Asthénie

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= sensation d'incapacité ("lassitude", "fatigue permanente", "difficultés intellectuelles", "perte de force",…) non/ peu améliorée par le repos. Différente donc de la fatigue, phénomène physiologique secondaire à une activité physique/ psychique inhabituelle calmée par le repos.

Symptôme vague et aspécifique fréquent… → partir des symptômes/ signes associés s'ils existent. Une asthénie isolée doit susciter une démarche diag rigoureuse et difficile. Dans 85% des cas on retrouve, à parts égales, une origine organique/ psychogène/ réactionnelle à un événement extérieur. Une asthénie persistant > 6 mois sans étiologie organique/ psychique objectivée = "syndrome de fatigue chronique". 

Principales étiologies d'asthénie isolée

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Les plus fréquentes : pathos cardio-pulmonaires, anémie, infections chroniques, néo, dépression, cachexie / déconditionnement, pathos rhumatismales, iatrogènes.

Démarche diagnostique

Anamnèse

  • Distinguer asthénie d'une fatigue physiologique/ surmenage
  • Soulagement par le repos :
    • Partiellement → plaide pour une asthénie organique/ une fatigue physiologique
    • Non (voire aggravation : asthénie matinale) → plaide pour une asthénie psychique
  • Assuétudes ?
  • Traitement (hypnotiques, antidépresseurs, inducteurs de dysthyroïdie, laxatifs, diurétiques,…)
  • Régime hypocalorique ? Grossesse ? Milieu familial ? Profession ? Activité physique ?
  • Caractéristiques :
    • Physique/ mentale/ sexuelle/ globale ?
    • Horaire (matin → ++ psychique, soir → ++ organique) ?
    • Vitesse d'installation/ évolution (rapide d'intensité croissante → ++ organique)
    • Episodes antérieurs (++ psychogène) ?
    • Signes orientant vers une cause organique (fièvre/ amaigrissement franc/…)
    • Répercussions socio-professionnelles (négatives ou positives) ?
    • Hypersomnie non réparatrice ? Apnées du sommeil ? Troubles d'endormissement (anxiété ++) ? Réveils précoces (dépression ++) ? Signes de dépression ?

Examen clinique

  • T°, état général, suivi du poids, hypoTA orthostatique, thyroïde, ganglions, TR etTV, abdomen (masse, HSM, splénomégalie), cutané (ictère, mélanodermie), cavité buccale (candidose, leucoplasie chevelue),…
  • Examen neuro avec une attention particulière sur les déficits sensitivo-moteurs, ROT (polyneuropathie aiguë ?),

Examens complémentaires systématiques en cas d'examen clinique normal

En cas de fatigue récente avec une explication évidente (post-infection, stress aigu,…) et en l'absence de signe associé/ de DEG → mise au repos et réévaluation 1-2 semaines après avant de commencer un bilan

En cas d'absence de signes orientant la MAP/ asthénie persistante, il est licite de faire systématiquement :

  • Biologie : hémato-numération-formule, CRP, VS, iono, créat, transaminases, glycémie à jeun, électrophorèse des protéines, LDH, CK, PAL, GGT, fer, ferritine, Sat Tf, cortisol, TSH, β-hCG, testostérone, LH, FSH, marqueurs maladie cœliaque,… +- sérologies, FAN, ANCA, FR, anti-CCP,…
  • Tigette urinaire

En cas de persistance de l'asthénie et bilan négatif, on discutera l'utilité de :

  • Sérologies, auto-Ac
  • RX thorax
  • Echo abdo
  • Consultation psy

Si au terme de cette évaluation aucune étiologie n'est clairement identifiée :

  • Si DEG nette faisant craindre une patho grave évolutive → bilan hospitalier
  • Sinon → mettre le patient au repos et le suivre qq semaines
    • Si l'on n'observe ni amélioration ni apparition d'un signe orientant le diag → bilan hospitalier

Le "syndrome de fatigue chronique"

Etiologie obscure (EBV ? EntéroV ? Dysimmunité ? Troubles psychiatriques ?...) son existence même est discutée. Frontières floues avec divers syndromes fonctionnels (fibromyalgie, troubles fonctionnels intestinaux, anxiété, attaques de panique, troubles somatoformes). Demeure un diag d'exclusion (organique/ psychiatrique) et doit être remis en question en cas de modification évocatrice de la sémiologie.

2F > 1H, ++ < 40 ans actifs, ++ dans un contexte de stress, ++ début brutal par un syndrome d'allure grippal faisant place à une fatigue permanente/ fatigabilité/ intolérance à l'effort durant > 6 mois. Possibles symptômes associés : arthromyalgies, pseudo-vertiges, troubles mnésiques/ de la concentration, céphalées, troubles du sommeil,…

Patients svt très revendicatifs et agressifs envers le corps médical, svt persuadés d'être atteint d'une patho grave (élément péjoratif), dégradation socio-professionnelle.

Aucun traitement n'a jamais été démontré efficace → réassurance (ne pas nier la réalité des plaintes mais expliquer que l'on a exclu les pathos graves), thérapies cognitivocomportementales de réadaptation à l'effort, techniques de relaxation,… laisser la porte ouverte aux paramédecines…