« Céphalées et facialgies (sub)-aiguës » : différence entre les versions

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<p style="text-align: left">Les '''céphalées''' ("maux de tête") et '''facialgies (sub)-aiguës''' constituent environ 5% des motifs d'admission aux urgences bien que leurs causes les plus fréquentes ne relèvent pas de l'urgence : contractures musculaires, accès d'une céphalée chronique, infections virales.</p><p style="text-align: left">Tout l'enjeu est d'identifier parmi les patients ceux devant bénéficier d'un bilan complémentaire afin d'exclure une pathologie urgente. Une céphalée "explosive", des signes méningés, un déficit focal, des troubles de la conscience, une confusion ou agitation, un œdème papillaire au fonds d'oeil (FO), doivent toujours faire évoquer une urgence jusqu'à preuve du contraire.</p>
==Attitude schématique en urgence==
<p style="text-align: center">[[File:Céphalées.png|Céphalées aiguës]]</p><p style="text-align: center">[[File:Céphalées2.png|Céphalées aiguës]]</p>
==Quelques tableaux cliniques évocateurs==
<p style="text-align: left">'''<u>Certaines présentations cliniques sont très évocatrices d'une étiologie donnée :</u>'''</p>
*Céphalée aiguë + parésie oculomotrice (POM) du III → hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) sur anévrisme&nbsp;? Tumeur&nbsp;?
*Céphalo-facialgie + parésie oculomotrice +- ptose et/ ou chemosis → atteinte de la loge caverneuse (thrombose veineuse cérébrale [TVC] ?)&nbsp;?
*Céphalées aiguës après un effort ou valsalva ou coït → hémorragie sous-arachnoïdienne ? Rupture d'un cavernome ou d'une malformation artério-veineuse (MAV)&nbsp;?
*Céphalées aiguës + traitement anticoagulant → accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique&nbsp;?
*Céphalo-facialgie aiguë chez tout patient de plus de 50 ans ou présentant des artères temporales indurées ou douloureuses à la palpation ou signes récents d'atteintes systémiques ou diminution de l'acuité visuelle ou céphalée à prédominance temporale avec hyperesthésie → maladie de Horton&nbsp;?
*Céphalo-facialgie aiguë + Claude-Bernard-Horner → Dissection carotidienne&nbsp;? Atteinte de la loge caverneuse&nbsp;?
*Céphalée sub-aiguë + autre signe d'hypertension intracrânienne (HTIC) ou crise épileptique ou déficit neurologique non focal → thrombose veineuse cérébrale ? Tumeur&nbsp;? Encéphalopathie hypertensive ou toxico-métabolique&nbsp;?
*Céphalée aiguë centrée sur l'orbite + diminution unilatérale de l'acuité visuelle +- mydriase unilatérale → Glaucome aigu&nbsp;? (les occlusions vasculaires rétiniennes sont classiquement indolores), névrite optique&nbsp;?
*Céphalées aiguës + fièvre en l'absence de foyer évident ou autres signes méningés → méningite ou encéphalite&nbsp;?
*Notion d'une céphalée (sub)-aiguë + troubles de la conscience ou confusion ou mydriase unilatérale ou myosis bilatéral → exclure avant tout une HTIC en décompensation → exclure ensuite les AVC, méningites, encéphalites, abcès cérébraux, encéphalopathies hypertensives et toxico-métaboliques
*Céphalée aiguë + hypertension artérielle (HTA) sévère + signe de faillite(s) organique(s) → encéphalopathies hypertensive ou toxico-métaboliques&nbsp;?
*Céphalée ou nucalgie + sujet jeune + déficit focal ou notion de trauma récent → dissection carotidienne (cf les critères de Denver en cas de trauma)&nbsp;?
*Céphalée aiguë + grossesse ou post anesthésie générale ou sous bromocriptine +- troubles visuels → apoplexie hypophysaire&nbsp;? Thrombose veineuse cérébrale ? Angéite spastique&nbsp;?
*Céphalée aiguë + grossesse + hypertension artérielle + protéinurie (+ convulsions) → (Pré)-éclampsie
*Céphalée aiguë + diabète ou signe évocateur d'une décompensation inaugurale → Complication diabétique aiguë&nbsp;?
<p style="text-align: left">A noter qu'une hypertension artérielle sévère secondaire protectrice est fréquente dans les atteintes cérébrales et toute situation de stress, organique ou psychique, peut générer un pic hypertensif sévère même chez le normo-tendu. Un diagnostic d'encéphalopathie hypertensive ne peut être porté que par exclusion ou absence de signe évident d'autre étiologie associée à des signes de faillite d'autres organes ou des images radiologiques typiques (une céphalée isolée sur pic hypertensif n'est pas une urgence hypertensive). Ne pas hésiter à réaliser une IRM cérébrale en cas de doute.</p><p style="text-align: left">Les céphalées sont le plus souvent absentes ou au second plan lors des accidents vasculaires cérébraux ischémiques hormis ceux de la fosse postérieure. Leur présence impose d'évoquer une autre étiologie (thrombose veineuse cérébrale ? Tumeur&nbsp;? Dissection artérielle ? Infection sous-jacente&nbsp;?...).</p>


== ATTITUDE EN URGENCE ==
==Mise au point==


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Rechercher avant tout les symptômes et signes d'alarme (cf schéma supra).


<u>Attitude schématique, hormi les orientations cliniques évidentes</u> :
===Anamnèse===
<p style="text-align: left"><u>Caractéristiques de la céphalée</u>&nbsp;:</p>
*Ancienneté et, si chronique, cet épisode est-il différent (la réponse étant fréquemment "oui" pour des variations non significatives, demander des précisions) ?
*Mode d’installation (brutal, lent, par à-coups,…)
*Mode d’évolution, fréquence des accès douloureux,…
*Localisation (uni ou bilatérale,…), irradiations, extension. Rectifier la prise en charge vers celle d'une nucalgie ou une contracture musculaire le cas échéant
*Type (étau, brûlure, pulsatile, continue,…)
*Facteurs déclenchants (froid, effort, aliments, alcool, privation de sommeil, médoc, trauma, coït,…), aggravants et soulageants
*Symptomatologie associée
*Sévérité (impact sur la vie quotidienne)
* Réponse aux traitements éventuels
<p style="text-align: left"><u>Signes d’accompagnement</u> :</p>
*Nausées ou vomissements, cervicalgie, fièvre, dégradation de l'état général, troubles cognitifs, déficits neurologiques focaux, rhinorrhée, douleur oculaire, crise convulsive, larmoiement (→ ++ cluster headaches ?)
*Prodromes (irritabilité, troubles de l’humeur, malaise, sensation de faim,…), aura&nbsp;?
<p style="text-align: left"><u>Divers</u>&nbsp;: antécédents personnels et familiaux, âge, contexte psycho-socio-économique, prise de médicaments (!!! abus d’antalgiques, de dérivés nitrés, de dipyridamole,…), survenue concomitante de symptômes chez des personnes vivant avec le patient, consommation de toxiques,...</p>
=== Examen clinique===
<p style="text-align: left">TA, t°, état général, points sinusaux, examen général et neurologique, acuité visuelle, palpation des temporales,…</p>
===Biologie, gazométrie, tigette===


{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
*Coagulation avec D-Dimères, CRP-hémato, ionogramme, fonction rénale et hépatique, glycémie
|-
* VS pour exclure une maladie de Horton si patient de plus de 50 ans
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* Gazométrie en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète ou avec HbCO en cas de suspicion d'intoxication au CO
CEPHALEE / FACIALGIE RECENTE
*Tigette urinaire en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète
</div>
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===Ponction lombaire&nbsp; ===
<p style="text-align: left">Systématique en cas de fièvre (en l'absence d'explication évidente)n, de signes méningés ou de forte suspicion d'HSA avec CT-scanner cérébral négatif.</p>
==Principales étiologies des "céphalées en coup de tonnerre" ou avec signes d'alarme==
===Hémorragie sous-arachnoïdienne===
<p style="text-align: left">Les HSA sont la première cause de céphalées en coup de tonnerre secondaires mais ne représente que 1% de l'ensemble des céphalées. La céphalée est le seul symptôme dans 50% des cas. Possibles troubles de la conscience, déficits neurologiques, crise épileptique, syndrome méningé, "céphalée sentinelle" dans les semaines précédentes, nucalgies/ dorsalgies, fébricule. Toujours à suspecter vu sa gravité pronostique en l'absence de traitement.</p>
===Autres AVC hémorragiques et hémorragies post-traumatiques===
<p style="text-align: left">Diagnostics généralement évidents&nbsp;: notion d'HTA mal contrôlée, d'angiopathie amyloïde cérébrale, de traitement anticoagulant ou de trauma récent. Le CT-scanner suffit généralement au diagnostic.</p>
===Toute cause d'hypertension intracrânienne aiguë===
<p style="text-align: left">Les caractères évocateurs d'une HTIC sont : céphalées d'aggravation progressive, prédominantes en fin de nuit ou au matin, rapidement rebelles aux antalgiques. On peut également rencontrer des vomissements, troubles visuels, crises épileptiques, déficits neurologiques mal systématisés, troubles de la vigilance ou des anomalies pupillaires (signe de gravité).</p>
<p style="text-align: left">Le CT-scan fera généralement le diagnostic. En cas d'HTIC "idiopathique", l'imagerie est cependant normale et la ponction lombaire (PL) nécessaire au diagnostic, le fonds d'oeil (FO) ayant quant à lui des implications pronostiques et thérapeutiques.</p>
===AVC ischémiques artériels===
<p style="text-align: left">L'évocation du diagnostic suppose la présence de déficits neurologiques focaux. Les céphalées sont rarement au premier plan. Si c'est le cas, et en l'absence d'un infarcissement massif ou d'un processus volumineux de la fosse postérieure, faire systématiquement une angio-IRM pour exclure une dissection cervicale causale ou une TVC.</p>
===Thromboses veineuses cérébrales===
<p style="text-align: left">Rares (moins de 1% des AVC), elles se manifestent généralement par des céphalées d'évolution sub-aiguë ("céphalées en coup de tonnerre" dans moins de 10% des TVC) et sont classiquement associées à la femme d'âge moyen avec des facteurs de risque de thrombophilie… Cependant, vu la gravité de son évolution spontanée et son évolution habituellement favorable sous anticoagulation, ce diagnostic est à exclure dans tous les cas sur base clinique ou radiologique (le CT-scanner ne montrant des anomalies que dans moins 75% des cas, une VRM ou un VCT est indispensable en cas de suspicion clinique. Des D-Dimères négatifs peuvent exclure une TVC en cas de symptômes évoluant depuis moins de 2 semaines en cas de suspicion clinique faible). Une céphalée accompagnée de déficits neurologiques mal focalisés, de crises convulsives ou de troubles de la conscience sans diagnostic alternatif ou la première certaines co-morbidités (thrombophilie, thrombocytémie, polyglobulie,...) doit la faire évoquer systématiquement.</p><p style="text-align: left">A noter que la découverte d'une hémorragie intracrânienne (HIC) n'exclut pas la présence d'une TVC (transformation hémorragique possible). Il convient donc de poursuivre le bilan en cas de localisation hémorragique inhabituelle pour une HIC hypertensive, d'absence d'HTA connue ou d'absence de cause iatrogène.</p>
=== Dissections d'une artère cervicale===
<p style="text-align: left">Elles se caractérisent par des céphalées explosives dans 20% des cas. Les céphalées carotidiennes sont généralement fronto-orbitaires unilatérales (mais bilatérales diffuses possibles) et les céphalées vertébrales des nucalgies. Y penser systématiquement chez les sujets jeunes présentant un signe de Claude-Bernard-Horner ou un AVC ischémique.</p>
<p style="text-align: left">Le diagnostic nécessite une angio-IRM ou, à défaut, un angio-CT-scan avec une échographie-doppler cervicale.</p>
===Infections du système nerveux central : méningites, encéphalites, abcès, empyèmes===
<p style="text-align: left">Elles sont à évoquer devant un syndrome méningé, un syndrome fébrile, des troubles de la vigilance, un patient âgé ou un immunodéprimé sans autre cause évidente de céphalée. Le CT-scanner et/ ou la PL feront généralement le diagnostic.</p>
<p style="text-align: left">Instaurer immédiatement une antibiothérapie empirique + aciclovir en cas de forte suspicion clinique sans attendre la réalisation des examens complémentaires.</p>
===Encéphalopathies hypertensives===
<p style="text-align: left">La céphalée est habituelle mais rarement explosive. Lorsqu'il n'existe pas d'autre signe d'urgence hypertensive, le diagnostic différentiel peut être difficile avec les céphalées accompagnées d'un pic hypertensif réactionnel ou un simple pic hypertensif. Le CT-scanner est souvent aspécifique. L'IRM montre généralement un œdème diffus prédominant dans la substance blanche et en postérieur.</p>
<p style="text-align: left">La prise en charge relève d'une unité de soins (semi)-intensifs (pas en salle de neurologie comme c'est souvent le cas, l'urgence étant le contrôle tensionnel). Ces encéphalopathies n'étant pas toujours réversibles (même le PRESS), le risque de séquelle étant corrélé à la précocité de la normalisation tensionnelle, il s'agit d'une urgence thérapeutique.</p>
===Apoplexie hypophysaire===
<p style="text-align: left">Elle consiste en une hémorragie ou un infarcissement de la glande pituitaire et se caractérise cliniquement par des céphalées généralement frontales ou rétro-orbitaires éventuellement associées à des troubles de la conscience. La coexistence de troubles visuels ou oculomoteurs est évocatrice (doit faire discuter une pathologie de la loge caverneuse comme diagnostic différentiel).</p><p style="text-align: left">Elle survient fréquemment sur un adénome hypophysaire. Le CT-scanner étant souvent normal (mais peut montrer des stigmates hémorragiques ou une sinusite sphénoïdale inflammatoire d'accompagnement), le diagnostic repose sur l'IRM. Rare et de diagnostic très difficile en cas de clinique frustre, elle survient plus fréquemment au décours d'une grossesse, d'une anesthésie générale ou d'un traitement par bromocriptine.</p><p style="text-align: left">Son diagnostic impose une surveillance en soins intensifs, l'administration d'hydrocortisone et des avis endocrinologique et neurochirurgical en l'absence d'amélioration sous traitement médical.</p>
===Névrites optiques===
<p style="text-align: left">A suspecter en cas de diminution d'acuité visuelle unilatérale. Fréquemment accompagnées de douleurs aux mouvements oculaires, d'une dyschromatopsie et/ ou d'une désafférentation pupillaire.</p>
=== Hypotension intracrânienne spontanée par fuite de LCR===
<p style="text-align: left">Une céphalée explosive est présente dans 15% des cas. Elle se présente typiquement par une céphalée orthostatique. Le CT-scanner est usuellement normal. La ponction lombaire montre une pression d'ouverture anormalement basse et éventuellement une hyperprotéinorachie et/ ou augmentation des leucocytes et hématies… mais la PL risque d'aggraver les symptômes. Le diagnostic peut être confirmé par une IRM avec gadolinium en cas de prise de contraste diffuse des méninges.</p>
===Hypertension intracrânienne idiopathique===
<p style="text-align: left">Plus fréquente chez les femmes jeunes obèses ou en surcharge pondérale. Elle se caractérise par des céphalées réfractaires subaiguës avec troubles de la vue ou anomalies évocatrices au FO. Risque de diminution de l'acuité visuelle définitive.</p>
===Angiopathies cérébrales aiguës réversibles===
<p style="text-align: left">Syndrome clinico-radiologique caractérisé par l'association d'une céphalée aiguë et d'une vasoconstriction spontanément réversible des artères cérébrales. Facteurs favorisants : grossesse, amphétamines et autres toxiques,…</p>
<p style="text-align: left">La répétition en salve de céphalées explosives est évocatrice. Le CT-scanner et la ponction lombaire ne sont d'aucune utilité pour le diagnostic positif. L'angio-IRM est parfois normale ce qui justifie en cas de doute de recourir à l'artériographie (rétrécissements segmentaires multiples des artères de moyens et gros calibre des territoires carotidien et vertébro-basilaire). L'évolution est de règle spontanément favorable en 2 à 16 semaines (possibles AVC secondaires). Le traitement repose sur les antalgiques et la nimodipine [nimotop].</p>
===Anévrismes et autres malformations vasculaires n'ayant pas saigné ===
<p style="text-align: left">Leur implication dans des céphalées en coups de tonnerre est toujours débattue (mise sous tension&nbsp;? hémorragie intra-pariétale&nbsp;?). Il convient donc de <u>continuer le bilan en cas de découverte d'un anévrisme ou d'une MAV n'ayant pas saigné</u> et de confirmer l'absence de saignement par une ponction lombaire. Si aucune autre étiologie n'est retrouvée, il faudra discuter le traitement en urgence de la malformation vasculaire mise en évidence (risque de rupture imminent versus découverte fortuite&nbsp;?).</p>
===Glaucome aigu par fermeture de l'angle===
<p style="text-align: left">A évoquer en cas de&nbsp;: douleur péri-orbitaire, œil rouge et/ ou douloureux, baisse unilatérale de l'acuité visuelle. Débuter immédiatement le traitement à la moindre suspicion en cas de délai d'attente trop long pour l'avis ophtalmologique (risque de cécité définitive)&nbsp;!</p>
===Infections ORL&nbsp;: mastoïdites, otites compliquées, sinusites aiguës===
<p style="text-align: left">Diagnostics essentiellement cliniques, éventuellement appuyés par la biologie, le CT-scanner fera le diagnostic en cas de doute.</p>
===Maladie de Horton===
<p style="text-align: left">La céphalée (typiquement temporale avec hyperesthésie) en est le symptôme le plus fréquent (présente dans environ 60% des cas). <u>Il s'agit d'une ugence en cas de diminution de l'acuité visuelle</u> (risque de cécité définitive)&nbsp;! A évoquer systématiquement (→ demander une VS) en cas de patient de plus de 50 ans, de céphalées typiques, d'artères temporales douloureuses ou indurées à la palpation, d'une diminution de l'acuité visuelle, de signes systémiques récents ou de pseudo-polyarthrite rhizomélique connue.</p>
===Intoxications===
<p style="text-align: left">Les céphalées aiguës sont fréquentes au cours des intoxications. Penser en particulier aux intoxications au CO, à la cocaïne, aux SSRI et aux antagonistes sérotoninergiques.</p>
=== Endocrinopathies et anémies===
<p style="text-align: left">En dehors d'une étiologie évidente, l'association d'une céphalée (sub)-aiguë à une notion d'HTA rebelle ou à un pic hypertensif doit faire évoquer un <u>phéochromocytome</u>.</p><p style="text-align: left">Généralement à l'arrière plan, une céphalée aiguë doit faire évoquer une complication aiguë d'un <u>diabète</u> chez un diabétique connu ou en cas de signe évocateur d'une décompensation inaugurale. Un AVC associé, pouvant causer ou résulter d'une telle décompensation, est toujours à exclure (hormis le cas particulier des hypoglycémies résolues après resucrage).</p><p style="text-align: left">Evoquer des décompensations d'autres endocrinopathies selon les signes cliniques et /ou troubles ioniques associés. L'anémie est une cause fréquente de céphalées, généralement au second plan, survenant fréquemment en hospitalisation.</p>
===Céphalées en coup de tonnerre primaires, première crise d'une céphalée chronique, troubles psychogènes===
<p style="text-align: left">Cas fréquents, il s'agit de diagnostics d'exclusion.</p>


==Principales étiologies des céphalées sub-aiguës en l'absence de signe d'alarme==
<p style="text-align: left">Infections virales, fièvre et sepsis, pathologies dentaires, troubles de la vue, endocrinopathies, premier accès d'une céphalée chronique, contractures musculaires, troubles fonctionnels,… Ces cas de figures ne nécessitent généralement pas de prise en charge urgente.</p>
==Auteur(s)==


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Dr [[Utilisateur:Shanan Khairi|Shanan Khairi]], MD
|-
{{Modèle:Catégorie|Neurologie}}{{Modèle:Catégorie|Céphalées}}{{Modèle:Catégorie|Urgences}}{{Modèle:Catégorie|Sémiologie clinique}}
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BILAN
 
Anamnèse (ancienneté et rythme,…)
 
Examen neuro et général, paramètres, biol +- toxico
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D’installation brutale – "en coup de tonnerre"
 
→ '''URGENCE''' jusqu'à preuve du contraire → bilan exhaustif
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D’installation subaiguë
 
Bilan selon caractéristiques cliniques
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Anamnèse – examen clinique + biol + gazo
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CT-scan cérébral (+ FO)
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| <div>
'''HSA'''
 
'''AVC ischémique artériel'''
 
'''TVC'''
 
'''HTIC aiguë'''
 
'''Abcès cérébraux / empyème'''
 
'''Encéphalites'''
 
'''Apoplexie pituitaire'''
 
'''Hématome rétroclival'''
 
'''Encéphalopathie hypertensive'''
</div>
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Négatif
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PL avec colonne de pression
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| <div>
'''HSA'''
 
'''Méningite'''
 
'''Encéphalite'''
 
'''HTIC idiopathique'''
 
'''Hypotension IC'''
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Négative
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IRM cérébrale
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'''AVC ischémique artériel'''
 
'''TVC'''
 
'''Encéphalites'''
 
'''Apoplexie pituitaire'''
 
'''Hématome rétroclival'''
 
'''Encéphalopathie hypertensive'''
 
'''Hypotension intracrâniennne spontanée'''
</div>
|}
 
 
 
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| <div>
Négative
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| <div>
Angio-IRM
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| <div>
'''Anévrisme/ MAV'''
 
'''TVC'''
 
'''Dissection cervicale'''
 
'''Angiopathie cérébrale réversible'''
 
'''Hypotension intracrânienne spontanée'''
</div>
|}
 
 
 
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Négative
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| <div>
'''Céphalée en coup de tonnerre primaire'''
 
'''1<sup>ère</sup> crise d'une céphalée chronique'''
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
'''Glaucome aigu à angle fermé, (pré)-éclampsie,'''
 
'''sinusite, otite compliquée, mastoïdite, douleurs dentaires/ ATM, intox CO'''
</div>
|}
 
 
 
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|-
| <div>
'''VS systématique (Horton ?) si > 50 ans'''
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
'''Présence d'un item parmi :'''
 
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*'''Céphalées à début brutal – "en coup de tonnerre" – d'emblée maximales ou rapidement progressives'''
*'''Notion d'une "céphalée sentinelle" dans les semaines précédentes'''
*'''Antécédent de patho sévère évolutive : immunodéprimés et HIV +, néoplasies,…'''
*'''Céphalées survenant lors de : grossesse/ accouchement, post-trauma crânien/ ponction lombaire, effort'''
*'''Céphalées d'intensité variable mais dépendante de la position de la tête/ nocturne/ matinale'''
*'''Céphalées inhabituelles chez un céphalgique connu'''
*'''Céphalées accompagnées d'une aN clinique telle que :'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Trouble de la conscience/ confusion'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Fièvre / signes de sepsis sans foyer extracrânien évident / sepsis sévère'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Nausées/ vomissements/ crise E'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''DEG inexpliquée'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Déficits neuros / aN pupillaire non connue'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Palpation douloureuse du cuir chevelu/ de l'art temporale/ début > 50 ans (Horton !)'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Œil rouge / douleur péri-orbitaire/ diminution rapide de l'acuité visuelle'''
 
o&nbsp;&nbsp; '''Pic hypertensif sévère'''
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
OUI
 
+ pas d'étiologie évidente
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|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
NON
</div>
|}
 
 
 
{| cellpadding="0" cellspacing="0" width="100%"
|-
| <div>
Prise en charge non urgente similaire à celle des céphalées chroniques
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Céphalées ≈ 5% des motifs d'admission aux urgences. Causes les plus fqtes : contractures musculaires, accès d'une céphalée chronique, infections. Des signes méningés/ déficit focal/ troubles de la consciences, confusion, agitation / d'un œdème papillaire au FO, doit toujours évoquer une urgence jusqu'à preuve du contraire.
 
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'''<u>! LES TABLEAUX CLINIQUES SUIVANTS EVOQUENT D'EMBLEE JUSQU'A PREUVE DU CONTRAIRE</u> :'''
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë + POM du III → HSA SUR ANEVRISME ? TUMEUR ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalo-facialgie + POM +- ptose / chemosis → ATTEINTE DE LA LOGE CAVERNEUSE (TVC ?)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalées aiguës après un effort / valsalva / coït → HSA ? RUPTURE D'UN CAVERNOME/ MAV ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalées aiguës + tt anticoagulant → AVC HH ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalo-facialgie aiguë chez tout patient de > 50 ans ou présentant des artères temporales indurées/ douloureuses ou signes récents d'atteintes systémiques ou diminution de l'acuité visuelle ou céphalée à prédominance temporale avec hyperesthésie → HORTON ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalo-facialgie aiguë + Claude-Bernard-Horner → DISSECTION CAROTIDIENNE ? ATTEINTE DE LA LOGE CAVERNEUSE ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée sub-aiguë + signe d'HTIC ou crise E ou déficit neuro non focal → TVC ? TUMEUR ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë centrée sur l'orbite + diminution unilat de l'acuité visuelle +- mydriase unilat → GLAUCOME AIGU A ANGLE FERME ? (les occlusions vasculaires rétiniennes sont classiquement indolores !), Névrite optique ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalées aiguës + fièvre ou autres signes méningés → MENINGITE / ENCEPHALITE ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Notion d'une céphalée (sub)-aiguë + troubles de la conscience/ confusion/ mydriase unilat/ myosis bilat → exclure avant tout une HTIC EN DECOMPENSATION → exclure ensuite les AVC / MENINGITES/ ENCEPHALITES/ ABCES CEREBRAUX/ ENCEPHALOPATHIES DIVERSES (HTA? Toxique? Métabolique?)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë + HTA sévère + signe de faillite(s) organique(s) → ENCEPHALOPATHIE HYPERTENSIVE ? PHEOCHROMOCYTOME ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée/ nucalgie + sujet jeune + déficit focal/ trauma récent → DISSECTION CAROTIDIENNE ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë + grossesse ou post AG ou sous bromocriptine +- troubles visuels → APOPLEXIE HYPOPHYSAIRE ? TVC ? ANGEITE SPASTIQUE ?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë + grossesse + HTA + protéinurie (+ convulsions) → PRE-ECLAMPSIE (ECLAMPSIE)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Céphalée aiguë + diabète ou signe évocateur d'une décompensation inaugurale → COMPLICATION DIABETIQUE AIGUE OU HYPOGLYCEMIE (et/ou AVC)&nbsp;?
 
&nbsp;
 
! Une HTA sévère secondaire protectrice est fqte dans les &nbsp;atteintes cérébrales → le diag d'encéphalopathie hypertensive ne peut être porté que par exclusion ou absence de signe évident d'autre étiologie + signes de faillite d'autres organes/ images radiologiques typiques ! Ne pas hésiter à réaliser une IRM si besoin !
 
&nbsp;
 
! Les céphalées sont rarement au 1<sup>er</sup> plan des AVC ischémiques hors fosse post → dans ce cas, toujours rechercher une autre étiologie (TVC ? Tumeur ? dissection/ infection sous-jacente...) !
 
&nbsp;
 
<u>Rechercher à l'anamnèse</u> ;
 
&nbsp;
 
Caractéristiques de la céphalée&nbsp;:
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ancienneté et, si chronique, cet épisode est-il différent&nbsp;?
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mode d’installation (brutal, lent, par à-coups,…)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mode d’évolution, fréquence des accès douloureux,…
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Localisation (uni/bilat,…), irradiations, extension
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Type (étau, brûlure, pulsatile, continue,…)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Facteurs déclenchants (froid, effort, aliments, alcool, privation de sommeil, médoc, trauma, coït,…)/ aggravants/ soulageants
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Sévérité (impact sur la vie quotidienne)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Réponse aux traitements éventtuels
 
&nbsp;
 
Signes d’accompagnement&nbsp;:
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; N+/V+, cervicalgie, t°, DEG, troubles cognitifs, déficits neuros focaux, rhinorrhée, d+ oculaire, crise convulsive, larmoiement (→ ++ cluster headaches,…)
 
-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Prodromes (irritabilité, tr. de l’humeur, malaise, sensation de faim,…)/ aura&nbsp;?
 
&nbsp;
 
Antécédents persos et familiaux, âge, contexte psycho-socio-économique, prise de médocs (&nbsp;!!! abus d’antalgiques, de dérivés nitrés, de dipyridamole,…).
 
&nbsp;
 
<u>Rechercher à l'examen clinique</u> :
 
&nbsp;
 
TA, t°, état général, points sinusaux, examen neuro (signes méningés et déficits focaux&nbsp;!), acuité visuelle, palpation des temporales, FO si suspicion d’HTIC,…
 
&nbsp;
 
<u>Biologie</u> :
 
&nbsp;
 
Coag avec DD, CRP-hémato, iono, fonction rénale et hépatique, glycémie
 
VS pour exclure une maladie de Horton si >50 ans
 
Gazo en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète avec HbCO en cas de suspicion d'intox au CO
 
Tigette urinaire en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète
 
&nbsp;
 
<u>Ponction lombaire</u> : systématique si fièvre/ signe méningé/ forte suspicion d'HSA avec CT-cérébral négatif !
 
&nbsp;
 
== PRINCIPALES ETIOLOGIES DES "CEPHALEES EN COUP DE TONNERRE" ET CEPHALEES SUB-AIGUËS AVEC SIGNES D'ALARME ==
 
&nbsp;
 
1.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>HEMORRAGIE SOUS-ARACHNOIDIENNE</u>
 
&nbsp;
 
1<sup>ère</sup> cause des céphalées en coup de tonnerre secondaires mais seulement 1% de l'ensemble des céphalées. Céphalée isolée dans > 50% des cas. Possibles troubles de la conscience, déficits neuros (parésie, troubles visuels, nerfs III / VI,…), crise E, syndrome méningé, "céphalée sentinelle" dans les semaines précédentes, nucalgies/ dorsalgies +- t°. Toujours à suspecter vu sa gravité en l'absence de traitement.
 
&nbsp;
 
2.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>AUTRES AVC HEMORRAGIQUES ET HEMORRAGIES POST-TRAUMATIQUES</u>
 
&nbsp;
 
Diag généralement évident : notion d'HTA mal contrôlée/ d'angiopathie amyloïde cérébrale/ de traitement anticoagulants/ de trauma récent. Le CT suffit généralement au diag. La gravité particulière de l'hématome rétro-clival réside dans le risque de compression du tronc cérébral.
 
&nbsp;
 
3.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>TOUTES CAUSES D'HTIC AIGUË</u>
 
&nbsp;
 
Caractères évocateurs : céphalées d'aggravation progressive, prédominant en fin de nuit/ matin, rapidement rebelles aux antalgiques + vomissements +- troubles visuels +- crise E +- déficits neuro mal systématisés +- troubles de la vigilance +- aN pupillaires (signe de décompensation !!!). Le CT fera le diag (FO inutile).
 
&nbsp;
 
4.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>AVC ISCHEMIQUES ARTERIELS</u>
 
&nbsp;
 
Déficits neuro focaux. Les céphalées sont rarement au 1<sup>er</sup> plan → si c'est le cas, faire systématiquement une angio-IRM pour exclure une dissection cervicale causale ou une TVC !
 
&nbsp;
 
5.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>THROMBOSE VEINEUSE CEREBRALE</u>
 
&nbsp;
 
Rare (< 1% des AVC). Se manifeste généralement par des céphalées d'évolution sub-aiguë ("céphalées en coup de tonnerre" dans < 10% des TVC) et est classiquement associée à la femme d'âge moyen avec des facteurs de risque de thrombophilie… Cependant, vu la gravité de son évolution spontanée et son évolution généralement très favorable sous anticoagulation, ce diag est à exclure dans tous les cas sur base clinique ou radiologique (le CT ne montrant des aN que dans < 75% des cas, une VRM/VCT est indispensable, des DD négatifs pouvant exclure une TVC en cas de symptômes évoluant depuis <u><</u> 2sem). Une céphalée accompagnée de déficit neuro mal focalisés ou de crises convulsives ou de troubles de la conscience sans diag alternatif doit la faire évoquer systématiquement en 1<sup>ère</sup> intention.
 
&nbsp;
 
NB : la découverte d'une HIC n'exclut pas la présence d'une TVC (transformation HH) → poursuivre la MAP en cas de localisation HH inhabituelle pour une HIC hypertensive / absence d'HTA connue ou de cause iatrogène !
 
&nbsp;
 
6.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>DISSECTION D'UNE ARTERE CERVICALE</u>
 
&nbsp;
 
Se caractérise par des céphalées explosives dans 20% des cas. Les céphalées carotidiennes sont généralement fronto-orbitaires unilat (mais bilat diffuses possibles) et les vertébrales des nucalgies. Y penser systématiquement chez les sujets jeunes/ signe de Claude-Bernard-Horner/ suspicion d'AVC ischémique. Le diag nécessite une angio-IRM ou, à défaut, un angio-CT + écho-doppler cervicale.
 
&nbsp;
 
7.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>INFECTIONS DU SNC : MENINGITES, ENCEPHALITE, ABCES, EMPYEMES</u>
 
&nbsp;
 
A évoquer devant un syndrome méningé/ fébrile/ des troubles de la vigilance ou un patient âgé/ immunodéprimé sans autre cause évidente de céphalée. Le CT et/ou la PL +- EEG (encéphalite herpétique !) feront généralement le diag.
 
&nbsp;
 
8.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>ENCEPHALOPATHIES HYPERTENSIVES</u>
 
&nbsp;
 
La céphalée est habituelle mais rarement explosive. Lorsqu'il n'existe pas d'autre signe d''urgence hypertensive, le DD peut être très difficile avec les céphalées accompagnées d'un pic HTA réactionnel. Le CT est svt sp. L'IRM montre généralement un œdème diffus prédominant dans la SB et en postérieur. '''Prise en charge UC''' (pas à la stroke-unit ou en salle de neuro comme c'est svt le cas ! l'unique urgence est le contrôle tensionnel !). ! Ces encéphalopathies ne sont pas toujours réversibles (même le PRESS) →&nbsp;urgence thérapeutique !
 
&nbsp;
 
9.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <u>APOPLEXIE HYPOPHYSAIRE</u>
 
&nbsp;
 
= HH / infarctus de la glande pituitaire, ++ céphalées frontales/ rétro-orbitaires, ++ sur adénome hypophysaire. Le CT est généralement normal ou montre une sinusite sphénoïdale inflammatoire d'accompagnement, le diag repose sur l'IRM. Rare, elle survient plus fréquemment au décours d'une grossesse/ anesthésie général/ traitement par bromocriptine. La coexistence de troubles visuels/ oculomoteurs est évocatrice → surveillance à l'USI + administration d'hydrocortisone + avis endocrino +- avis neurochir si pas d'amélioration sous tt med.
 
&nbsp;
 
10.&nbsp;&nbsp; <u>NEVRITE OPTIQUE</u>
 
&nbsp;
 
A suspecter si diminution d'acuité visuelle unilatérale. ++ d+ aux mvt oculaires, dyschromatopsie, désafférentation pupillaire (très Sp, se voit également dans les rétinopathies très sévères)
 
&nbsp;
 
11.&nbsp;&nbsp; <u>HYPOTENSION INTRACRANIENNE SPONTANEE PAR FUITE DE LCR</u>
 
&nbsp;
 
Une céphalée explosive est présente dans 15% des cas. Se présente typiquement par une céphalée orthostatique. Le CT est sp. La PL montre une pression d'ouverture basse et éventuellement une hyperprotéinorachie&nbsp; et/ ou augmentation des GB et GR… <u>mais risque d'aggraver les symptômes</u>. Le diag est établi par une IRM avec gadolinium qui montre une prise de contraste diffuse des méninges. Le traitement repose sur le blood patch (injection péridurale de sang autologue).
 
&nbsp;
 
12.&nbsp;&nbsp; <u>HYPERTENSION INTRACRANIENNE IDIOPATHIQUE</u>
 
&nbsp;
 
Typiquement : femme jeune obèse, céphalées réfractaires subaiguës avcec troubles de la vue/ aN au FO. Risque de diminution de l'AV définitive → hospit + diamox
 
&nbsp;
 
13.&nbsp;&nbsp; <u>ANGIOPATHIE CEREBRALE AIGUE REVERSIBLE</u>
 
&nbsp;
 
Syndrome clinico-radiologique caractérisé par l'association d'une céphalée aiguë +- autres signes neuros et d'une vasoconstriction spontanément réversible des artères cérébrales. FF = grossesse, amphétamines et autres toxiques,… La répétition en salve de céphalées explosives est évocatrice. Le CT et la PL ne sont d'aucune utilité. L'angio-IRM est parfois normale → en cas de doute, recourir à l'artériographie (rétrécissements segmentaires mutliples des artères de moyens et gros calibre des territoires carotidien et vertébro-basilaire). L'évolution est en régle spontanément favorable en 2-16 sem (possibles AVC secondaires). Le traitement repose sur les antalgiques et le nimotop.
 
&nbsp;
 
14.&nbsp;&nbsp; <u>ANEVRISMES/ CAVERNOMES/ MAV N'AYANT PAS SAIGNE</u>
 
&nbsp;
 
Leur implication dans des céphalées en coups de tonnerre est toujours débattue (mise sous tension ? hémorragie intra-pariétale ?) → <u>continuer la MAP en cas de découverte d'un anévrisme/ MAV n'ayant pas saigné</u> ('''et impérativement s'en assurer via une PL '''!). En cas de MAP négative, il faudra envisager l'opportunité d'un traitement endoscopique/ chir/ RXth.
 
&nbsp;
 
15.&nbsp;&nbsp; <u>GLAUCOME AIGU PAR FERMETURE DE L'ANGLE</u>
 
&nbsp;
 
A évoquer en cas de : douleur péri-orbitaire, œil rouge / douloureux, baisse unilat de l'acuité visuelle. Débuter immédiatement le tt à la moindre suspicion avant même l'avis ophtalmo (risque de cécité définitive) !
 
&nbsp;
 
16.&nbsp;&nbsp; <u>INFECTIONS ORL : MASTOIDITES, OTITES COMPLIQUEES, SINUSITES,…</u>
 
&nbsp;
 
Diags essentiellement clinique, éventuellement appuyé par la biol, le CT fera le diag en cas de doute.
 
&nbsp;
 
17.&nbsp;&nbsp; <u>MALADIE DE HORTON</u>
 
&nbsp;
 
La céphalée (++ temporale avec hyperesthésie) en est le symptôme le plus fréquent (présente dans ~60% des cas). <u>Urgence en cas de diminution de l'acuité visuelle</u> (risque de cécité difinitive) ! A évoquer systématiquement (→ demander une VS) si > 50 ans ou céphalée prédominant en temporal avec hyperesthésie ou artères temporales douloureuses/ indurées à la palpation ou diminution de l'acuité visuelle ou signes systémiques récents.
 
&nbsp;
 
18.&nbsp;&nbsp; <u>TOXIQUES</u>
 
&nbsp;
 
Penser en particulier à l'intox au CO, à la prise de cocaïne ou de SSRI ou d'antagonistes sérotoninergiques !
 
&nbsp;
 
19.&nbsp;&nbsp; <u>ENDOCRINOPATHIES ET ANEMIE</u>
 
&nbsp;
 
En dehors d'une étiologie évidente, l'association d'une céphalée (sub)-aiguë à une notion d'HTA rebelle ou à un pic hypertensif doit faire évoquer un <u>phéochromocytome</u> (prévoir U24h pour dosage des métanéphrines urinaires).
 
&nbsp;
 
Généralement à l'arrière plan, une céphalée aiguë doit faire évoquer une complication aiguë d'un <u>diabète</u> chez un diabétique connu ou en cas de signe évocateur d'une décompensation inaugurale. Un AVC associé, pouvant causer ou résulter d'une telle décompensation, est toujours à exclure.
 
&nbsp;
 
Evoquer des décompensations d'autres endocrinopathies selon les signes cliniques et/ou troubles ioniques associés. L'anémie est une cause fréquente de céphalées, généralement au second plan, survenant en hospit.
 
&nbsp;
 
20.&nbsp;&nbsp; <u>CEPHALEES EN COUP DE TONNERRE PRIMAIRES, 1ère CRISE D'UNE CEPHALEE PAROXYSTIQUE CHRONIQUE, TROUBLES PSYCHOGENES</u>
 
&nbsp;
 
Diags d'exclusion ! Evoquer également l'hémicrania continua (unilat, continue sur plusieurs sem/ mois, sensible à l'indométacine). Attendre la résolution d'un déficit avant de conclure à une migraine.
 
&nbsp;
 
== PRINCIPALES ETIOLOGIES DES CEPHALEES SUB-AIGUËS EN L'ABSENCE DE SIGNE D'ALARME ==
 
&nbsp;
 
Infections ORL, fièvre/ sepsis, patho dentaire, troubles de la vue, endocrinopathies, 1<sup>er</sup> accès d'une céphalée chronique, contractures musculaires,…<br/>

Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 08:58

Les céphalées ("maux de tête") et facialgies (sub)-aiguës constituent environ 5% des motifs d'admission aux urgences bien que leurs causes les plus fréquentes ne relèvent pas de l'urgence : contractures musculaires, accès d'une céphalée chronique, infections virales.

Tout l'enjeu est d'identifier parmi les patients ceux devant bénéficier d'un bilan complémentaire afin d'exclure une pathologie urgente. Une céphalée "explosive", des signes méningés, un déficit focal, des troubles de la conscience, une confusion ou agitation, un œdème papillaire au fonds d'oeil (FO), doivent toujours faire évoquer une urgence jusqu'à preuve du contraire.

Attitude schématique en urgence

Céphalées aiguës

Céphalées aiguës

Quelques tableaux cliniques évocateurs

Certaines présentations cliniques sont très évocatrices d'une étiologie donnée :

  • Céphalée aiguë + parésie oculomotrice (POM) du III → hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) sur anévrisme ? Tumeur ?
  • Céphalo-facialgie + parésie oculomotrice +- ptose et/ ou chemosis → atteinte de la loge caverneuse (thrombose veineuse cérébrale [TVC] ?) ?
  • Céphalées aiguës après un effort ou valsalva ou coït → hémorragie sous-arachnoïdienne ? Rupture d'un cavernome ou d'une malformation artério-veineuse (MAV) ?
  • Céphalées aiguës + traitement anticoagulant → accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique ?
  • Céphalo-facialgie aiguë chez tout patient de plus de 50 ans ou présentant des artères temporales indurées ou douloureuses à la palpation ou signes récents d'atteintes systémiques ou diminution de l'acuité visuelle ou céphalée à prédominance temporale avec hyperesthésie → maladie de Horton ?
  • Céphalo-facialgie aiguë + Claude-Bernard-Horner → Dissection carotidienne ? Atteinte de la loge caverneuse ?
  • Céphalée sub-aiguë + autre signe d'hypertension intracrânienne (HTIC) ou crise épileptique ou déficit neurologique non focal → thrombose veineuse cérébrale ? Tumeur ? Encéphalopathie hypertensive ou toxico-métabolique ?
  • Céphalée aiguë centrée sur l'orbite + diminution unilatérale de l'acuité visuelle +- mydriase unilatérale → Glaucome aigu ? (les occlusions vasculaires rétiniennes sont classiquement indolores), névrite optique ?
  • Céphalées aiguës + fièvre en l'absence de foyer évident ou autres signes méningés → méningite ou encéphalite ?
  • Notion d'une céphalée (sub)-aiguë + troubles de la conscience ou confusion ou mydriase unilatérale ou myosis bilatéral → exclure avant tout une HTIC en décompensation → exclure ensuite les AVC, méningites, encéphalites, abcès cérébraux, encéphalopathies hypertensives et toxico-métaboliques
  • Céphalée aiguë + hypertension artérielle (HTA) sévère + signe de faillite(s) organique(s) → encéphalopathies hypertensive ou toxico-métaboliques ?
  • Céphalée ou nucalgie + sujet jeune + déficit focal ou notion de trauma récent → dissection carotidienne (cf les critères de Denver en cas de trauma) ?
  • Céphalée aiguë + grossesse ou post anesthésie générale ou sous bromocriptine +- troubles visuels → apoplexie hypophysaire ? Thrombose veineuse cérébrale ? Angéite spastique ?
  • Céphalée aiguë + grossesse + hypertension artérielle + protéinurie (+ convulsions) → (Pré)-éclampsie
  • Céphalée aiguë + diabète ou signe évocateur d'une décompensation inaugurale → Complication diabétique aiguë ?

A noter qu'une hypertension artérielle sévère secondaire protectrice est fréquente dans les atteintes cérébrales et toute situation de stress, organique ou psychique, peut générer un pic hypertensif sévère même chez le normo-tendu. Un diagnostic d'encéphalopathie hypertensive ne peut être porté que par exclusion ou absence de signe évident d'autre étiologie associée à des signes de faillite d'autres organes ou des images radiologiques typiques (une céphalée isolée sur pic hypertensif n'est pas une urgence hypertensive). Ne pas hésiter à réaliser une IRM cérébrale en cas de doute.

Les céphalées sont le plus souvent absentes ou au second plan lors des accidents vasculaires cérébraux ischémiques hormis ceux de la fosse postérieure. Leur présence impose d'évoquer une autre étiologie (thrombose veineuse cérébrale ? Tumeur ? Dissection artérielle ? Infection sous-jacente ?...).

Mise au point

Rechercher avant tout les symptômes et signes d'alarme (cf schéma supra).

Anamnèse

Caractéristiques de la céphalée :

  • Ancienneté et, si chronique, cet épisode est-il différent (la réponse étant fréquemment "oui" pour des variations non significatives, demander des précisions) ?
  • Mode d’installation (brutal, lent, par à-coups,…)
  • Mode d’évolution, fréquence des accès douloureux,…
  • Localisation (uni ou bilatérale,…), irradiations, extension. Rectifier la prise en charge vers celle d'une nucalgie ou une contracture musculaire le cas échéant
  • Type (étau, brûlure, pulsatile, continue,…)
  • Facteurs déclenchants (froid, effort, aliments, alcool, privation de sommeil, médoc, trauma, coït,…), aggravants et soulageants
  • Symptomatologie associée
  • Sévérité (impact sur la vie quotidienne)
  • Réponse aux traitements éventuels

Signes d’accompagnement :

  • Nausées ou vomissements, cervicalgie, fièvre, dégradation de l'état général, troubles cognitifs, déficits neurologiques focaux, rhinorrhée, douleur oculaire, crise convulsive, larmoiement (→ ++ cluster headaches ?)
  • Prodromes (irritabilité, troubles de l’humeur, malaise, sensation de faim,…), aura ?

Divers : antécédents personnels et familiaux, âge, contexte psycho-socio-économique, prise de médicaments (!!! abus d’antalgiques, de dérivés nitrés, de dipyridamole,…), survenue concomitante de symptômes chez des personnes vivant avec le patient, consommation de toxiques,...

Examen clinique

TA, t°, état général, points sinusaux, examen général et neurologique, acuité visuelle, palpation des temporales,…

Biologie, gazométrie, tigette

  • Coagulation avec D-Dimères, CRP-hémato, ionogramme, fonction rénale et hépatique, glycémie
  • VS pour exclure une maladie de Horton si patient de plus de 50 ans
  • Gazométrie en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète ou avec HbCO en cas de suspicion d'intoxication au CO
  • Tigette urinaire en cas de suspicion de complication aiguë d'un diabète

Ponction lombaire 

Systématique en cas de fièvre (en l'absence d'explication évidente)n, de signes méningés ou de forte suspicion d'HSA avec CT-scanner cérébral négatif.

Principales étiologies des "céphalées en coup de tonnerre" ou avec signes d'alarme

Hémorragie sous-arachnoïdienne

Les HSA sont la première cause de céphalées en coup de tonnerre secondaires mais ne représente que 1% de l'ensemble des céphalées. La céphalée est le seul symptôme dans 50% des cas. Possibles troubles de la conscience, déficits neurologiques, crise épileptique, syndrome méningé, "céphalée sentinelle" dans les semaines précédentes, nucalgies/ dorsalgies, fébricule. Toujours à suspecter vu sa gravité pronostique en l'absence de traitement.

Autres AVC hémorragiques et hémorragies post-traumatiques

Diagnostics généralement évidents : notion d'HTA mal contrôlée, d'angiopathie amyloïde cérébrale, de traitement anticoagulant ou de trauma récent. Le CT-scanner suffit généralement au diagnostic.

Toute cause d'hypertension intracrânienne aiguë

Les caractères évocateurs d'une HTIC sont : céphalées d'aggravation progressive, prédominantes en fin de nuit ou au matin, rapidement rebelles aux antalgiques. On peut également rencontrer des vomissements, troubles visuels, crises épileptiques, déficits neurologiques mal systématisés, troubles de la vigilance ou des anomalies pupillaires (signe de gravité).

Le CT-scan fera généralement le diagnostic. En cas d'HTIC "idiopathique", l'imagerie est cependant normale et la ponction lombaire (PL) nécessaire au diagnostic, le fonds d'oeil (FO) ayant quant à lui des implications pronostiques et thérapeutiques.

AVC ischémiques artériels

L'évocation du diagnostic suppose la présence de déficits neurologiques focaux. Les céphalées sont rarement au premier plan. Si c'est le cas, et en l'absence d'un infarcissement massif ou d'un processus volumineux de la fosse postérieure, faire systématiquement une angio-IRM pour exclure une dissection cervicale causale ou une TVC.

Thromboses veineuses cérébrales

Rares (moins de 1% des AVC), elles se manifestent généralement par des céphalées d'évolution sub-aiguë ("céphalées en coup de tonnerre" dans moins de 10% des TVC) et sont classiquement associées à la femme d'âge moyen avec des facteurs de risque de thrombophilie… Cependant, vu la gravité de son évolution spontanée et son évolution habituellement favorable sous anticoagulation, ce diagnostic est à exclure dans tous les cas sur base clinique ou radiologique (le CT-scanner ne montrant des anomalies que dans moins 75% des cas, une VRM ou un VCT est indispensable en cas de suspicion clinique. Des D-Dimères négatifs peuvent exclure une TVC en cas de symptômes évoluant depuis moins de 2 semaines en cas de suspicion clinique faible). Une céphalée accompagnée de déficits neurologiques mal focalisés, de crises convulsives ou de troubles de la conscience sans diagnostic alternatif ou la première certaines co-morbidités (thrombophilie, thrombocytémie, polyglobulie,...) doit la faire évoquer systématiquement.

A noter que la découverte d'une hémorragie intracrânienne (HIC) n'exclut pas la présence d'une TVC (transformation hémorragique possible). Il convient donc de poursuivre le bilan en cas de localisation hémorragique inhabituelle pour une HIC hypertensive, d'absence d'HTA connue ou d'absence de cause iatrogène.

Dissections d'une artère cervicale

Elles se caractérisent par des céphalées explosives dans 20% des cas. Les céphalées carotidiennes sont généralement fronto-orbitaires unilatérales (mais bilatérales diffuses possibles) et les céphalées vertébrales des nucalgies. Y penser systématiquement chez les sujets jeunes présentant un signe de Claude-Bernard-Horner ou un AVC ischémique.

Le diagnostic nécessite une angio-IRM ou, à défaut, un angio-CT-scan avec une échographie-doppler cervicale.

Infections du système nerveux central : méningites, encéphalites, abcès, empyèmes

Elles sont à évoquer devant un syndrome méningé, un syndrome fébrile, des troubles de la vigilance, un patient âgé ou un immunodéprimé sans autre cause évidente de céphalée. Le CT-scanner et/ ou la PL feront généralement le diagnostic.

Instaurer immédiatement une antibiothérapie empirique + aciclovir en cas de forte suspicion clinique sans attendre la réalisation des examens complémentaires.

Encéphalopathies hypertensives

La céphalée est habituelle mais rarement explosive. Lorsqu'il n'existe pas d'autre signe d'urgence hypertensive, le diagnostic différentiel peut être difficile avec les céphalées accompagnées d'un pic hypertensif réactionnel ou un simple pic hypertensif. Le CT-scanner est souvent aspécifique. L'IRM montre généralement un œdème diffus prédominant dans la substance blanche et en postérieur.

La prise en charge relève d'une unité de soins (semi)-intensifs (pas en salle de neurologie comme c'est souvent le cas, l'urgence étant le contrôle tensionnel). Ces encéphalopathies n'étant pas toujours réversibles (même le PRESS), le risque de séquelle étant corrélé à la précocité de la normalisation tensionnelle, il s'agit d'une urgence thérapeutique.

Apoplexie hypophysaire

Elle consiste en une hémorragie ou un infarcissement de la glande pituitaire et se caractérise cliniquement par des céphalées généralement frontales ou rétro-orbitaires éventuellement associées à des troubles de la conscience. La coexistence de troubles visuels ou oculomoteurs est évocatrice (doit faire discuter une pathologie de la loge caverneuse comme diagnostic différentiel).

Elle survient fréquemment sur un adénome hypophysaire. Le CT-scanner étant souvent normal (mais peut montrer des stigmates hémorragiques ou une sinusite sphénoïdale inflammatoire d'accompagnement), le diagnostic repose sur l'IRM. Rare et de diagnostic très difficile en cas de clinique frustre, elle survient plus fréquemment au décours d'une grossesse, d'une anesthésie générale ou d'un traitement par bromocriptine.

Son diagnostic impose une surveillance en soins intensifs, l'administration d'hydrocortisone et des avis endocrinologique et neurochirurgical en l'absence d'amélioration sous traitement médical.

Névrites optiques

A suspecter en cas de diminution d'acuité visuelle unilatérale. Fréquemment accompagnées de douleurs aux mouvements oculaires, d'une dyschromatopsie et/ ou d'une désafférentation pupillaire.

Hypotension intracrânienne spontanée par fuite de LCR

Une céphalée explosive est présente dans 15% des cas. Elle se présente typiquement par une céphalée orthostatique. Le CT-scanner est usuellement normal. La ponction lombaire montre une pression d'ouverture anormalement basse et éventuellement une hyperprotéinorachie et/ ou augmentation des leucocytes et hématies… mais la PL risque d'aggraver les symptômes. Le diagnostic peut être confirmé par une IRM avec gadolinium en cas de prise de contraste diffuse des méninges.

Hypertension intracrânienne idiopathique

Plus fréquente chez les femmes jeunes obèses ou en surcharge pondérale. Elle se caractérise par des céphalées réfractaires subaiguës avec troubles de la vue ou anomalies évocatrices au FO. Risque de diminution de l'acuité visuelle définitive.

Angiopathies cérébrales aiguës réversibles

Syndrome clinico-radiologique caractérisé par l'association d'une céphalée aiguë et d'une vasoconstriction spontanément réversible des artères cérébrales. Facteurs favorisants : grossesse, amphétamines et autres toxiques,…

La répétition en salve de céphalées explosives est évocatrice. Le CT-scanner et la ponction lombaire ne sont d'aucune utilité pour le diagnostic positif. L'angio-IRM est parfois normale ce qui justifie en cas de doute de recourir à l'artériographie (rétrécissements segmentaires multiples des artères de moyens et gros calibre des territoires carotidien et vertébro-basilaire). L'évolution est de règle spontanément favorable en 2 à 16 semaines (possibles AVC secondaires). Le traitement repose sur les antalgiques et la nimodipine [nimotop].

Anévrismes et autres malformations vasculaires n'ayant pas saigné

Leur implication dans des céphalées en coups de tonnerre est toujours débattue (mise sous tension ? hémorragie intra-pariétale ?). Il convient donc de continuer le bilan en cas de découverte d'un anévrisme ou d'une MAV n'ayant pas saigné et de confirmer l'absence de saignement par une ponction lombaire. Si aucune autre étiologie n'est retrouvée, il faudra discuter le traitement en urgence de la malformation vasculaire mise en évidence (risque de rupture imminent versus découverte fortuite ?).

Glaucome aigu par fermeture de l'angle

A évoquer en cas de : douleur péri-orbitaire, œil rouge et/ ou douloureux, baisse unilatérale de l'acuité visuelle. Débuter immédiatement le traitement à la moindre suspicion en cas de délai d'attente trop long pour l'avis ophtalmologique (risque de cécité définitive) !

Infections ORL : mastoïdites, otites compliquées, sinusites aiguës

Diagnostics essentiellement cliniques, éventuellement appuyés par la biologie, le CT-scanner fera le diagnostic en cas de doute.

Maladie de Horton

La céphalée (typiquement temporale avec hyperesthésie) en est le symptôme le plus fréquent (présente dans environ 60% des cas). Il s'agit d'une ugence en cas de diminution de l'acuité visuelle (risque de cécité définitive) ! A évoquer systématiquement (→ demander une VS) en cas de patient de plus de 50 ans, de céphalées typiques, d'artères temporales douloureuses ou indurées à la palpation, d'une diminution de l'acuité visuelle, de signes systémiques récents ou de pseudo-polyarthrite rhizomélique connue.

Intoxications

Les céphalées aiguës sont fréquentes au cours des intoxications. Penser en particulier aux intoxications au CO, à la cocaïne, aux SSRI et aux antagonistes sérotoninergiques.

Endocrinopathies et anémies

En dehors d'une étiologie évidente, l'association d'une céphalée (sub)-aiguë à une notion d'HTA rebelle ou à un pic hypertensif doit faire évoquer un phéochromocytome.

Généralement à l'arrière plan, une céphalée aiguë doit faire évoquer une complication aiguë d'un diabète chez un diabétique connu ou en cas de signe évocateur d'une décompensation inaugurale. Un AVC associé, pouvant causer ou résulter d'une telle décompensation, est toujours à exclure (hormis le cas particulier des hypoglycémies résolues après resucrage).

Evoquer des décompensations d'autres endocrinopathies selon les signes cliniques et /ou troubles ioniques associés. L'anémie est une cause fréquente de céphalées, généralement au second plan, survenant fréquemment en hospitalisation.

Céphalées en coup de tonnerre primaires, première crise d'une céphalée chronique, troubles psychogènes

Cas fréquents, il s'agit de diagnostics d'exclusion.

Principales étiologies des céphalées sub-aiguës en l'absence de signe d'alarme

Infections virales, fièvre et sepsis, pathologies dentaires, troubles de la vue, endocrinopathies, premier accès d'une céphalée chronique, contractures musculaires, troubles fonctionnels,… Ces cas de figures ne nécessitent généralement pas de prise en charge urgente.

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD