Médiacalcose (médiacalcinose)

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La médiacalcose ou médiacalcinose est une sclérose calcifiante progressive des tuniques moyennes (media) artérielles touchant préférentiellement les artères de moyen calibre.

Elle se caractérise cliniquement par une diminution ou abolition de la perception des pouls périphériques (rigidité artérielle, "artères incompressibles"). Cette caractéristique clinique étant partagée par les artériopathies oblitérantes des membres inférieurs (AOMI), elle en constitue un diagnostic différentiel.

Etiologies

Cette condition fait toujours l'objet de débats, en ce compris quant à son origine. Certains la considèrent comme une simple manifestation de la sénescence. D'autres considèrent les troubles du métabolisme phospho-calcique (en ce compris leurs causes dont l'insuffisance rénale chronique), le diabète ou l'hypertension artérielle comme des facteurs étiologiques ou favorisants...

Clinique

La médiacalcose se caractérise par une diminution ou abolition des pouls périphériques à l'examen clinique.

Ses éventuelles implications pathologiques sont controversées. Certaines études suggèrent un risque majoré d'événements coronariens et d'insuffisance cardiaque (diminution de la compliance artérielle majorant le risque d'hypertrophie ventriculaire gauche et in fine de perfusion coronaire)... Cela n'a néanmoins jamais été démontré de façon significative.

Examens complémentaires

A visée diagnostique

Leur seule indication formelle est un doute clinique (notion d'une claudication intermittente des membres inférieurs, présence de troubles trophiques,...) quant au diagnostic différentiel entre médiacalcose et une AOMI. Dans ce cas on envisagera la réalisation de :

Mesure des pressions de perfusion et de l'index bras-cheville (ABI)

Le doppler avec mesures de perfusion (ABI = Psystolique cheville / Psystolique bras, mesures bilatérales pour les bras et prendre la valeur la plus élevée) est l'examen de première intention :

  • ABI > 1,3 : médiacalcinose
  • 0,9 < ABI < 1,3 : normal
  • ABI < 0,9 : AOMI

Cependant, il n'est pas exceptionnel qu'une médiacalcinose co-existe avec une AOMI. Dans ce cas, l'ABI peut être difficilement interprétable (faussement "normal"). En cas de doute raisonnable, on poursuivra la mise au point par les examens suivants.

Mesure de la pression transcutanée en oxygène

A réaliser au repos et à l'effort. Les valeurs normales sont situées entre 40 et 80 mmHg. Des pressions inférieures doivent faire suspecter une AOMI.

A noter qu'une épreuve d'hyperhémie avec mesure des pressions systoliques tibiales n'est pas fiable (tout comme pour l'ABI, les valeurs peuvent être faussées en cas de co-existence d'une médiacalcinose et d'une ABI).

Examens angiographiques

Ces examens étant irradiants et/ ou nécessitant l'injection de produits de contrastes, ils sont à réserver aux cas où les examens précédents ne permettent pas d'exclure une AOMI ou en cas de très haute suspicion clinique. Dans ce cas, le recours à un angio-CT-scanner, une angio-IRM ou une angiographie conventionnelle peut s'imposer et permettra de trancher.

A visée "étiologique" et divers

L'existence de facteurs étiologiques autres que la sénescence n'est pas certaine (cf supra). Il semble cependant raisonnable en cas de diagnostic posé de médiacalcinose de faire réaliser une biologie (PTH, ionogramme avec calcium-phosphore, fonction rénale, hémoglobine glyquée, pro-BNP) et un holter ambulatoire de tension artérielle de 24 heures (MAPA). Envisager également selon les cas la réalisation d'une échographie cardiaque trans-thoracique (ETT).

Quelles implications médicales ?

Les implications pathologiques de la médiacalcose ne sont pas certaines. Quoi qu'il en soit, il n'existe de toute façon pas de traitement spécifique de cette condition.

Il semble cependant raisonnable de recommander le dépistage et le contrôle des facteurs de risques cardio-vasculaires et des troubles du métabolisme phospho-calcique.

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD

Bibliographie

Traité AKOS, Encyclopédie-médicochirurgicale, Elsevier, 2002

NB : cet article dont la première version a été rédigée en 2014 a été, sans être cité en référence, reproduit en large partie mot pour mot sans usage de guillemets ni autre marqueur par le Dr F.Z. Agharbi pour la partie rappel théorique d'un article publié dans le PAMJ-Clinical Medicine en 2020. En 2023, Mme V. Molinat a, faisant elle au moins un effort de ré-écriture en a repris la plupart des informations et mon avis personnel sur les implications médicales pour un article publié par le site passeportsanté également sans aucune citation ou référence. Dans les deux cas, c'est du plagiat et tout à fait inadéquat.