Asthénie

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Une asthénie est définie comme une sensation d'incapacité survenant en dehors d'un effort inhabituel et fréquemment peu améliorée par le repos. Elle est parfois désignée de manière impropre comme une "fatigue permanente" ou "fatigue intense".

Elle diffère donc de la fatigue, phénomène physiologique secondaire à une activité physique ou psychique inhabituelle et se résolvant au repos. Elle est également différente d'une fatigabiltié anormale, épuisement musculaire survenant trop rapidement ou pour des efforts mineurs et se résolvant au repos.

L'asthénie est une plainte imprécise et aspécifique fréquente… Il convient de commencer par exclure par l'anamnèse une simple fatigue physiologique. Le cas échéant, partir de l'anamnèse et des symptômes ou signes associés. Une asthénie isolée doit susciter une démarche diagnostique rigoureuse et difficile. Dans 85% des cas on retrouve, à parts égales, une origine organique ou psychogène ou réactionnelle à un événement extérieur. Dans 15% des cas, aucune étiologie n'est retrouvée. Une asthénie persistant plus de 6 mois sans étiologie organique ou psychique objectivée par un bilan approprié constitue le "syndrome de fatigue chronique".

Principales étiologies d'asthénie isolée

Asthénie - étiologies
Asthénie - étiologies

Les étiologies sont innombrables. Les plus fréquentes sont les pathologies cardio-pulmonaires, les anémies, les infections chroniques, les néoplasies, la dépression, la cachexie et le déconditionnement, les pathologies rhumatismales, les médicaments (les plus courants : psychotropes, cardiotropes et anti-histaminiques) et toxiques.

Les étiologies sont innombrables. Les plus fréquentes sont les pathologies cardio-pulmonaires, les anémies, les infections chroniques, les néoplasies, la dépression, la cachexie et le déconditionnement, les pathologies rhumatismales, les médicaments (les plus courants : psychotropes, cardiotropes et anti-histaminiques) et toxiques.

Démarche diagnostique

Anamnèse

A noter que le patient peut décrire de manières diverses et parfois trompeuses une asthénie : "lassitude", "fatigue permanente", "difficultés intellectuelles", "perte de force" (une "faiblesse des membres inférieurs" est une description fréquente chez les patients âgés), "malaises",…

  • Distinguer une asthénie d'une fatigue physiologique ou "surmenage", d'une dyspnée d'effort (pathologie cardio-pulmonaire ?) ou d'une fatigabilité musculaire anormale (syndrome myasthénique ?)
  • Soulagement par le repos :
    • Partiel → plaide pour une asthénie organique ou une fatigue physiologique
    • Non (voire aggravation : asthénie matinale) → plaide pour une asthénie psychique ou un syndrome d'apnées du sommeil
  • Assuétudes ?
  • Traitement (psychotropes, cardiotropes, anti-histaminiques, inducteurs de dysthyroïdie, laxatifs, diurétiques,…)
  • Régime hypocalorique ? Grossesse ? Milieu familial ? Profession ? Activité physique ?
  • Caractéristiques :
    • Etat physique, mental, sexuel, global ?
    • Horaire (matin → ++ psychique, soir → ++ organique) ?
    • Vitesse d'installation et évolution (rapide d'intensité croissante → ++ organique)
    • Episodes antérieurs spontanément résolutifs (++ psychogène) ?
    • Signes orientant vers une cause organique (fièvre, amaigrissement franc, purpura,…)
    • Répercussions socio-professionnelles (avantage social ou familial ? dégradation sociale ou familiale ?)
    • Hypersomnie non réparatrice ? Apnées du sommeil ? Troubles d'endormissement (anxiété ?) ? Réveils précoces (dépression ?) ? Signes de dépression ?

Examen clinique

  • Température, état général, suivi du poids, test d'hypotension orthostatique, thyroïde, ganglions, touchers pelviens, abdomen (masse, hépato et/ou splénomégalie), cutané (ictère, mélanodermie), cavité buccale (candidose, leucoplasie chevelue),…
  • Examen cardio-vasculaire (présence d'oedème, jugulaires, souffle, dyspnée de repos ou d'effort,...)
  • Examen neurologique avec une attention particulière sur les déficits sensitivo-moteurs et les réflexes myotatiques (polyneuropathie aiguë ?)

Il oriente le bilan complémentaire en cas de mise en évidence d'anomalies spécifiques (cf les chapitres correspondants).

Examens complémentaires systématiques en cas d'examen clinique normal ou aspécifique

En cas d'asthénie récente avec une explication évidente (post-infection, stress aigu,…) et en l'absence de signe associé ou d'état général dégradé → mise au repos et réévaluation après 1 à 2 semaines avant de commencer un bilan.

En cas d'absence de signes orientant le bilan et d'asthénie persistante, il est licite de réaliser systématiquement :

  • Biologie : hémato-numération-formule, CRP, VS, ionogramme, fonctions rénale et hépatique, Hb1Ac, électrophorèse des protéines, LDH, CK, fer, ferritine, Saturation de la transferrine, cortisol, TSH, β-hCG, testostérone, LH, FSH, marqueurs maladie cœliaque,… +- (sérologies courantes, FAN, ANCA, FR, anti-CCP),…
  • Tigette urinaire

En cas de persistance de l'asthénie et bilan négatif, on discutera l'utilité de :

  • Sérologies et auto-anticorps si non encore réalisés
  • Radiographie thoracique
  • Echographie abdominale
  • Consultation en psychiatrie

Si au terme de cette évaluation aucune étiologie n'est clairement identifiée :

  • En cas de nette dégradation de l'état général faisant craindre une pathologie grave évolutive → bilan intra-hospitalier.
  • Sinon → mettre le patient au repos et le suivre quelques semaines.
    • Si l'on n'observe ni amélioration ni apparition d'un signe orientant le diagnostic ou en cas de doute quant à la réalité des plaintes → bilan et observation intra-hospitalière.

En cas de bilan négatif, retenir des troubles psychogènes ou un syndrome de fatigue chronique. Remettre en cause ce diagnostic en cas de modification clinique.

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD