuse)
**lent
**action de longue durée
{{Modèle:Thumbc|HTIC1.png|450px|Schéma de physiodynamique du liquide céphalo-rachidien (LCR)}}


3 compartiments sont impliqués : le sang, le parenchyme cérébral, le LCR.
=== Dépassement des mécanismes compensateurs et cercles vicieux de l'hypertension intracrânienne ===
<p style="text-align: left">Lorsqu'elle survient, l'hypertension intracrânienne induit divers phénomènes tendant à l'aggraver, ce qui, à son tour, amplifie ces phénomènes (cercles vicieux). Ces cercles vicieux s'additionnant, ils se précipitent et la symptomatologie évolue de plus en plus rapidement.</p>
{{Modèle:Thumbc|HTIC2.png|650px|Hypertension intracrânienne - physiopathologie et cercles vicieux}}


Loi de Monro-Kellie : V(IC) = Cste = V(LCR) + V(sang) + V(parenchyme)
== Etiopathogénies ==


&nbsp;
=== Augmentation du volume parenchymateux ===


#<u>MESURE DE LA P(IC)</u>
*'''œdème vasogénique'''&nbsp;: rupture de la barrière hémato-encéphalique (BHE) (sur trauma, tumeurs, inflammation,...) → transsudation plasmatique dans l'espace extracellulaire
*'''œdème cytotoxique''' = atteinte cellulaire (sur intoxications [CO,...], ischémie [accidents vasculaires cérébraux ischémiques,…]) → oedème intracellulaire puis passage en extracellulaire
*'''œdème osmotique'''&nbsp;: hypotonie plasmatique (existe dans des conditions normales&nbsp;: œdème physiologique matinal ou en cas de jeûne, survient également dans des conditions pathologiques&nbsp;: insuffisance rénale ou hépatique,…) → gonflement extracellulaire et astrocytaire
*'''solide''' (tumeurs)&nbsp;: l'augmentation de volume est le plus souvent très lente et donc généralement relativement compensée → rarement en cause seul (la symptomatologie est plus souvent due à un œdème secondaire, ++ cytotoxique).
<p style="text-align: left">Les causes d'œdème cérébral, combinant souvent plusieurs des mécanismes précédents, peuvent être:</p>
*locales&nbsp;: tumeurs, accidents vasculaires cérébraux (AVC), traumas,…
*générales&nbsp;: hypertension artérielle (HTA), rétention hydrosodée, toxémie, éclampsie, hyponatrémie, insuffisance hépatique, hypersécrétion d'hormone anti-diurétique (ADH),…


&nbsp;
=== Augmentation du volume du liquide céphalo-rachidien ===


Non nécessaire au diag, hormis pour qq cas difficiles. Intérêt dans la surveillance des HTIC sévères. Méthodes :
*'''augmentation de sécrétion (rare)'''&nbsp;sur tumeurs des plexus choroïdes
*'''diminution de l'absorption''' par
**obstacle à la circulation du liquide céphalo-rachidien (ex: tumeurs cérébelleuse comprimant le quatrième&nbsp;ventricule, hémorragies, œdème,…)
**défaut de fonctionnement des valves à clapet des granulations de Pacchioni (< phénomène inflammatoires < méningite, hémorragie sous-arachnoïdienne [HSA], post-traumatique [sur HSA post-traumatique ou cicatrisation de contusions corticales],…)


*PL : mesure par colonne de pression, mais dangereux, ssi après élimination d'un risque d'engagement (CT cérébral)
=== Augmentation du volume sanguin ===
*Enregistrements continus par :


o&nbsp;&nbsp; Capteurs intraparenchymateux/ intra-ESA péricérébraux/
*'''vasodilatation artério-capillaire'''&nbsp;sur hypertension artérielle +++, hypercapnie (→ hyperventiler le patient),…
*'''stase veineuse'''&nbsp;sur compression veineuse tumorale, augmentation de la P(intrathoracique,), thrombose veineuse cérébrale (TVC)
*'''Ruptures vasculaires''' intracrâniennes&nbsp;: traumas et accidents vasculaires cérébraux hémorragiques ou ischémiques secondairement hémorragiques


o&nbsp;&nbsp; Cathétérisme des ventricules latéraux ou frontaux, permet également le drainage
== Principales étiologies ==


On constate sur l'enregistrement physiologique de la P(IC) des:
*<u>'''Traumas crâniens graves (première&nbsp;cause, jusqu'à > 50% des HTIC)'''</u>
 
**Sur&nbsp;: hématome sous-dural (HSD) ou extra-dural (HED) ou intra-parenchymateux (HIC), œdème vasogénique et transformation hémorragique de contusions cérébrales, infarctus œdémateux, HSA, troubles de la circulation du LCR
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; saccades < systoles cardiaques
*'''<u>Tous les types d'accidents vasculaires cérébraux</u>'''&nbsp;(= première&nbsp;cause non traumatique, ++ hémorragies intraparenchymateuses >> hémorragies sous-arachnoïdiennes >>> accidents vasculaires cérébraux ischémiques > thromboses veineuses cérébrales)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; ondulations < variations de la P(intrathoracique) < respiration
 
&nbsp;
 
#<u>MECANISMES COMPENSATEURS</u>
 
&nbsp;
 
La toux/ manœuvres de Valsalva/… → augmentation de la P(IC) → risque de coma évité par existence de mécanismes compensateurs.
 
&nbsp;
 
3 mécanismes :
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; dilatation du sac méningé au niveau lombo-sacré
 
o&nbsp;&nbsp; instantané
 
o&nbsp;&nbsp; action de courte durée
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; vasoconstriction (diminution du V(sang))
 
o&nbsp;&nbsp; très rapide
 
o&nbsp;&nbsp; action de courte durée
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; ouverture des valves à clapet des granulations de Pacchioni (diminution du V(LCR) par absorption veineuse)
 
o&nbsp;&nbsp; lent
 
o&nbsp;&nbsp; action de longue durée
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Sécrétion cste (0,3 cc/min)
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Absorption passive, proportionnelle à la P(IC)
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
0,3
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
68
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
112
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
P(IC) (mmLCR)
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Q(LCR) (cc/min)
</div>
|}
 
&nbsp;
 
#<u>DEPASSEMENT DES MECANISMES COMPENSATEURS ET CERCLES VICIEUX DE L'HTIC</u>
 
&nbsp;
 
! s'additionnent → précipitation
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
HTIC (mécanismes compensateurs dépassés)
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Blocage des veines émissaires
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Augmentation de la résistance au flux sanguin
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Engagement avec compression du tronc cérébral
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Stase locale
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Anoxie tissulaire
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Œdème
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Baisse du Q cérébral
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Stimulation des centres bulbaires vasomoteurs
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Augmentation de la TA
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Œdème
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Dépression cardio-respi
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Hypoxie + hypercapnie
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Vasodilatation artério-capillaire
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Compression artérielle
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
ischémie
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Œdème cytotoxique
</div>
|}
 
== ETIOPATHOGENIES ==
 
&nbsp;
 
1. <u>AUGMENTATION DU V(PARENCHYME)</u>
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''œdème vasogénique''' = rupture de la BHE (<trauma/ tumeurs) → transsudation plasmatique dans l'espace extraC
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''œdème cytotoxique''' = atteinte cellulaire (< intoxs [CO] / ischémie [AVC,…]) → gonflement cellulaire puis passage en extraC
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''œdème osmotique''' = hypotonie plasmatique (< œdème physiologique matinal ou en cas de jeûne, pathos : IR, inssuffisance hépatique,…) → gonflement extraC et astrocytaire
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''solide''' (tumeurs) → l'augmentation de V est le plus souvent très lente et donc souvent +- compensée → rare
 
Les causes d'œdème cérébral (combinent svt plusieurs des mécanismes précédents) peuvent être:
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; locales : tumeurs, AVC, traumas,…
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; générales : HTA, rétention hydrosodée, toxémie, éclampsie, hypoNa, insuffisance hépatique, hypersécrétion d'ADH,…
 
&nbsp;
 
2. <u>AUGMENTATION DU V(LCR)</u>
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''augmentation de sécrétion (rare)''' < tumeurs des plexus choroïdes
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''diminution de l'absorption''' par
 
o&nbsp;&nbsp; obstacle à la circulation du LCR (ex: t+ cérébelleuse comprimant le 4<sup>ème</sup> ventricule, HH, œdème,…)
 
o&nbsp;&nbsp; défaut de fonctionnement des valves à clapet des granulations de Pacchioni (< phénomène inflammatoires < méningite, HH sous-arachnoïdienne, post-trauma [sur HSA post-trauma ou cicatrisation de contusions corticales],…)
 
&nbsp;
 
3. <u>AUGMENTATION DU V(SANG)</u>
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''vasodilatation artério-capillaire''' < HTA+++, hypercapnie (→ hyperventiler le patient!!),…
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; '''stase veineuse''' < compression veineuse tumorale, augmentation de la P(intrathoracique,…), TVC
 
&nbsp;
 
== PRINCIPALES ETIOLOGIES ==
 
&nbsp;
 
*'''<u>Traumas crâniens graves</u>''''''(1<sup>ère</sup> cause, jusqu'à > 50% des HTIC)'''
 
o&nbsp;&nbsp; Sur : HSD/ HED/ HIC, œdème vasogénique et transformation HH des contusions cérébrales, infarctus œdémateux, HSA, troubles de la circulation du LCR
 
*'''<u>Tous les types d'AVC</u>''' (= 1<sup>ère</sup> cause en dehors des traumas, ++ HIC >> HSA >>> AVC ischémiques)
*'''<u>Tumeurs</u>'''
*'''<u>Tumeurs</u>'''
 
**++ gliales malignes (rupture de la barrière hémato-encéphalique + œdème), tumeurs de la fosse postérieure (+ hydrocéphalie obstructive) et métastases
o&nbsp;&nbsp; ++ gliales malignes (rupture BHE + œdème) et tumeurs de la fosse post (hydrocéphalie obstructive). Parfois méningiomes (si œdème important) ou tumeurs intraventriculaires (! ++ obstruction intermittente !), métas,…
**Plus rarement des tumeurs bénignes&nbsp;: méningiomes (en cas d'œdème important) ou tumeurs intraventriculaires (++ obstruction intermittente&nbsp;!),…
 
*<u>Méningites, méningo-encéphalites, encéphalites, abcès cérébraux, thromboses veineuses cérébrales infectieuses</u>
*<u>Méningites, méningo-encéphalites, encéphalites, abcès cérébraux, TVC infectieuses</u>
*<u>Troubles de la circulation ou de la résorption du liquide céphalo-rachidien</u>
*<u>Troubles de la circulation/ résorption du LCR</u>
**Sur&nbsp;: décompensations de sténoses aqueducales ou de kystes arachnoïdiens (rupture sous-durale&nbsp;? hémorragie intrakystique&nbsp;?), hydrocéphalies communicantes associées à un myéloméningocèle, hydromes péricérébraux, hydrocéphalies obstructives (+++ sur lésions de la fosse postérieure)
 
o&nbsp;&nbsp; Sur : décompensations de sténoses aqueducales ou de kystes arachnoîdiens (rupture sous-durale ? HH intrakystique ?), hydrocéphalies communicantes associées à un myéloméningocèle, hydromes péricérébraux, hydrocéphalies obstructives (+++ sur lésions de la fosse post)
 
*<u>Hématomes sous-duraux chroniques</u>
*<u>Hématomes sous-duraux chroniques</u>
 
**Ils ne sont que rarement la cause d'une hypertension intracrânienne, ++ chez les jeunes (l'atrophie cérébrale habituelle chez les patients âgés permet de tolérer un volume important)
o&nbsp;&nbsp; Rarement cause d'HTIC, ++ chez les jeunes (l'atrophie cérébrale permet d'évacuer un V(LCR) important)
*<u>"Hypertension intracrânienne bénigne"</u>
 
**Physiopathologie incomprise. Expression généralement limitée à des manifestations&nbsp; ophtalmologiques ("bénin" est relatif&nbsp;: il existe un risque d'atrophie optique définitive). Diagnostic d'exclusion.
*<u>"HTIC bénigne"</u>
 
o&nbsp;&nbsp; Physiopathologie incomprise. Expression généralement limitée à des manifestations&nbsp; ophtalmologiques ("bénin" est relatif : risque d'atrophie optique définitive !). Diag d'exclusion.
 
*<u>Œdème cérébral aigu cérébroméningé</u> sur urgence hypertensive, devenu exceptionnel
*<u>Œdème cérébral aigu cérébroméningé</u> sur urgence hypertensive, devenu exceptionnel
*Diverses étiologies rares : troubles hydro-électriques, insuffisance hépatique, éclampsie, SIADH, compression veineuse&nbsp; tumorale,…
*Diverses étiologies rares&nbsp;: troubles hydro-électriques, insuffisance hépatique, éclampsie, syndrome de sécrétion inappropriée en hormone anti-diurétique (SIADH), compression veineuse&nbsp; tumorale,…


&nbsp;
== Clinique de l'hypertension intracrânienne ==


== CLINIQUE DE L'HTIC ==
=== Signes au stade d'HTIC compensée = urgence médicale ===
 
&nbsp;
 
#<u>SIGNES AU STADE D'HTIC COMPENSEE</u> = '''URGENCE MEDICALE'''
 
&nbsp;


*'''<u>Céphalées</u>'''
*'''<u>Céphalées</u>'''
 
**Fréquentes mais inconstantes&nbsp;!
o&nbsp;&nbsp; Fréquentes mais inconstantes !
**Caractères évocateurs (pas toujours présents&nbsp;!)&nbsp;:
 
***Survenant ++ en fin de nuit ou matinée, souvent intermittentes au début, aggravation sur quelques semaines, ++ fronto-orbitaires ou occipitales, pas de valeur localisatrice d'une éventuelle lésion
o&nbsp;&nbsp; Caractères évocateurs (pas toujours présents !) :
***Cédant au début aux antalgiques classiques mais devenant progressivement rebelles même aux morphiniques
 
***Soulagées par les vomissements, aggravées à l'effort et valsalva
·&nbsp; ++ fin de nuit/ matinales, svt intermittentes au début, aggravation sur quelques semaines, ++ fronto-orbitaire ou occipitale, pas de valeur localisatrice d'une éventuelle lésion
**Un caractère positionnel évoque une lésion intraventriculaire mobile
 
·&nbsp; Cèdant au début aux antalgiques classiques mais devenant progressivement rebelles même aux morphiniques
 
·&nbsp; Soulagées par les V+, aggravées à l'effort/ valsalva
 
o&nbsp;&nbsp; Un caractère positionnel évoque une lésion intraventriculaire mobile
 
*'''<u>Vomissements</u>'''
*'''<u>Vomissements</u>'''
 
**Classiquement en jets sans nausées
o&nbsp;&nbsp; Classiquement en jets sans nausées
**Signe parfois dominant (++ tumeurs de la fosse postérieure)
 
o&nbsp;&nbsp; Signe parfois dominant (++ tumeurs de la fosse post)
 
*'''<u>Troubles visuels</u>'''
*'''<u>Troubles visuels</u>'''
**++ diplopie horizontale par paralysie uni ou bilatérale du VI, pas de valeur localisatrice
**<span style="text-align: left">Rares atteintes du III en dehors d'engagement</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Exceptionnelles baisses d'acuité visuelle (AV). Risque de cécité définitive par atrophie optique en l'absence de correction</span>
**<span style="text-align: left">​</span><span style="text-align: left">Eclipses visuelles intermittentes plus fréquentes</span>
*Divers signes aspécifiques et peu sensibles&nbsp;: acouphènes uni ou bilatéraux, vertiges paroxystiques, irritabilité et troubles du comportement, manifestations vasomotrices cutanées (accès de pâleur ou de flush intense), poussées hypertensives ou de bradycardie


o&nbsp;&nbsp; ++ diplopie horizontale par paralysie uni/bilat du VI, pas de valeur localisatrice
=== Signes de décompensation de l'HTIC = urgence médico-chirurgicale ===
 
<p style="text-align: left">Risque de décès imminent → réévaluation diagnostique et thérapeutique régulière&nbsp;! '''Les signes d'engagements surviennent généralement selon une séquence déterminée. '''Lorsqu'ils surviennent isolément, sans progression stéréotypée, ils traduisent généralement une compression par un processus focal et non un engagement en cours.</p>
o&nbsp;&nbsp; Rares atteintes du III en dehors d'engagement
*'''<u>Signes paroxystiques des "crises anoxo-ischémiques"</u>''' (sur onde de pression spontanément résolutive > anoxie globale transitoire)
 
**<span style="text-align: left">Accès intermittents durant quelques minutes de&nbsp;: asthénie intense, troubles de la conscience avec hypotonie et trémulations sans mouvements cloniques, bradycardie, troubles respiratoires +- poussée hypertensive et flush facial</span>
o&nbsp;&nbsp; Exceptionnelles baisses d'AV. Risque de cécité définitive en l'absence de tt par atrophie optique
 
o&nbsp;&nbsp; Eclipses visuelles intermittentes plus fréquentes
 
*Divers signes moins spécifiques/ sensibles : acouphènes uni/bilat, vertiges paroxystiques, irritabilité et troubles du comportement/ caractère, manifestations vasomotrices cutanées (accès de pâleur ou de flush intense), poussées d'HTA/ bradycardie
 
&nbsp;
 
#<u>SIGNES DE DECOMPENSATION DE L'HTIC</u> = '''URGENCE MEDICO-CHIRURGICALE'''
 
&nbsp;
 
Risque de décès imminent → réévaluation diag et thérapeutique régulière ! '''Les signes d'engagements surviennent généralement selon une séquence déterminée. '''Lorsqu'ils surviennent isolément, sans progression stéréotypée, ils traduisent généralement une compression par un processus focal et non un engagement en cours.
 
*'''<u>Signes paroxystiques des "crises anoxo-ischémiques"</u>''' (sur onde de pression spontanément résolutive > anoxie globale)
 
o&nbsp;&nbsp; Accès intermittents durant qq min de : asthénie intense, troubles de la conscience avec hypotonie et trémulations sans mvts cloniques, bradycardie, troubles respis +- poussée HTA et flush facial
 
*'''<u>Signes d'engagement cingulaire</u>''' (= sous-falcoriel = sous la faux du cerveau)
*'''<u>Signes d'engagement cingulaire</u>''' (= sous-falcoriel = sous la faux du cerveau)
 
**<span style="text-align: left">Aggravation aspécifique du tableau clinique par compression de l'hémisphère controlatéral et des artères cérébrales antérieures</span>
o&nbsp;&nbsp; Aggravation aspécifique du tableau clinique par compression de l'hémisphère&nbsp; contro-lat et des art cérébrales ant
*'''<u>Signes d'engagement central</u>''' (= diencéphalique par l'incisure tentorielle, sur lésions hémisphériques bilatérales expansives) → "détérioration rostro-caudale"
 
**<u style="text-align: left">Stade de souffrance diencéphalique</u><span style="text-align: left">&nbsp;:</span>
*'''<u>Signes d'engagement central</u>''' (= diencéphalique par l'incisure tentorielle, sur lésions hémisphériques bilat expansives) → "détérioration rostro-caudale"
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Troubles de la vigilance évoluant de la somnolence au coma +- prurit du nez et région pubienne</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Hypertonie, réponse en décortication puis décérébration aux stimuli douloureux</span>
o&nbsp;&nbsp; <u>Stade de souffrance diencéphalique</u> :
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Episodes de troubles respiratoires (Cheynes-Stokes, pauses)</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Pupilles en myosis bilatéral avec réflexe photomoteur difficile à préciser</span>
·&nbsp; Troubles de la vigilance évoluant de la somnolence au coma +- prurit du nez/ région pubienne
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Stade de souffrance mésencéphalique</u><span style="text-align: left">&nbsp;:</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Coma avec réponse motrice en décérébration bilatérale</span>
·&nbsp; Hypertonie, réponse en décortication puis décérébration aux stimuli douloureux
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Troubles respiratoires (oscillations de Cheyne-Stokes ou polypnée)</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Pupilles intermédiaires aréactives</span>
·&nbsp; Episodes d'altérations respi (Cheynes-stokes, pauses)
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Altération du réflexe oculo-vestibulaire (réponse en déviation tonique lente du côté du stimulus)</span>
 
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Stade pontique</u><span style="text-align: left">&nbsp;:</span>
·&nbsp; Pupilles en myosis bilat avec réflexe photomoteur difficile à préciser
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Respiration rapide superficielle</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Pupilles intermédiaires aréactives</span>
o&nbsp;&nbsp; <u>Stade de souffrance mésencéphalique</u> :
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Abolition du réflexe oculo-vestibulaire, réactivité motrice diminuée, extrémités parfois flasques</span>
 
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Stade bulbaire</u><span style="text-align: left">&nbsp;:</span>
·&nbsp; Coma avec réponse motrice en décérébration bilat
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Bradypnée avec phases d'apnée et de gasping</span>
 
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Hypotension artérielle</span>
·&nbsp; Troubles respi (oscillations de Cheyne-Stokes ou polypnée)
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Mydriase bilatérale aréactive</span>
 
*'''<u>Signes d'engagement temporal</u>''' (= déplacement de T5 dans la partie latérale de l'incisure tentorielle)
·&nbsp; Pupilles intermédiaires aréactives
**<span style="text-align: left">Mydriase unilatérale avec réflexe photomoteur diminué puis aréflective (compression du III homolatéral)</span>
 
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Troubles de la conscience en aggravation rapide (compression du tronc)</span>
·&nbsp; Altération du réflexe oculo-vestibulaire (réponse en déviation tonique lente du côté du stimulus)
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Syndrome pyramidal&nbsp;: hémiparésie et/ ou hypertonie de décérébration controlatérale ou bilatérale (compression du tronc)</span>
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Stade pontique</u> :
 
·&nbsp; Respiration rapide superficielle
 
·&nbsp; Pupilles intermédiaires aréactives
 
·&nbsp; Abolition du réflexe oculo-vestibulaire, rréactivité motrice diminnuée, extrémités parfois flasques
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Stade bulbaire</u> :
 
·&nbsp; Bradypnée avec phases d'apnée et de gasping
 
·&nbsp; HypoTA
 
·&nbsp; Mydriase bilat aréactive
 
*'''<u>Signes d'engagement temporal</u>''' (= déplacement de T5 dans la partie lat de l'incisure tentorielle)
 
o&nbsp;&nbsp; Mydriase unilatérale avec réflexe photomoteur diminué puis aréflective (compression du III homolat)
 
o&nbsp;&nbsp; Troubles de la conscience en aggravation rapide (compression du tronc)
 
o&nbsp;&nbsp; Syndrome pyramidal : hémiparésie et/ ou hypertonie de décérébration contralat ou bilat (compression du tronc)
 
*'''<u>Signes d'engagement cérébelleux ascendant</u>'''
*'''<u>Signes d'engagement cérébelleux ascendant</u>'''
**<span style="text-align: left">Similaires à ceux de l'engagement temporal</span>
*'''<u>Signes d'engagement amygdalien</u>''' (= cérébelleux dans le trou occipital, ++ sur lésions de la fosse postérieures)
**<span style="text-align: left">Torticolis et crises toniques postérieures = contractures axiales en opsithotonos spontanées ou sur stimuli nociceptifs, durée brève, réversibles</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Disparition du réflexe nauséeux (= pharyngé) (compression des nerfs IX et X)</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Troubles de la déglutition (compression des nerfs IX et X)</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Vomissements</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Dépression cardio-respiratoire et vertiges (compression bulbaire)&nbsp;</span><span style="text-align: left">→ risque majeur de mort-subite par arrêt cardio-respiratoire</span>
<p style="text-align: left">En cas de survie, le risque d'apparition de '''<u>lésions ischémiques</u>''' est d'autant plus grand que le traitement est retardé.</p>
== Examens complémentaires ==
<p style="text-align: left">Le diagnostic est avant tout clinique&nbsp;! Le fond d'oeil (FO) présente peu d'intérêt dans l'HTIC aiguë&nbsp;!</p>
*<u>CT-scanner cérébral</u>&nbsp;: ++ pour diagnostic étiologique et évaluation des répercussions de l'HTIC (u'''n CT normal n'exclut pas une HTIC&nbsp;!''')
*<u>(angio)-IRM cérébrale</u>&nbsp;: peu d'intérêt en dehors de quelques rares préoccupations étiologiques (TVC, encéphalites, AVC ischémiques,…) et estimation des répercussions ischémiques de l'HTIC
*<u>EEG</u> à réaliser si manifestations paroxystiques → manifestations anoxo-ischémiques ou crises épileptiques&nbsp;?
*<u>Mesures de la P(IC)</u>&nbsp;: exceptionnellement nécessaires, en cas de forte suspicion clinique mais de CT-scanner négatif


o&nbsp;&nbsp; Similaires à ceux de l'engagement temporal
== Prise en charge thérapeutique - Traitements d'une HTIC aiguë ==
 
*'''<u>Signes d'engagement amygdalien</u>''' (= cérébelleux dans le trou occipital, ++ < lésions de la fosse post)
 
o&nbsp;&nbsp; Torticolis et crises toniques postérieures = contractures axiales en opsthotonos spontanées ou sur stimuli nociceptifs, durée brève, réversibles
 
o&nbsp;&nbsp; Disparition du réflexe nauséeux (= pharyngé) (compression des n. IX et X)
 
o&nbsp;&nbsp; Troubles de la déglutition (compression des n. IX et X)
 
o&nbsp;&nbsp; Vomissements
 
o&nbsp;&nbsp; Dépression cardio-respiratoire et vertiges (compression bulbaire)
 
→ risque majeur de mort-subite par arrêt cardio respi !!!!
 
&nbsp;
 
En cas de survie, le risque d'apparition de '''<u>lésions ischémiques</u>''' est d'autant plus grand que le tt est retardé.
 
&nbsp;
 
== EXAMENS COMPLEMENTAIRES ==
 
&nbsp;
 
! Le diag est avant tout clinique ! Le FO présente peu d'intérêt dans l'HTIC aiguë !
 
*<u>CT cérébral</u> : ++ pour diag étiologiques et évaluation des répercussions de l'HTIC ('''! Un CT N n'exclut pas une HTIC !''')
*<u>(angio)-IRM cérébrale</u> : peu d'intérêt en dehors de quelques rares préoccupations étiologiques (TVC, encéphalites, AVC ischémiques,…) et estimation des répercussions ischémiques de l'HTIC
*<u>EEG</u> à réaliser si manifestations paroxystiques → manifestations anoxo-ischémiques ou crises E ?
*<u>Mesures de la P(IC)</u> : exceptionnellement nécessaires, en cas de forte suspicion clinique mais de CT négatif
 
&nbsp;
 
== PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE D'UNE HTIC AIGUE ==
 
&nbsp;
 
*'''<u>Traitement médical symptomatique en urgence</u>''' :
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Position ½-assise</u> (drainage veineux) + <u>O2th pour Sat > 95%</u> (lutte contre l'ischémie)
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Restriction hydro-sodée modérée</u> : 25ml/kg/24h NaCl 0,9%
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Mannitol</u> (effet osmotique + vasoconstriction) 25% 0,5-1,5g/kg IV en 30 min toutes les 4-6h
 
·&nbsp; ! effet diurétique → surveillance iono !
 
·&nbsp; ! effet rebond !
 
·&nbsp; Éventuellement glycérol PO 1g/4h via sonde gastrique, pas d'effet rebond
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Furosémide</u> 40-80 mg IV 1x/ 4-6h
 
·&nbsp; Effet modéré mais potentialise le mannitol
 
o&nbsp;&nbsp; Hyperventilation (vasoconstriction) éventuellement via ventilation mécanique, but = P(CO2) ~30mmHg et PaO2 ~100mmHg
 
·&nbsp; ++ en cas d'hypercapnie
 
·&nbsp; Risque d'hypocapnie sévère → à utiliser ponctuellement en cas d'onde de pression menaçante
 
o&nbsp;&nbsp; Corticoïdes
 
·&nbsp; '''Classiquement indiqués en 1<sup>er</sup> choix pour les œdèmes tumoraux, les abcès cérébraux '''et certaines méningo-encéphalites
 
·&nbsp; '''Classiquement contre-indiqués si trauma crânien, généralement contre-indiqués en cas d'infections'''
 
o&nbsp;&nbsp; Contrôle prudent de la TA (ne pas compromettre la PPC !)
 
o&nbsp;&nbsp; Sédation si patient agité, antalgiques SN, neuroleptiques si troubles neurovégétatifs, prophylaxie antiE primaire ou secondaire selon la pathologie causale
 
o&nbsp;&nbsp; Barbituriques (diminution de la demande métabolique) : penthotal 30-100 mg/kg IV en 15 min puis 3mg/kg/h… risques d'hypoTA très délétères ! Traitement de 2<sup>ème</sup> ligne !
 
&nbsp;
 
*'''<u>Traitement neurochir symptomatique</u>''' :
 
o&nbsp;&nbsp; <u>Dérivation ventriculaire externe</u> (ou lombaire si absence de risque d'engagement) = méthode de 1<sup>ère</sup> intention, ++ si indication d'un monito P(IC) (cf infra)
 
·&nbsp; Pas de consensus, mais le plus svt débutée si P(IC) > 20-25 mmHg (<u>></u> 25 mmHg durant 2 min d'après Miller)
 
o&nbsp;&nbsp; Craniectomie, duroplastie, lobectomie,… techniques très délabrantes
 
·&nbsp; Généralement en 2<sup>ème</sup> intention (sauf '''en urgence si AVC sylvien malin/ cérébellleux compressif, engagement en cours,… à discuter au cas par cas''')
 
&nbsp;
 
*'''<u>Traitement étiologique</u>''' = l'idéal → MAP rapide ! Chir (évacuer un hématome, exérèse tumorale, traitement d'une hydrocéphalie aiguë, abcès… +- exérèse d'une zone infarcie) et/ ou med (TVC, thrombophlébites infectieuses, méningo-encéphalites, abcès,…)
 
&nbsp;
 
'''La décision d'un arrêt thérapeutique''' est particulièrement difficile dans un contexte aigu (impossibilité d'estimer correctement les chances de survie ou celles de séquelles sévères) et doit être décidée en concertation entre réanimateurs et neurochirs en fonction de la clinique, de sa vitesse et durée d'installation, des facilités d'intervention et des caractéristiques du patient ! En dehors des patients très débilités/ âgés, deux situations peuvent justifier un tel arrêt : une destruction cérébrale massive objectivée au CT ou l'existence d'une mydriase bilatérale aréfletive depuis plus de 3h sans régression après optimalisation hémodynamique et respiratoire. Les autres cas justifient un traitement médico-chir optimal, quitte à évaluer l'opportunité d'une décroissance thérapeutique une fois la phase aiguë passée ! '''La survenue d'une mydriase bilatérale aréflective n'est donc pas un motif automatique d'arrêt de surenchère thérapeutique !'''
 
&nbsp;
 
== SURVEILLANCE DE L'EVOLUTION DE L'HTIC ==
 
&nbsp;
 
*<u>Surveillance clinique</u> : diamètres pupillaires, variations de FC/TA, troubles vasomoteurs cutanés, diurèse, Glasgow-Liège. Détérioration objectivée → réaliser un CT-cérébral
 
o&nbsp;&nbsp; ! éviter les stimulations nociceptives/ sensorielles excessives (risque d'induction d'ondes lentes d'HTIC) !


*<u>CT-cérébral</u> : évolution des lésions, risques d'hydrocéphalie, signes d'engagement, signes d'œdème cérébral, volume ventriculaire


o&nbsp;&nbsp; ! risque de décompenser l'HTIC par la stimulation du transfert minimiser les contrôles systématiques en l'absence de détérioration clinique !
*'''<u>Traitement médical symptomatique en urgence</u>'''&nbsp;:
**<u style="text-align: left">Position ½-assise</u><span style="text-align: left">&nbsp;(favoriser le drainage veineux) + </span><u style="text-align: left">O2th pour Sat > 95%</u><span style="text-align: left">&nbsp;(lutte contre l'ischémie)</span>
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Restriction hydrosodée modérée</u><span style="text-align: left">&nbsp;: 25 ml/ kg/ 24 heures NaCl 0,9%</span>
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Mannitol</u><span style="text-align: left">&nbsp;(effet osmotique + vasoconstriction) 25% 0,5-1,5 g/ kg IV en 30 minutes toutes les 4-6 heures</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Effet diurétique → surveillance ionogramme&nbsp;!</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Effet rebond&nbsp;!</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Éventuellement glycérol PO 1g/ 4 heures via sonde gastrique, pas d'effet rebond</span>
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Furosémide</u><span style="text-align: left">&nbsp;40-80 mg IV 1x/ 4-6 heures</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Effet modéré mais potentialise le mannitol</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Hyperventilation (vasoconstriction) éventuellement via ventilation mécanique, but&nbsp;: P(CO2) ~30 mmHg et PaO2 ~100 mmHg</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">++ en cas d'hypercapnie</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Risque d'hypocapnie sévère → à utiliser ponctuellement en cas d'onde de pression menaçante</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Corticoïdes</span>
***<span style="text-align: left"></span>'''Classiquement indiqués en 1<sup>er</sup> choix pour les œdèmes tumoraux, les abcès cérébraux '''<span style="text-align: left">et certaines méningo-encéphalites (dans ce cas toujours sous couverture antibiotique et/ ou aciclovir)</span>
***<span style="text-align: left"></span>'''Classiquement contre-indiqués si trauma crânien, généralement contre-indiqués en cas d'infections'''
*<span style="text-align: left">Contrôle prudent de la TA (ne pas compromettre la PPC&nbsp;!)</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Sédation si patient agité, antalgiques si douleur, neuroleptiques si troubles neurovégétatifs, prophylaxie antiépileptique primaire ou secondaire selon la pathologie causale</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Barbituriques (diminution de la demande métabolique)&nbsp;: penthotal 30-100 mg/ kg IV en 15 minutes puis 3 mg/ kg/ heure… risques d'épisodes hypotensifs très délétères. Traitement de 2</span><sup style="text-align: left">ème&nbsp;</sup><span style="text-align: left">ligne&nbsp;!</span>
*<span style="text-align: left"></span>'''<u>Traitement neurochirurgical symptomatique</u>'''<span style="text-align: left">&nbsp;:</span>
**<span style="text-align: left"></span><u style="text-align: left">Dérivation ventriculaire externe</u><span style="text-align: left">&nbsp;(ou lombaire si absence de risque d'engagement) = méthode de 1</span><sup style="text-align: left">ère</sup><span style="text-align: left">intention, ++ si indication d'un monito P(IC) (cf infra)</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Pas de consensus, mais le plus souvent débutée si P(IC) > 20-25 mmHg (</span><u style="text-align: left">></u><span style="text-align: left">&nbsp;25 mmHg durant 2 minutes d'après Miller)</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Craniectomie, duroplastie, lobectomie,… techniques très délabrantes</span>
***<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">Généralement en 2</span><sup style="text-align: left">ème</sup><span style="text-align: left">intention (sauf </span>'''en urgence si AVC sylvien malin ou cérébelleux compressif, engagement en cours,… à discuter [rapidement] au cas par cas'''<span style="text-align: left">)</span>
*<span style="text-align: left"></span>'''<u>Traitement étiologique</u>'''<span style="text-align: left">&nbsp;= l'idéal bilan rapide&nbsp;! Chirurgie (évacuer un hématome, exérèse tumorale, traitement d'une hydrocéphalie aiguë, abcès… +- exérèse d'une zone infarcie) et/ ou médical (TVC, thrombophlébites infectieuses, méningo-encéphalites, abcès,…)</span>
<p style="text-align: left">'''La décision d'un arrêt thérapeutique''' est particulièrement difficile dans un contexte aigu (impossibilité d'estimer correctement les chances de survie ou celles de séquelles sévères) et doit être décidée en concertation entre réanimateurs (responsabilité médicale) et neurochirurgiens (responsabilité chirurgicale) en fonction de la clinique, de sa vitesse et durée d'installation, des facilités d'intervention et des caractéristiques du patient&nbsp;! En dehors des patients très débilités ou âgés, deux situations peuvent justifier un tel arrêt&nbsp;: une destruction cérébrale massive objectivée à l'imagerie ou l'existence d'une mydriase bilatérale aréflective depuis plus de 3 heures sans régression après optimalisation hémodynamique et respiratoire. Les autres cas justifient un traitement médico-chirurgical optimal, quitte à évaluer l'opportunité d'une décroissance thérapeutique une fois la phase aiguë passée.&nbsp;'''La survenue d'une mydriase bilatérale aréflectique n'est donc pas un motif automatique d'arrêt de surenchère thérapeutique&nbsp;!'''</p>
== Surveillance de l'évolution de l'HTIC aiguë ==


*<u>Monitoring de la P(IC)</u> : indications variant selon la pathologie causale et la vitesse d'installation de l'HTIC mais de façon générale (recommandations pour le trauma crânien grave), elle est indiquée si :
*<u>Surveillance clinique</u>&nbsp;: diamètres pupillaires, variation des paramètres physiologiques, troubles vasomoteurs cutanés, diurèse, [[Score de Glasgow-Liège|score de Glasgow]]. En cas de détérioration objectivée sans explication général → réaliser un CT-scanner cérébral
**<span style="text-align: left">Eviter les stimulations nociceptives et sensorielles inutiles (risque d'induction d'ondes lentes d'HTIC)&nbsp;!</span>
*<u>CT-scanner cérébral</u>&nbsp;: évolution des lésions, risques d'hydrocéphalie, signes d'engagement, signes d'œdème cérébral, volume ventriculaire
**<span style="text-align: left">Risque de décompenser l'HTIC par la stimulation du transfert → minimiser les contrôles (toujours s'interroger sur le bénéfice attendu de l'examen → pas de contrôle "systématique") en l'absence de dégradation clinique&nbsp;!</span>
*<u>Monitoring de la P(IC)</u>&nbsp;: indications variant selon la pathologie causale et la vitesse d'installation de l'HTIC mais de façon générale (recommandations démontrées bénéfiques pour le trauma crânien grave, il n'y a pas d'evidence quant aux autres situations), elle est indiquée si&nbsp;:
**<span style="text-align: left">CT-scanner cérébral anormal et Glasgow </span><u style="text-align: left"><</u><span style="text-align: left">&nbsp;8 après prise en charge intensive adaptée</span>
**<span style="text-align: left"></span><span style="text-align: left">CT-scanner cérébral normal mais score de Glasgow <u><</u> 8 + 2 ou 3 items parmi&nbsp;: âge > 40 ans, réactivité motrice non adaptée aux stimuli nociceptifs, tension artérielle systolique inférieure à 90 mmHg</span>


o&nbsp;&nbsp; CT anormal et Glasgow <u><</u> 8 après prise en charge réa
== Auteur(s) ==


o&nbsp;&nbsp; CT normal mais 2 ou 3 items parmi : âge > 40 ans, réactivité motrice non adaptée aux stimuli nociceptifs, TAS < 90 mmHg
Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD


&nbsp;
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Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 12:43

Une hypertension intracrânienne (HTIC) est définie comme une pression du liquide céphalo-rachidien (P[LCR]) ou pression intracrânienne (P[IC]) au-dessus de 15 mmHg (= 200 mmH2O).

Elle peut s'installer sur un mode aigu (constituant alors souvent une urgence médico-chirurgicale), sub-aigu ou chronique selon son étiologie (la première étant les trauma crâniens).

Sa sémiologie est variable mais classiquement on décrit un syndrome d'hypertension intracrânienne comme l'association de céphalées, de vomissements et de troubles de la conscience.

Son pronostic est conditionné par les phénomènes d'engagements (déplacements des structures cérébrales au travers des orifices intracrâniens déterminés par les structures osseuses et fibreuses) et d'ischémie. Lorsque la P(IC) se rapproche de la pression artérielle moyenne (PAM), la pression de perfusion cérébrale (P[PC]) risque de devenir insuffisante pour assurer un débit sanguin cérébral suffisant (P[PC] = PAM - P[IC]) → ischémie cérébrale massive, risque de décès imminent. La P(IC) normale est de 5 à 15 mmHg, la P(PC) est normalement supérieure à 50 mmHg.

Généralités et éléments de physiopathologie

Trois volumes sont impliqués (le sang, le parenchyme cérébral et le liquide céphalo-rachidien), décrits par la loi de Monro-Kellie : V(IC) = constante = V(LCR) + V(sang) + V(parenchyme)

Mesures de la pression intracrânienne P(IC) 

La mesure de la P(IC) n'est pas nécessaire au diagnostic d'hypertension intracrânienne, hormis pour quelques cas difficiles. Son intérêt réside surtout dans la surveillance des hypertension intracrâniennes sévères. Il existe différentes méthodes :

  • Ponction lombaire (PL) : mesure de la P(LCR) par colonne de pression. Sa réalisation est dangereuse (risque de précipiter un engagement) et à n'envisager qu'après élimination d'un risque d'engagement (CT-scanner cérébral) et uniquement en cas de doute diagnostique.
  • Enregistrements continus par :
    • Capteurs intraparenchymateux ou intra-espaces sous-arachnoïdiens péricérébraux ou… Ces méthodes sont peu invasives.
    • Cathétérisme des ventricules latéraux ou frontaux. Méthode très invasive (risque de lésion iatrogène et surtout infectieux) mais peu onéreuse et permettant également le drainage

On constate sur l'enregistrement physiologique de la P(IC) des:

  • saccades sur systoles cardiaques
  • ondulations sur variations de la P(intra-thoracique) du fait de la respiration

Mécanismes compensateurs

La toux, les manœuvres de Valsalva,… → augmentation de la P(IC) → il existe des mécanismes compensateurs afin d'éviter de tomber dans le coma à chacune de ces circonstances dans les conditions physiologiques. Ces mécanismes permettent également à l'organisme de compenser des situations pathologiques transitoires ou peu sévères afin de juguler une hypertension intracrânienne. Trois mécanismes sont considérés :

  • dilatation du sac méningé au niveau lombo-sacré
    • quasi-instantané
    • action de courte durée
  • vasoconstriction (diminution du V(sang))
    • rapide
    • action de courte durée
  • ouverture des valves à clapet des granulations de Pacchioni (diminution du V(LCR) par absorption veineuse)
    • lent
    • action de longue durée
Schéma de physiodynamique du liquide céphalo-rachidien (LCR)

Schéma de physiodynamique du liquide céphalo-rachidien (LCR)

Dépassement des mécanismes compensateurs et cercles vicieux de l'hypertension intracrânienne

Lorsqu'elle survient, l'hypertension intracrânienne induit divers phénomènes tendant à l'aggraver, ce qui, à son tour, amplifie ces phénomènes (cercles vicieux). Ces cercles vicieux s'additionnant, ils se précipitent et la symptomatologie évolue de plus en plus rapidement.

Hypertension intracrânienne - physiopathologie et cercles vicieux

Hypertension intracrânienne - physiopathologie et cercles vicieux

Etiopathogénies

Augmentation du volume parenchymateux

  • œdème vasogénique : rupture de la barrière hémato-encéphalique (BHE) (sur trauma, tumeurs, inflammation,...) → transsudation plasmatique dans l'espace extracellulaire
  • œdème cytotoxique = atteinte cellulaire (sur intoxications [CO,...], ischémie [accidents vasculaires cérébraux ischémiques,…]) → oedème intracellulaire puis passage en extracellulaire
  • œdème osmotique : hypotonie plasmatique (existe dans des conditions normales : œdème physiologique matinal ou en cas de jeûne, survient également dans des conditions pathologiques : insuffisance rénale ou hépatique,…) → gonflement extracellulaire et astrocytaire
  • solide (tumeurs) : l'augmentation de volume est le plus souvent très lente et donc généralement relativement compensée → rarement en cause seul (la symptomatologie est plus souvent due à un œdème secondaire, ++ cytotoxique).

Les causes d'œdème cérébral, combinant souvent plusieurs des mécanismes précédents, peuvent être:

  • locales : tumeurs, accidents vasculaires cérébraux (AVC), traumas,…
  • générales : hypertension artérielle (HTA), rétention hydrosodée, toxémie, éclampsie, hyponatrémie, insuffisance hépatique, hypersécrétion d'hormone anti-diurétique (ADH),…

Augmentation du volume du liquide céphalo-rachidien

  • augmentation de sécrétion (rare) sur tumeurs des plexus choroïdes
  • diminution de l'absorption par
    • obstacle à la circulation du liquide céphalo-rachidien (ex: tumeurs cérébelleuse comprimant le quatrième ventricule, hémorragies, œdème,…)
    • défaut de fonctionnement des valves à clapet des granulations de Pacchioni (< phénomène inflammatoires < méningite, hémorragie sous-arachnoïdienne [HSA], post-traumatique [sur HSA post-traumatique ou cicatrisation de contusions corticales],…)

Augmentation du volume sanguin

  • vasodilatation artério-capillaire sur hypertension artérielle +++, hypercapnie (→ hyperventiler le patient),…
  • stase veineuse sur compression veineuse tumorale, augmentation de la P(intrathoracique,…), thrombose veineuse cérébrale (TVC)
  • Ruptures vasculaires intracrâniennes : traumas et accidents vasculaires cérébraux hémorragiques ou ischémiques secondairement hémorragiques

Principales étiologies

  • Traumas crâniens graves (première cause, jusqu'à > 50% des HTIC)
    • Sur : hématome sous-dural (HSD) ou extra-dural (HED) ou intra-parenchymateux (HIC), œdème vasogénique et transformation hémorragique de contusions cérébrales, infarctus œdémateux, HSA, troubles de la circulation du LCR
  • Tous les types d'accidents vasculaires cérébraux (= première cause non traumatique, ++ hémorragies intraparenchymateuses >> hémorragies sous-arachnoïdiennes >>> accidents vasculaires cérébraux ischémiques > thromboses veineuses cérébrales)
  • Tumeurs
    • ++ gliales malignes (rupture de la barrière hémato-encéphalique + œdème), tumeurs de la fosse postérieure (+ hydrocéphalie obstructive) et métastases
    • Plus rarement des tumeurs bénignes : méningiomes (en cas d'œdème important) ou tumeurs intraventriculaires (++ obstruction intermittente !),…
  • Méningites, méningo-encéphalites, encéphalites, abcès cérébraux, thromboses veineuses cérébrales infectieuses
  • Troubles de la circulation ou de la résorption du liquide céphalo-rachidien
    • Sur : décompensations de sténoses aqueducales ou de kystes arachnoïdiens (rupture sous-durale ? hémorragie intrakystique ?), hydrocéphalies communicantes associées à un myéloméningocèle, hydromes péricérébraux, hydrocéphalies obstructives (+++ sur lésions de la fosse postérieure)
  • Hématomes sous-duraux chroniques
    • Ils ne sont que rarement la cause d'une hypertension intracrânienne, ++ chez les jeunes (l'atrophie cérébrale habituelle chez les patients âgés permet de tolérer un volume important)
  • "Hypertension intracrânienne bénigne"
    • Physiopathologie incomprise. Expression généralement limitée à des manifestations  ophtalmologiques ("bénin" est relatif : il existe un risque d'atrophie optique définitive). Diagnostic d'exclusion.
  • Œdème cérébral aigu cérébroméningé sur urgence hypertensive, devenu exceptionnel
  • Diverses étiologies rares : troubles hydro-électriques, insuffisance hépatique, éclampsie, syndrome de sécrétion inappropriée en hormone anti-diurétique (SIADH), compression veineuse  tumorale,…

Clinique de l'hypertension intracrânienne

Signes au stade d'HTIC compensée = urgence médicale

  • Céphalées
    • Fréquentes mais inconstantes !
    • Caractères évocateurs (pas toujours présents !) :
      • Survenant ++ en fin de nuit ou matinée, souvent intermittentes au début, aggravation sur quelques semaines, ++ fronto-orbitaires ou occipitales, pas de valeur localisatrice d'une éventuelle lésion
      • Cédant au début aux antalgiques classiques mais devenant progressivement rebelles même aux morphiniques
      • Soulagées par les vomissements, aggravées à l'effort et valsalva
    • Un caractère positionnel évoque une lésion intraventriculaire mobile
  • Vomissements
    • Classiquement en jets sans nausées
    • Signe parfois dominant (++ tumeurs de la fosse postérieure)
  • Troubles visuels
    • ++ diplopie horizontale par paralysie uni ou bilatérale du VI, pas de valeur localisatrice
    • Rares atteintes du III en dehors d'engagement
    • Exceptionnelles baisses d'acuité visuelle (AV). Risque de cécité définitive par atrophie optique en l'absence de correction
    • Eclipses visuelles intermittentes plus fréquentes
  • Divers signes aspécifiques et peu sensibles : acouphènes uni ou bilatéraux, vertiges paroxystiques, irritabilité et troubles du comportement, manifestations vasomotrices cutanées (accès de pâleur ou de flush intense), poussées hypertensives ou de bradycardie

Signes de décompensation de l'HTIC = urgence médico-chirurgicale

Risque de décès imminent → réévaluation diagnostique et thérapeutique régulière ! Les signes d'engagements surviennent généralement selon une séquence déterminée. Lorsqu'ils surviennent isolément, sans progression stéréotypée, ils traduisent généralement une compression par un processus focal et non un engagement en cours.

  • Signes paroxystiques des "crises anoxo-ischémiques" (sur onde de pression spontanément résolutive > anoxie globale transitoire)
    • Accès intermittents durant quelques minutes de : asthénie intense, troubles de la conscience avec hypotonie et trémulations sans mouvements cloniques, bradycardie, troubles respiratoires +- poussée hypertensive et flush facial
  • Signes d'engagement cingulaire (= sous-falcoriel = sous la faux du cerveau)
    • Aggravation aspécifique du tableau clinique par compression de l'hémisphère controlatéral et des artères cérébrales antérieures
  • Signes d'engagement central (= diencéphalique par l'incisure tentorielle, sur lésions hémisphériques bilatérales expansives) → "détérioration rostro-caudale"
    • Stade de souffrance diencéphalique :
      • Troubles de la vigilance évoluant de la somnolence au coma +- prurit du nez et région pubienne
      • Hypertonie, réponse en décortication puis décérébration aux stimuli douloureux
      • Episodes de troubles respiratoires (Cheynes-Stokes, pauses)
      • Pupilles en myosis bilatéral avec réflexe photomoteur difficile à préciser
    • Stade de souffrance mésencéphalique :
      • Coma avec réponse motrice en décérébration bilatérale
      • Troubles respiratoires (oscillations de Cheyne-Stokes ou polypnée)
      • Pupilles intermédiaires aréactives
      • Altération du réflexe oculo-vestibulaire (réponse en déviation tonique lente du côté du stimulus)
    • Stade pontique :
      • Respiration rapide superficielle
      • Pupilles intermédiaires aréactives
      • Abolition du réflexe oculo-vestibulaire, réactivité motrice diminuée, extrémités parfois flasques
    • Stade bulbaire :
      • Bradypnée avec phases d'apnée et de gasping
      • Hypotension artérielle
      • Mydriase bilatérale aréactive
  • Signes d'engagement temporal (= déplacement de T5 dans la partie latérale de l'incisure tentorielle)
    • Mydriase unilatérale avec réflexe photomoteur diminué puis aréflective (compression du III homolatéral)
    • Troubles de la conscience en aggravation rapide (compression du tronc)
    • Syndrome pyramidal : hémiparésie et/ ou hypertonie de décérébration controlatérale ou bilatérale (compression du tronc)
  • Signes d'engagement cérébelleux ascendant
    • Similaires à ceux de l'engagement temporal
  • Signes d'engagement amygdalien (= cérébelleux dans le trou occipital, ++ sur lésions de la fosse postérieures)
    • Torticolis et crises toniques postérieures = contractures axiales en opsithotonos spontanées ou sur stimuli nociceptifs, durée brève, réversibles
    • Disparition du réflexe nauséeux (= pharyngé) (compression des nerfs IX et X)
    • Troubles de la déglutition (compression des nerfs IX et X)
    • Vomissements
    • Dépression cardio-respiratoire et vertiges (compression bulbaire) → risque majeur de mort-subite par arrêt cardio-respiratoire

En cas de survie, le risque d'apparition de lésions ischémiques est d'autant plus grand que le traitement est retardé.

Examens complémentaires

Le diagnostic est avant tout clinique ! Le fond d'oeil (FO) présente peu d'intérêt dans l'HTIC aiguë !

  • CT-scanner cérébral : ++ pour diagnostic étiologique et évaluation des répercussions de l'HTIC (un CT normal n'exclut pas une HTIC !)
  • (angio)-IRM cérébrale : peu d'intérêt en dehors de quelques rares préoccupations étiologiques (TVC, encéphalites, AVC ischémiques,…) et estimation des répercussions ischémiques de l'HTIC
  • EEG à réaliser si manifestations paroxystiques → manifestations anoxo-ischémiques ou crises épileptiques ?
  • Mesures de la P(IC) : exceptionnellement nécessaires, en cas de forte suspicion clinique mais de CT-scanner négatif

Prise en charge thérapeutique - Traitements d'une HTIC aiguë

  • Traitement médical symptomatique en urgence :
    • Position ½-assise (favoriser le drainage veineux) + O2th pour Sat > 95% (lutte contre l'ischémie)
    • Restriction hydrosodée modérée : 25 ml/ kg/ 24 heures NaCl 0,9%
    • Mannitol (effet osmotique + vasoconstriction) 25% 0,5-1,5 g/ kg IV en 30 minutes toutes les 4-6 heures
      • Effet diurétique → surveillance ionogramme !
      • Effet rebond !
      • Éventuellement glycérol PO 1g/ 4 heures via sonde gastrique, pas d'effet rebond
    • Furosémide 40-80 mg IV 1x/ 4-6 heures
      • Effet modéré mais potentialise le mannitol
    • Hyperventilation (vasoconstriction) éventuellement via ventilation mécanique, but : P(CO2) ~30 mmHg et PaO2 ~100 mmHg
      • ++ en cas d'hypercapnie
      • Risque d'hypocapnie sévère → à utiliser ponctuellement en cas d'onde de pression menaçante
    • Corticoïdes
      • Classiquement indiqués en 1er choix pour les œdèmes tumoraux, les abcès cérébraux et certaines méningo-encéphalites (dans ce cas toujours sous couverture antibiotique et/ ou aciclovir)
      • Classiquement contre-indiqués si trauma crânien, généralement contre-indiqués en cas d'infections
  • Contrôle prudent de la TA (ne pas compromettre la PPC !)
    • Sédation si patient agité, antalgiques si douleur, neuroleptiques si troubles neurovégétatifs, prophylaxie antiépileptique primaire ou secondaire selon la pathologie causale
    • Barbituriques (diminution de la demande métabolique) : penthotal 30-100 mg/ kg IV en 15 minutes puis 3 mg/ kg/ heure… risques d'épisodes hypotensifs très délétères. Traitement de 2ème ligne !
  • Traitement neurochirurgical symptomatique :
    • Dérivation ventriculaire externe (ou lombaire si absence de risque d'engagement) = méthode de 1èreintention, ++ si indication d'un monito P(IC) (cf infra)
      • Pas de consensus, mais le plus souvent débutée si P(IC) > 20-25 mmHg (> 25 mmHg durant 2 minutes d'après Miller)
    • Craniectomie, duroplastie, lobectomie,… techniques très délabrantes
      • Généralement en 2èmeintention (sauf en urgence si AVC sylvien malin ou cérébelleux compressif, engagement en cours,… à discuter [rapidement] au cas par cas)
  • Traitement étiologique = l'idéal → bilan rapide ! Chirurgie (évacuer un hématome, exérèse tumorale, traitement d'une hydrocéphalie aiguë, abcès… +- exérèse d'une zone infarcie) et/ ou médical (TVC, thrombophlébites infectieuses, méningo-encéphalites, abcès,…)

La décision d'un arrêt thérapeutique est particulièrement difficile dans un contexte aigu (impossibilité d'estimer correctement les chances de survie ou celles de séquelles sévères) et doit être décidée en concertation entre réanimateurs (responsabilité médicale) et neurochirurgiens (responsabilité chirurgicale) en fonction de la clinique, de sa vitesse et durée d'installation, des facilités d'intervention et des caractéristiques du patient ! En dehors des patients très débilités ou âgés, deux situations peuvent justifier un tel arrêt : une destruction cérébrale massive objectivée à l'imagerie ou l'existence d'une mydriase bilatérale aréflective depuis plus de 3 heures sans régression après optimalisation hémodynamique et respiratoire. Les autres cas justifient un traitement médico-chirurgical optimal, quitte à évaluer l'opportunité d'une décroissance thérapeutique une fois la phase aiguë passée. La survenue d'une mydriase bilatérale aréflectique n'est donc pas un motif automatique d'arrêt de surenchère thérapeutique !

Surveillance de l'évolution de l'HTIC aiguë

  • Surveillance clinique : diamètres pupillaires, variation des paramètres physiologiques, troubles vasomoteurs cutanés, diurèse, score de Glasgow. En cas de détérioration objectivée sans explication général → réaliser un CT-scanner cérébral
    • Eviter les stimulations nociceptives et sensorielles inutiles (risque d'induction d'ondes lentes d'HTIC) !
  • CT-scanner cérébral : évolution des lésions, risques d'hydrocéphalie, signes d'engagement, signes d'œdème cérébral, volume ventriculaire
    • Risque de décompenser l'HTIC par la stimulation du transfert → minimiser les contrôles (toujours s'interroger sur le bénéfice attendu de l'examen → pas de contrôle "systématique") en l'absence de dégradation clinique !
  • Monitoring de la P(IC) : indications variant selon la pathologie causale et la vitesse d'installation de l'HTIC mais de façon générale (recommandations démontrées bénéfiques pour le trauma crânien grave, il n'y a pas d'evidence quant aux autres situations), elle est indiquée si :
    • CT-scanner cérébral anormal et Glasgow < 8 après prise en charge intensive adaptée
    • CT-scanner cérébral normal mais score de Glasgow < 8 + 2 ou 3 items parmi : âge > 40 ans, réactivité motrice non adaptée aux stimuli nociceptifs, tension artérielle systolique inférieure à 90 mmHg

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD